Le Mali, à l’instar des autres pays Africains, n’accorde pas une grande place aux femmes qui constituent une couche fragile. C’est elles qui subissent toujours les brimades de notre société. Néanmoins, avec le temps, la femme Malienne commence à se libérer des chaines de la servitude.
Nous remarquons d’ores et déjà que depuis le bas âge qu’il y a une différence entre la fille et le garçon. Sur le plan de la scolarisation des filles en milieu rural au Mali, le constat est amer et les facteurs sont multiples. Cet état de fait s’explique notamment par certains préjugés que les traditionalistes exploitent pour asservir la fille et l’empêcher d’aller à l’école. Ils considèrent que la place de la fille est au foyer ou encore à la cuisine.
Le mariage précoce des filles qui est considéré comme une atteinte au droit fondamental de l’enfant demeurent une triste réalité dans notre pays. Au-delà de nuire au droit fondamental de l’enfant. Ce phénomène hypothèque également l’avenir des victimes en les privant de leurs droits à l’éducation, à la bonne santé, aux loisirs, à la protection contre toutes les formes de violence. Le mariage précoce est un phénomène qui gangrène la société Malienne et qui fait référence à un mariage forcé.
A cela s’y ajoute les mutilations génitales féminines et autres formes de violences faites aux femmes. Malgré tout, plusieurs associations mises en place et certaines Organisations Non-Gouvernementales (ONG) se sont fixées pour objectifs d’offrir à la femme la place qu’elle mérite dans la société.
Ainsi, pour pallier à toutes ces insuffisances, le gouvernement de la République du Mali a mis en place un ministère chargé de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille. C’est dans cette optique que ce ministère est chargé de la promotion des droits de la Femme et de participer à son épanouissement en partenariat avec les ONG qui, eux aussi, œuvrent inlassablement pour l’atteinte de ces objectifs.
Aussi, grâce à des campagnes d’informations, de sensibilisations et de promotions du genre, nous remarquons que toutes les tâches qu’on attribuait à l’homme, dénommées « travail d’homme », sont de plus en plus assurées par les femmes qui ont su faire leurs preuves. De plus en plus, la mécanique, la menuiserie, la maçonnerie, etc. sont exercés par des femmes dans notre pays.
De nos jours, une femme peut aspirer à des postes politiques, assurer le leadership entrepreneuriale, choses qui n’étaient pas envisageables dans un passé récent. Il n’est un secret pour personne que la femme peut réussir avec brio le plus souvent dans tout ce qu’elle entreprend. La femme, en sa qualité de socle du pays est indispensable dans le processus de développement du pays. Néanmoins, il est regrettable que le terme d’émancipation soit incomprises par certains hommes notamment les religieux qui demeurent convaincus que le sens de ce mot signifierait que la femme est supérieure à l’homme. Cela crée une jalousie chez certains hommes qui essayent le plus souvent de barrer le chemin à ces femmes qui prétendent réussir. Il est temps que ces hommes comprennent que la femme est un maillon important de notre société. Par conséquent, l’aider dans l’accomplissement de ses tâches revient à participer à l’essor de tout le pays.
Les Organisations internationales, l’Etat et ses partenaires sont interpellés pour œuvrer davantage en faveur d’une émancipation effective de la femme Malienne pour le bonheur du pays.
Seydou Diarra
Le Carréfour