Le Front populaire ivoirien (FPI), parti de l’ancien président Laurent Gbagbo, tente de fédérer l’opposition autour de lui. Une deuxième réunion s’est tenue jeudi 30 janvier à son siège. La semaine dernière, la première rencontre avait permis d’adopter un accord de principe pour une « plateforme unitaire de lutte démocratique ». Mais certains pro-Gbagbo ne semblent pas totalement convaincus.
Objectif de la plateforme embryonnaire de l’opposition ivoirienne : construire une force politique audible face au Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, alliance au pouvoir en Côte d’Ivoire). Et ce, afin de conduire le pays à l’alternance.
Mais avant de pouvoir parler d’une seule voix, et se lancer de façon unitaire dans la campagne présidentielle 2015, l’idée de ce groupement de partis politiques consiste à faire une croix sur le double face-à-face mené par le gouvernement. D’un côté, ce dernier parle avec les onze formations regroupées dans le Cadre permanent de dialogue depuis avril 2012. Et de l’autre côté, il discute avec le FPI.
Un double dialogue qui, malgré quelques avancées, a tourné en rond. Le gouvernement avait tout fait pour attirer le FPI dans le Cadre permanent de dialogue, mais le parti de Laurent Gbagbo a toujours refusé, pour ne pas se retrouver noyé au sein de onze autres partis. D’autant que le Front populaire n’avait, à ce moment-là, qu’une direction intérimaire.
Dès la mise en liberté provisoire du président du parti, Pascal Affi Nguessan (août dernier), l’ancien Premier ministre a entrepris de remettre son mouvement sur les rails. C’est lui qui vient d’initier ce rassemblement de l’opposition. Mais il n’a pas encore réussi à rassembler tout le monde. Sur 14 partis politiques invités ce jeudi, cinq étaient absents.
Ils n’ont rien contre la création d’une « plateforme unitaire de l’opposition », à laquelle il faudra encore trouver un nom officiel, mais ils auraient aimé être associés. Après tout, hormis le Parti ivoirien des travailleurs (PIT), tous les autres sont issus de La Majorité présidentielle (LMP), regroupement que représentait Laurent Gbagbo lors de la présidentielle de 2010.
