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Développement de l’Afrique : La TICAD préconise une stratégie multidimensionnelle contre le terrorisme

La sixième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD VI) s’est tenu à Nairobi (Kenya) du 27 au 28 août 2016. L’événement a réuni les chefs d’État et de gouvernement et les délégations du Japon et de 54 pays africains, avec les représentants de 52 autres pays partenaires, 74 organisations internationales et régionales, les représentants du secteur privé et des organisations de la société civile (OSC) du Japon et de l’Afrique. La rencontre a été sanctionnée par la «Déclaration de Nairobi» dont l’objectif est de «faire progresser l’agenda du développement durable de l’Afrique». Un zoom sur les engagements liés à la paix, à la stabilité, à la sécurité…

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A Nairobi, les participants à la 6e TICAD ont reconnu que la radicalisation, le terrorisme, les conflits armés et le changement climatique sont des menaces à la stabilité du continent et du monde. La déclaration issue de la 6e TICAD condamne donc fermement le terrorisme, quels que soient ses formes, ses manifestations, ses lieux et ses auteurs.

Ainsi, souligne la Déclaration de Nairobi, «la vague montante de la radicalisation, les actes de terrorisme et les conflits armés violents entravent la cohésion sociale, détruisent les moyens de subsistance et aggravent la vulnérabilité».

«La propagation du terrorisme met en danger la paix et la sécurité internationales, nuit aux efforts constants visant à renforcer la sécurité et l’économie mondiales et régionales, et à garantir une croissance et un développement durables», souligne la dite déclaration.

D’où la nécessité de développer «la coopération internationale afin de renforcer la capacité de l’Afrique à lutter contre le terrorisme».

La paix et la stabilité ainsi que la lutte contre le terrorisme sur le continent nécessitent la mutualisation des capacités en matière de surveillance et de confinement, de sécurité transfrontalière ainsi que de gestion coordonnée des frontières et d’opérations de maintien de la paix.

Les participants ont aussi réaffirmé «l’importance de la stabilité sociale pour combattre la radicalisation, le terrorisme et l’extrémisme violent à travers une stratégie multidimensionnelle englobant les aspects politiques, économiques, sociaux et culturels».

Dans cette perspective, ils reconnaissent que la promotion de moyens de subsistance durables et inclusifs ainsi que la gestion des chocs et des vulnérabilités peuvent favoriser «une prospérité partagée», traiter les causes profondes de la radicalisation, et étayer la stabilité sociale.

D’où la nécessité et l’urgence d’aider les pays à élaborer et à mettre en œuvre des mécanismes de protection sociale abordable qui améliorent l’accès des ménages pauvres aux biens de production et réduisent les fluctuations des revenus saisonniers.

Selon les estimations, l’Afrique est le continent susceptible d’être touché le plus sévèrement par le changement climatique et le plus vulnérable à la variabilité climatique. «Nous reconnaissons que des actions en réponse au changement climatique, à la perte des ressources naturelles, à la désertification, à El Niño, aux catastrophes naturelles ainsi qu’aux migrations forcées, et menées en temps voulu sont essentielles pour parvenir à la stabilité sociale», admettent les participants dans la Déclaration de Nairobi.

Celle-là met aussi en évidence la volonté des dirigeants africains et du Japon de promouvoir «la stabilité sociale en apportant une réponse exhaustive aux préoccupations liées à la sécurité».

A cet égard, un accent particulier doit être mis sur la protection et l’autonomisation des individus, en particulier des jeunes, des femmes et des personnes handicapées, des familles ainsi que leurs communautés, tout en améliorant l’accès à l’éducation, à la formation technique et professionnelle. La création d’emplois et d’opportunités ainsi que la promotion de la cohésion sociale sont également des segments essentiels que les décideurs ne peuvent plus négliger.

Cela d’autant plus qu’il est évident aujourd’hui que «l’autonomisation et le développement des capacités des jeunes sont essentiels pour la réalisation des dividendes démographiques, pour la prévention des migrations forcées, des conflits et pour la promotion de la consolidation de la paix».

A Nairobi, les dirigeants d’Afrique et du Japon ont réaffirmé leur détermination à répondre «aux chocs et aux vulnérabilités associées aux conflits armés, à l’instabilité politique, et aux ralentissements économiques».

Pour se faire, les dirigeants africains, avec l’appui de partenaires comme le Japon, doivent s’attaquer aux changements climatiques, à la déforestation et à la désertification, au braconnage, à la perte de ressources naturelles, à l’insécurité alimentaire, au déficit d’énergie et d’eau, et aux catastrophes naturelles ainsi qu’à leur impact sur la migration et la sécurité.

Ne serait-ce que pour annihiler leur impact négatif sur la stabilité sociale, la généralisation de la pauvreté, de la charge de la dette… si les participants à la TICAD VI ont salué «l’Accord de Paris» (COP21), ils ont insisté sur l’importance cruciale de sa mise en œuvre afin d’aboutir à un développement durable. Il faut surtout espérer que la vingt-deuxième session de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, prévue au Maroc en novembre 2016, va confirmer les progrès réalisés au Maroc.

D’une manière générale, la TICAD comble les attentes des dirigeants africains à travers des projets concrets. «La TICAD est devenue au fil des ans une occasion de rencontres fructueuses entre le Japon et l’Afrique […]. Nous nous en félicitons et ce, d’autant qu’avec le Japon, nous avons dès l’abord eu des relations très fructueuses dans beaucoup de domaines notamment l’agriculture», avait déclaré le président Ibrahim Boubacar Kéita à son arrivée à Nairobi.

Le Chef de l’Etat a ajouté, «chaque Malien a entendu parler de Sasakawa, ce que cette structure fait dans le domaine de la promotion du monde rural et dans d’autres domaines. Nous savons comment le Japon a eu souci de nous aider en équipements dans différents domaines et nous venons aujourd’hui avec beaucoup d’ambitions encore pour le renforcement de notre coopération multiforme».

Un partenariat mutuellement avantageux que la TICAD VI a renforcé dans tous les domaines !

Hamady Tamba

Source: Le Matin

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