Le 16 février 2017,  les populations de Goundam ont accueilli une importante délégation de partenaires techniques et financiers du Mali, (France, Pays-Bas, Norvège, Suède, Minusma, Pnud, Pam…).

Elle était conduite par Mme Mbaranga Kasarabwé, représentante spéciale adjointe pour la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), coordonnatrice de l’action humanitaire et coordonnatrice résidente du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud). Le directeur général de l’Office de mise en valeur du système Faguibine (OMVF) et un représentant du ministère de l’Agriculture ont également pris part à cette visite.

Selon le maire de Goundam, Mme Oumou Sall Seck, la visite a débuté par un survol en hélicoptère des lacs Télé et Takara. La délégation s’est ensuite transportée à Bintagoungou où elle a été accueillie par le maire Hama Abacrine dit Yaigui, le Conseil communal, les notabilités et les populations.

“A Goundam, la délégation a pu découvrir le centre multifonctionnel des femmes. Détruit d’abord par les groupes rebelles et puis par les extrémistes en 2012, il a été réhabilité à l’identique par la Minusma et équipé par la mairie”, précise Mme Seck.

Les visiteurs ont ensuite découvert le nouvel Hôtel de ville construit par le Pnud sur financement du Royaume de la Norvège. A la direction générale de l’OMVF, la délégation a rencontré les autorités locales, les bénéficiaires des projets Faguibine et les services techniques de l’Office.

Pendant son séjour, Mme Mbaranga Kasarabwé a eu des échanges directs avec les femmes, les jeunes, les leaders d’opinion, les élus locaux, les chefs traditionnels et les associations faîtières.

“Nous avons vu des enfants qui, malgré les difficultés qu’ils endurent, incarnent l’espoir et la persévérance ; des femmes qui n’aspirent qu’à l’accès à la santé, à l’eau et à la paix et des chefs de famille. Nous avons vu des femmes et des enfants dans les centres de santé où des préoccupations réelles ont été exprimées et où les agents nous ont affirmé leur fierté d’y être et n’entendent jamais quitter leur terre”, déclare la représentante spéciale adjointe pour la Minusma.

Pour la coordonnatrice de l’action humanitaire et du Pnud au Mali, “il est vraiment salutaire de voir ces populations qui veulent faire de leur terre une fierté. Elles ont juste besoin d’un coup de pouce”. Et Mme Gasarabwe reconnaît rentrée à Bamako avec le sentiment d’une “population qui veut s’en sortir et qui a une volonté de stabilisation et de développement”.

Elle est fière de voir les FAMa, la force Barkhane et la Minusma côte à côte dans les coins les plus reculés du cercle de Goundam. Elle exhorte les autorités communales à fournir “plus d’efforts pour le bien-être des populations”.

Le préfet du cercle de Goundam, Karimou Coulibaly, remercie la délégation au nom du gouvernement du Mali et salue le courage et l’engagement des PTF aux côtés des autorités maliennes pour apporter des “solutions idoines aux problèmes des populations locales”.

Selon  l’administrateur, la mise en eau du système Faguibine redonnera à cette zone sa renommée d’antan de “Grenier de l’ex-6e région du Mali”. Il s’agit de Gao qui a donné naissance aux régions de Tombouctou, Kidal, Ménaka et Taoudéni.

Un avis partagé par le directeur général de l’OMVF, M. Maïga. Il rappelle que l’eau irrigue désormais la zone d’Aryé et la crue est au seuil de Kameina, ce qui permet de cultiver les terres locales.

Certainement un souci de moins pour M. Abakay, le président de la Chambre d’agriculture du cercle, pour qui le manque d’eau du lac Faguibine n’augure rien de bon puisque les populations ne vivent que du maraîchage et de l’agriculture.

“Je me réjouis de cette visite de nos partenaires techniques et financiers et je les remercie pour leur engagement indéfectible. Cela nous permet de développer notre niveau social et économique, mais aussi de réduire le chômage des jeunes et leur enrôlement dans des trafics de tout genre”, avoue Mme Oumou Sall Seck.

Pour l’édile de Goundam, “le développement, tout comme l’éducation, est la meilleure arme pour lutter et atténuer l’insécurité dans le cercle”. Le séjour des visiteurs a pris fin par une distribution de kits de maraîchage à différentes associations de Goundam.

En attendant bien sûr le coup de pouce que les populations locales, surtout les courageuses femmes, attendent des PTF prendre leur destin en main.

Aïssata Bâ

La rédaction