La publication d’un mémorandum subit de l’introduction d’une plainte au Pôle Économique sur les surfacturations à la pelle et le détournement de 354 millions de francs CFA à l’Office du Niger (ON) continue d’alimenter les conversations et de susciter des interrogations au niveau de bon nombre de maliens. Dans ce contexte, beaucoup se demandent les raisons pour lesquelles le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita (IBK) tarde t-il à révoquer du gouvernement, le ministre de l’Intégration Africaine, Me Baber Gano, après les révélations dudit mémorandum.
Pour réussir ce braquage financier de plus de 350 millions, ils ont volé, sans support, au niveau de trois comptes bancaires de l’Office du Niger. Histoire de ne pas se faire remarquer par une des banques, vu la monstruosité du montant et cela en l’espace de 3 mois. D’abord, il y a eu un Ordre de virement (OV n°1537) de 145 millions FCFA (145 678 779F) à ECOBANK, en date du 20 décembre 2016 ; ensuite, un autre (OV n°313) de 109 millions FCFA (109 186 903F) à la BDM-SA, le 22 février 2017 ; et un dernier (OV n°725) de 100 millions FCFA à la BNDA, le 19 avril 2017.
Ce contrat d’assistance judiciaire qui fait tant jaser dans l’opinion publique, n’est point une nouveauté à l’Office du Niger. Mais que se passe-t-il réellement ?
Le 21 mai 2019, l’Autorité de Régulation des Marchés Publics et des Délégations de Service Public (ARMDS), a envoyé au Pôle économique et financier de Bamako, le dossier d’une transaction frauduleuse de 354 millions FCFA (354 864 622F) commise à l’Office du Niger (ON) par le PDG Mamadou M’baré Coulibaly et son DAF, Oumar Touré, au profit de Me Baber Gano, actuel ministre de l’Intégration Africaine. Principal motif, permettre la manifestation de la vérité dans la mauvaise gestion en cours à la direction de l’ON dans laquelle le ministre Baber Gano est désignée comme étant le principal responsable de cet détournement solitaire ou opaque.
Composé de plusieurs pages, le rapport d’enquête sur ce dossier de l’Office du Niger, depuis la plainte adressé au Procureur du Pôle Économique, continue d’alimenter la polémique. Et pour cause, il faut le rappeler, la richesse de son contenu ou du moins, les nombreuses révélations qui s’y trouvent concernant la gestion scabreuse de Me Baber Gano à l’ON. À un certain moment, le ministre Baber Gano rejette toutes les accusations portées contre lui dans la gestion calamiteuse de l’Office du Niger. À l’inverse, l’AMRDS affirme dans son rapport, que le Minisitre Baber Gano, en ce qui concerne ‘’la dénonciation de détournement de deniers publics à l’Office du Niger’’ doit être traduit devant la justice et qu’il ne saurait être seul comptable des faits à lui reprochées.
Même si le rapport d’enquête ne culpabilise pas de manière directe, le ministre Baber Gano de l’Intégration Africaine, il est à noter qu’il a eu à reprocher beaucoup de choses au PDG et au DAF de l’ON. En conséquence, le président IBK, pape de la bonne gouvernance ne saurait incriminer seulement les petits poissons. Il devrait en effet reprocher ou sanctionner le ministre de l’Intégration Africaine pour n’avoir pas suivi les règles de l’orthodoxie financière. En ne le faisant pas, il fait selon beaucoup de gens, la politique de deux poids, deux mesures.
Déjà, le président de l’APCAM Bakari Togola ; le président du Conseil régional de Kayes Bandiougou Diawara ; le Directeur Commercial de l’Aéroport du Mali, Mamadou Camara et leurs complices ont été débarqués étant donné qu’en tant que premiers responsables de leurs services, ils ne sauraient décevoir le Chef de l’État dans la conduite des affaires ou missions à eux confiées ou à leurs services respectifs. Si donc des responsables indésirables ont été limogés, nombreux sont les maliens qui se demandent pourquoi le Président IBK tarde-t-il à en faire de même pour le ministre de l’Intégration Africaine, Me Baber Gano ? Est-ce pour des raisons personnelles, politiques ou autres ? Dans tous les cas, mutatis mutandis, dit la sagesse. Le Président IBK doit se décider au risque d’énerver davantage ses compatriotes qui ont déjà compris que le Changement promis son régime est une affaire d’amis spécialisés dans la malbouffe, la mal gouvernance, le pilotage à vue, les dérives et autres frasques anti-démocratiques.
Youssouf Konaré
Source: Nouveau Réveil