Les responsables du Conseil supérieur de la diaspora du Mali (CSDM) ont animé, ce dimanche 14 juillet 2019, un point de presse au siège l’organisation faitière de la diaspora malienne à Torokorobougou. Au cœur des échanges avec les hommes de médias, la situation de nos compatriotes en détresse en Algérie, Libye et Mauritanie. L’objectif de cette sortie médiatique du CSDM était d’interpelle le gouvernement du Mali face à son obligation d’assister les Maliens de la diaspora en détresse où qu’ils se trouvent.
Cette conférence de presse était animée par le président du CSDM, Mohamed Chérif HAÏDARA, qui avait à ses côtés, le vice-président Gakoye Soumaïla MAÏGA.
Dans la déclaration lue par Gakoye Soumaïla MAÏGA, il ressort que la gravité de la situation de nos compatriotes dans les pays ci-dessus cités et leurs appels réguliers et pressants à l’endroit de la CSDM a conduit ses responsables à tenir ce point de presse pour alerter le gouvernement et l’opinion sur la détresse et le désarroi ces Maliens.
Le conférencier a indiqué que nos compatriotes en Mauritanie vivent une situation de « chasse à l’homme ». Une situation contre laquelle le CSDM s’est indigné et n’a pas manqué de tenir informée l’autorité de tutelle de la diaspora. Grâce à l’intervention du CSDM, les autorités ont accordé un délai de grâce aux migrants qui ne saurait durer. C’est pourquoi le CSDM invite les autorités gouvernementales à entreprendre des démarches appropriées vis-à-vis de ce pays frère, pour soulager le calvaire permanent de détentions journalières de nos compatriotes.
Concernant la Libye, la situation est beaucoup plus préoccupante et même insoutenable. Les populations noires d’Afrique dans leur globalité n’y ont aucun égard ; 120 d’entre elles ont été récemment arrêtées et égorgées comme des moutons sacrificiels, sans qu’intervienne aucune réaction publique face à ce drame, a déploré le conférencier. Le CSDM en a été directement victime, à travers l’assassinat de son président de Tripoli, à savoir Aliou N’DAOU (paix à son âme).
Cantonnées dans leurs demeures, les populations noires africaines de Libye sont dans une frayeur inimaginable qui les isole en les conduisant dans une situation de semi-clandestinité pour échapper à la mort, avec leurs familles. Face à cette situation gravissime, le CSDM exprime son incompréhension face à ce qu’il qualifie de ‘’silence assourdissant’’ des autorités.
Par ailleurs, depuis le 13 juillet, jusqu’à ce 14 juillet, aucune minute ne s’écoule sans que le CSDM ne soit assailli ‘’d’appels téléphoniques et de messages vocaux de nos compatriotes vivants en Algérie et gravement atteints dans leur être’’. Il y a moins d’un an, l’Algérie a eu à procéder à une expulsion massive de nos compatriotes.
Ce 13 juillet, ce pays a encore récidivé en arrêtant plus de 60 de nos compatriotes conduits dans un camp de gendarmerie d’Alger situé dans le quartier Del Ibrahim.
« Ils ont tous été arrêtés à leur domicile et transportés manu militari vers ce camp, légèrement habillés et sans aucun effet personnel ni même leurs ressources financiers », s’indigne Gakoye Soumaïla MAÏGA.
Selon lui, porte à croire que leur nombre pourrait évoluer à la hausse, à cause de l’arrivée de vagues successives dans ledit camp.
« Nous ne sommes qu’au début d’un vaste mouvement d’arrestations des étrangers africains sur le sol algérien », a prévenu M. MAÏGA. Il ressort de ses explications que le CSDM apporté à la première vague d’arrestations une assistance alimentaire. À ces situations dramatiques et inquiétantes, s’ajoute celle de nos compatriotes de France, un pays qui vient de renvoyer de son territoire, une vingtaine de nos compatriotes.
Pour sa part, le président du CSDM se dit étonné face à la décision du ministre de tutelle qui a choisi ce moment très difficile de la vie de nos compatriotes pour programmer un séjour de 10 jours aux États-Unis, du 18 au 28 du juillet courant, aux frais du contribuable malien.
« Si ce voyage se maintient, nous sommes fondés à poser la question de l’utilité du département ministériel chargé des Maliens établis à l’extérieur, dont la vocation première et apparente est leur protection avec leurs biens », s’est insurgé M. HAÏDARA.
Par Abdoulaye OUATTARA