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Dialogue inter malien : Bamako veut reprendre les choses en main

Le gouvernement malien a annoncé le 16 avril 2014, à l’issue d’un Conseil des ministres, son intention de relancer les pourparlers de paix avec les groupes armés du Nord. Le moins que l’on puisse dire c’est que cette annonce s’inscrit en droite ligne de la volonté de Ibrahim Boubacar Keita (IBK) de faire la paix avec ses compatriotes du Nord en rupture de ban avec la République. Ce désir du gouvernement malien de tendre la main aux rebelles du Nord n’est pas nouveau. Mais, cette fois-ci, Bamako a opté de laver le linge sale en famille.

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Bamako semble traduire son agacement vis-à-vis de toutes les initiatives de paix venues d’ailleurs

En effet, à en croire le porte-parole du gouvernement, Mahamadou Camara, des négociations politiques sur le statut territorial des régions du Nord, seront tenues prochainement sous l’égide d’un médiateur malien dont la désignation est imminente. On le savait, IBK, depuis son avènement au pouvoir et même avant, voyait d’un mauvais œil toutes les médiations étrangères qui s’étaient invitées dans la crise malienne. Il a toujours donné l’impression de ne pas porter dans son cœur la médiation du président burkinabè, Blaise Compaoré, accusé à tort ou à raison de faire la part belle au Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA).

Par cette annonce, Bamako semble traduire son agacement vis-à-vis de toutes les initiatives de paix venues d’ailleurs, qui proposaient chacune avec sa touche spécifique, sa thérapie du mal malien. L’orgueil national malien a dû en prendre un coup. IBK a donc profité de cette pléthore de médiateurs qui d’ailleurs donnaient l’impression de se marcher sur les pieds et qui, de ce fait, faisaient véritablement désordre, pour reprendre le contrôle de la situation dans la perspective de trouver des solutions maliennes à un problème malien en territoire malien. Pour qui connaît l’homme du « Mali d’abord », cette démarche colle bien à son tempérament et à sa personnalité.
Mais l’on pourrait s’interroger sur les chances de réussite d’un médiateur malien en charge de rapprocher Bamako et les groupes politico-militaires du Nord.

Ces pourparlers à venir n’ont pas le droit d’échouer

D’abord, le choix de ce médiateur interne pourrait être problématique. Dans le contexte malien marqué par un déficit de confiance entre les protagonistes, il ne sera pas aisé de dénicher cet oiseau rare qui aura la caution de tous les acteurs de la crise.

Le MNLA, par exemple, qui croit toujours à la médiation de Blaise Compaoré, pourrait être trop tatillon sur le profil du Malien qui sera désigné pour conduire les négociations.

Il faut donc craindre que cette initiative endogène ne butte sur l’impossibilité à trouver ce monsieur bons offices malien qui fasse l’affaire de tous.
Ensuite, dans l’hypothèse même où ce missi dominici malien serait trouvé, il faut dire que ce dernier pourrait avoir d’énormes difficultés à faire converger les vues des uns et des autres sur le statut territorial des régimes du Nord. Sur cette question, la partie gouvernementale et les rebelles du MNLA risquent de ne jamais parvenir à une convergence de vues. Toute chose qui pourrait contraindre le médiateur malien à rendre le tablier. Les choses pourraient se corser davantage pour ce médiateur interne, si on prend en compte le courroux récent d’IBK consécutif à certaines initiatives diplomatiques du MNLA comme celle qui l’a conduit à Moscou où il a échangé avec les autorités russes sur des sujets qui en disent long sur ses velléités indépendantistes.

Cela dit, tous les protagonistes de la crise malienne doivent impérativement savoir que ces pourparlers à venir n’ont pas le droit d’échouer à cause de la surenchère des uns et des autres. Chaque partie doit mettre de l’eau dans son vin pour permettre à cette offre de paix annoncée, d’être une réalité, parce qu’elle semble être celle de la dernière chance. Car si cette solution endogène foirait, le Mali accepterait-il de mettre son orgueil en berne en acceptant encore les services d’un médiateur étranger ?

 

Pousdem PICKOU

Source: Le Pays.bf

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