«Nous sommes là pour remercier le président togolais Faure Gnassingbé pour l’attitude et la compréhension qu’il a eues face à la crise malienne. Ce qui a permis à notre pays d’être là aujourd’hui». C’est en ces termes que le président de la Transition a introduit sa rencontre avec la communauté malienne vivant au Togo. C’était tôt dans la matinée de samedi, avant de s’envoler pour Dakar (Sénégal). Occasion pour nos compatriotes d’évoquer avec le chef de l’État la situation du pays et de partager avec lui leurs préoccupations.
Intervenant à cet effet, le président du Conseil de base des Maliens du Togo a assuré le président de la Transition du soutien total et indéfectible de nos compatriotes résidant au Togo. Abordant les préoccupations des Maliens du Togo, il a insisté sur les difficultés d’accès à la carte Nina (Numéro d’identification nationale). Son souhait le plus ardent est de voir tous nos compatriotes accéder à ce document d’identification nationale sans lequel «vous ne pouvez ni accéder au passeport et être considéré comme un Malien».
Au problème de documents administratifs s’ajoutent, selon lui, les tracasseries routières sur le corridor Bamako – Lomé. Il a mis en cause le comportement peu catholique de certains de nos agents de sécurité qui rendent la vie difficile aux voyageurs étrangers en partance ou de retour du Mali. En représailles, a-t-il déploré, les agents du pays d’accueil rackettent les Maliens lors de leurs voyages.
En réponse aux préoccupations concernant l’accès difficile à la carte Nina, le ministre des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine a rassuré que le problème est au centre des préoccupations du gouvernement. À preuve, «en quelques mois, nous avons déjà eu trois réunions sur la question avec le ministre de l’Administration territoriale», a indiqué Alhamdou Ag Ilyène, ajoutant que pour éviter que les citoyens se déplacent afin de se faire enrôler, la plateforme e-service sera bientôt créée au profit des Maliens de l’extérieur.
Chaque compatriote vivant à l’étranger pourra, à partir de son ordinateur ou de son Smartphone, envoyer sa filiation à la commission technique en charge de cette question et avoir une réponse immédiatement. Le ministre a aussi assuré que les services en charge de l’État civil seront informatisés.
Auparavant, le président Bah N’Daw avait rappelé que les événements que vit notre pays sont connus de tous. En la matière, l’ancien ministre de la Défense et des Anciens combattants s’est dit conscient des souffrances, des difficultés évoquées et des attentes de nos compatriotes, avant de préciser que la Transition ne saurait tout faire.
Le peuple malien lui a, en le désignant pour conduire la Transition, confié quatre missions principales qui portent sur la lutte contre le terrorisme, la lutte contre la corruption et l’impunité, le retour de la paix «entre nous et nos frères du Nord» et l’organisation d’élections crédibles et transparentes aux termes desquelles un président sera élu proprement et indiscutablement.
À titre d’information, le président Bah N’Daw a ajouté que la mise en place du Conseil national de transition (CNT) complètera nos engagements pris vis-à-vis de la Cedeao. Il a invité nos compatriotes du Togo à la cohésion et à l’union sacrée autour du pays afin qu’il retrouve toute sa place dans le concert des nations.
Le président de la Transition a, avant de s’envoler pour Bissau, informé les Maliens du Sénégal des progrès accomplis dans la mise en œuvre des organes de Transition. Bah N’Daw a saisi l’occasion pour rappeler les missions confiées à lui pour mener à bien cette Transition. C’était très tôt hier matin lors d’une rencontre organisée à l’effet d’échanger avec nos compatriotes vivant au pays de la Teranga.
Le chef de l’État a rappelé qu’après la désignation du président et du vice-président, le Premier ministre de la Transition a été nommé conformément aux exigences de la Cedeao. Il reste la mise en place du Conseil national de transition (CNT). «Tous les documents y afférents ont été signés. Ils sont en phase d’être meublés par les différents éléments tel qu’il est ressorti dans la clé de répartition», a précisé le chef de l’État.
L’installation de cet organe législatif permettra aux autorités de Transition de légiférer en vue d’initier les actions nécessaires à l’accomplissement de leur mission. Tout en remerciant vivement le président Macky Sall qui a «compris avec certains de ses collègues de la sous-région, de quoi le peuple malien avait besoin», pour sortir de la crise, il a invité nos compatriotes à bien se comporter et à être respectueux des lois, des us et des coutumes du pays d’accueil.
Le président du Conseil supérieur de la diaspora malienne au Sénégal a déploré l’absentéisme de l’ambassadeur du Mali au Sénégal. Il a également plaidé pour la nomination d’un consul général et d’un 1er conseiller.
C.M.T.
Source : L’ESSOR