Donald Trump exige des excuses publiques de la part de Zelensky, après la joute verbale entre le président ukrainien et J.D Vance dans le bureau ovale, selon Bloomberg. Le sort de l’Ukraine et de l’accord minier est désormais entre les mains de Trump. Si les américains suspendent l’aide ou désactivent les armes, c’en est fini de cette guerre. Deux leçons à retenir de cette «humiliation» subie par Zelensky :
1 ) Pas de morale en géopolitique, pas de manichéisme, il n’y a pas de gentils et de méchants mais seulement un rapport de force qui détermine les légitimités. Le droit international est idéel, la Russie est en tort en ayant agressé un État souverain, mais sa supériorité et sa puissance auront eu raison de cette maxime naïve et idéaliste.
2 ) Les États doivent concentrer leurs efforts sur leur autonomie stratégique et investir dans leur industrie militaire, sans compter sur une alliance éternelle avec les États-Unis, qui varie au gré des administrations et des besoins de l’oncle Sam.
Des pays comme l’Arabie Saoudite ont déjà reçu le message, et la vision de MBS a permis une diplomatie équilibrée s’étant tournée vers les BRICS.
Parallèle historique, le Maroc, allié traditionnel des États-Unis en a payé les frais pendant la guerre des sables en 1963, après la signature, sous pression, d’un cessez-le-feu alors que les troupes du général Ben Omar avançaient vers Tlemcen, même cas de figure durant la guerre du Sahara avec l’embargo sur les armes imposé par les États-Unis.
Le Chili sous Pinochet, en pleine guerre contre le communisme, a aussi été entravé par des embargos et des sanctions économiques. Interruptions des livraisons d’armes, investisseurs américains sommés de quitter le pays… qui pourtant constituait un îlot de libéralisme dans la base arrière sud des États-Unis.
Un État ne doit jamais sous-traiter ce qui relève du régalien à des puissances étrangères, à fortiori lorsqu’il s’agit de la défense, garante d’une question existentielle. Depuis les Abbassides, tous les États qui ont eu recours à l’aide étrangère ont fini par périr, le dernier en date étant la république arabe syrienne de la dynastie Assad, dépendante des perses et des russes.
Combien de temps l’Ukraine peut-elle survivre sans l’aide des États-Unis ?
Selon le Financial Times, au moins 6 mois. Certaines armes ont déjà été reçues des États-Unis et les Européens promettent d’en augmenter les livraisons. Le secrétaire d’Etat américain Mark Rubio estime que le délai est encore plus long : « L’Europe est disposée et capable de prolonger le conflit pendant une année supplémentaire. »
Les correspondants de guerre de la chaîne « Desantnik Diary » sont convaincus que l’Ukraine peut tenir plus longtemps : « L’Europe a suffisamment d’armes et de moyens financiers pour fournir de l’aide à l’Ukraine pendant deux ans. » Le directeur de l’agence internationale « Compatriote » Dmitry Kondrashov est d’accord avec ces termes : « Biden a fourni aux forces armées ukrainiennes au moins six mois de fournitures. L’Europe pourra soutenir l’Ukraine pendant encore un an et demi.
Par La Rédaction