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Dialogue et réconciliation : Début de polémique autour de la commission

Depuis la publication du décret N° 2013-325/P-RM du 10 avril 2013, portant nomination des Commissaires de la Commission Dialogue et Réconciliation, les contestations émanent de certaines associations. Du Collectif des ressortissants du Nord (Coren) à Tapital pulaku (représentant la communauté peulh) en passant par l’Association Temedt (les Kel tamasheq noirs), la CDR est loin de faire l’unanimité.

Malick-Alhousseini maiga coren collectif des ressortissants du nord

Malick Alhousseini Maiga, président Coren,

La Commission dite de Dialogue et de Réconciliation, crée en vue de trouver une solution à la grave crise qui secoue le Maliest une recommandation de la communauté internationale. Sa création a suscité beaucoup d’espoirs chez les populations dont la majorité trouve que c’est un cadre pour jeter les bases d’une réconciliation entre  toutes les communautés maliennes, mais aussi, un espace pour poser les balises d’un nouveau « contrat du vivre ensemble ».

Composée des membres de la société civile et des forces armées, la composition de la Commission Dialogue et Réconciliation est de plus en plus contestée par des associations de la société civile des régions du nord. Pendant que certaines associations appellent à l’équité, d’autres se disent exclues de la commission. Et pourtant, la CDR a été conçue dans le but de fédérer toutes les énergies et de prendre en compte les préoccupations de toutes les communautés maliennes. Alors, les observateurs s’interrogent sur le bien-fondé de cette polémique autour de la CDR. Dioncounda Traoré a-t-il cédé à la pression des lobbies Touaregs ? Parce que le Coren accuse les autorités maliennes d’avoir cédé aux exigences du Mnla.

Le président du Coren explique que la composition de la Cdr a été dictée par le Mnla, qui aurait déclaré à Ouagadougou qu’il ne voulait pas voir des têtes du Coren en son sein. Il trouve que des représentants du Mnla  et des narcotrafiquants sont dans la commission même s’il se refuse à citer des noms. « Il y a un projet derrière la composition de la CDR. Nous avons été exclus pour faire la promotion d’un projet. Nous prenons l’opinion publique à témoin, c’est pour donner l’autonomie ou une fédération au Mnla», a déclaré Malick Alhousseini. Qui met en garde le gouvernement. Car celui-ci pourrait endosser la responsabilité de toutes les crises dans le Nord de notre pays, du fait que les communautés sédentaires ont longtemps été écartées de leur gestion. C’est pour cette raison qu’il lui demande d’écouter toutes les communautés du Nord, cela au regard de la mauvaise gestion des crises successives. Le Président du Coren ne comprend pas que le Collectif soit aussi faiblement représenté dans la CDR, alors même qu’il représente l’ensemble des populations des quatre régions du Nord (Mopti, Tombouctou, Gao et Kidal).

L’association pour la consolidation de la paix, le développement, la promotion et la protection des droits humains (Temedt) a, elle aussi, demandé une réparation de ce qu’elle qualifie d’injustice. Son président, Ibrahim Ag Idbaltanat, dénonce la composition de cette commission dialogue et réconciliation qui au lieu d’être inclusive, témoigne une fois de plus de la volonté inexpliquée des autorités maliennes de continuer à ignorer la voix de ceux qui subissent tous les jours. « Cette situation n’a que trop duré et nous prenons à témoin l’opinion nationale et internationale pour cette injustice flagrante », a-t-il affirmé. « Si les critères de nomination des membres de la commission dialogue et réconciliation sont ceux relatifs à la représentativité communautaire, à l’intégrité morale, à la loyauté envers la république, à la compétence, à l’expertise et à l’attachement aux idéaux de non-violence, les leaders de la communauté noire kel tamasheq, sont bien placés pour figurer parmi les 30 membres de la commission », précise le président de Temedt.

Quant au président de Tapital pulaku, l’ancien ministre Amadou Cissé, ne s’explique pas cette exclusion des autorités maliennes. Il suggère une révision du décret de nomination des commissaires.

Pour amorcer la réconciliation, toutes les communautés des régions du nord et même du sud doivent être dans cette commission afin de participer au processus de dialogue. Kel Tamasheqs (noirs et blancs), peulhs, Songhaï, arabes, Soninké, Bambara, Dogons et Touaregs, doivent être tous là, pour mener tous ensemble, un dialogue véritable et  une vraie réconciliation.

L’équipe de Sokona risque bien d’avoir du pain sur la planche. Cette polémique autour de la composition de la CDR annonce des lendemains difficiles pour cette structure dont la mise en place avait été vivement recommandée par la communauté internationale. Mohamed Salia Sokona pourra-t-il prendre le devant afin d’éviter un éventuel échec de sa mission ? En tout cas, la non adhésion de toutes les communautés est le premier obstacle qu’il doit surmonter.

Idrissa Maïga

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