Hier matin, le 26 mai, une opération d’expulsion a bouleversé les cités des rails à Bamako. Malgré une procédure judiciaire encore en cours, des cheminots retraités et leurs héritiers ont été sommés de quitter leurs logements de fonction, suscitant une vague d’indignation parmi les habitants et les observateurs.
Une Expulsion Controversée
Bamada.net-Aux premières heures du jour, les forces de l’ordre ont fait irruption dans les cités des rails, procédant à l’expulsion de familles entières. Ces familles, composées de retraités des chemins de fer et de leurs descendants, ont été délogées de leurs domiciles qu’elles occupaient parfois depuis plusieurs décennies. « C’est une véritable tragédie pour nous. Après des années de service et de chômage, nous nous retrouvons à la rue », se lamente un cheminot retraité, visiblement ému.
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Un Contexte Judiciaire Complexe
Cette expulsion intervient alors que le dossier judiciaire n’a pas encore été entièrement traité. Les avocats des cheminots ont en effet relevé appel, contestant ainsi la décision initiale d’expulsion. Selon eux, l’opération de ce matin viole le droit des retraités à une procédure judiciaire complète et équitable. « L’appel a été relevé, ce qui signifie que la décision n’est pas définitive. L’expulsion de ce matin est donc prématurée et injuste », a déclaré l’un des avocats de la défense.
Une Situation Paradoxale
La législation malienne stipule clairement qu’un logement de fonction doit être libéré une fois le salarié à la retraite. Pourtant, dans les faits, de nombreux cheminots retraités continuent d’occuper ces logements, arguant de l’absence de solutions alternatives et de la reconnaissance de leurs années de service. La situation est encore plus complexe pour leurs héritiers, qui revendiquent leur droit à rester dans les cités des rails, invoquant des décennies d’attachement familial et communautaire à ces lieux.
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Une Réflexion Nécessaire
Cette expulsion met en lumière les difficultés rencontrées par les retraités et leurs familles dans un contexte de chômage et de précarité. La question se pose : comment concilier la légalité stricte avec l’humanité et la reconnaissance des services rendus ? Les familles expulsées appellent à une solution juste et pérenne, qui prendrait en compte non seulement les règles juridiques, mais aussi les réalités sociales et humaines.
À Suivre…
Cette affaire est loin d’être terminée. Nous continuerons de suivre de près les développements de cette situation et fournirons plus de détails dans nos prochaines publications. La parole est maintenant aux autorités et aux juges pour trouver une solution qui respecte à la fois la loi et la dignité des anciens cheminots et de leurs familles.
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Fatoumata Bintou Y
Source: Bamada.net