Arbitrairement arrêtés le 18 août 2020, le jour même du coup dEtat militaire qui a renversé, le Président Ibrahim Boubacar Keita, des personnalités civiles (le Premier ministre Boubou Cissé et le Président de lAssemblée nationale Moussa Timbiné) et des officiers supérieurs, une douzaine, croupissent toujours en prison.
Parmi ces officiers figurent en bonne place, l’ancien ministre de la Défense, le Général Dahirou Dembélé, lancien ministre de la Sécurité, le Général MBemba Moussa Keita, lancien Chef détat- major des Armées, le Général Abdoulaye Coulibaly, le Chef détat-major particulier de la présidence, le Général Oumar NDao dit Baron, le Directeur du service du matériel, du transport et des hydrocarbures des Armées, le Colonel-major Moustapha Drabo, lex Directeur général de la gendarmerie, le Général Boukary Kodio
Plusieurs voix se sont élevées contre ces détentions arbitraires, dignes dune autre époque. En première ligne, les Associations de défense de droits de lhomme au Mali ainsi que la CEDEAO qui ne cesse de multiplier les pressions à cet effet. Pas plus que le 25 septembre dernier, la mission de médiation qui a séjournée à Bamako a insisté sur la « libération urgente des personnalités, conformément aux décisions des Chefs dEtats et de Gouvernement de la Communauté ».
Au cours de la cérémonie de prestation de serment du Président de la Transition et du Vice-Président, le Procureur de la Cour suprême, Boya Dembélé, a courageusement requis, au nom de la liberté, des droits de lhomme, lélargissement des prévenus qui ont passé plus dun mois en prison, sans être présentés devant un juge. Aussi, a-t-il réclamé haut et fort, devant lassistance et les jurés, la libération ou la judiciarisation des dossiers, sil en existe, bien sûr, des personnalités concernées.
Ne voulant pas les libérer, des dossiers ont été rapidement montés pour tenter de présenter ces personnalités devant la justice.
Cest ainsi, que de sources concordantes, il nous est revenu que le procureur de la commune II, Youssouf Fofana, est monté à Kati le mardi 29 septembre pour auditionner des officiers dans le cadre de lexécution de la Loi dorientation et de programmation militaire (LOPM). Une véritable diversion pour certains, dans la mesure où des rapports denquêtes existent en la matière.
Concernant lex-Premier Ministre Dr Boubou Cissé et le Président de l Assemblée Nationale, Moussa Timbiné, ils seraient en instance dêtre présentés au juge Mahamadou Kassogué. On leur reprocherait des crimes en rapport avec les tueries des 10, 11 et 12 août, alors quaucune enquête sérieuse na été menée dans ce sens. Un fanfaron, peint comme étant de l’AEEM, aurait dit que des manifestants ont agit sous les instructions de Timbiné.
LEtat de droit voudrait quils soient simplement élargis, au regard du délai de garde à vue largement écoulé. Ensuite, procéder à des enquêtes sérieuses concernant chacune des personnalités, avant de prétendre les présenter devant la justice.
La réalité, cest que la junte est toujours dans le dilatoire. Elle veut perdre du temps pour casser le moral des généraux, pour les empêcher dêtre libres, à des fins stratégiques, peut-être jusquà la fin de la Transition, déjà mal partie. Il nest pas exclu que ces généraux soient contraints à une retraite forcée. Suivez mon regard !
Le Nouveau Mali dont on parle ne sied pas avec de telles combinaisons. LEtat de droit est un Etat juste, équitable pour tous. La politique de deux poids deux mesures est inacceptable ainsi que les règlements de compte politique et ou militaire.
Force doit rester à la loi ! Elle est notre protectrice, à nous tous ! Sinon, le compte à rebours sera toujours au rendez-vous de façon cyclique et cynique. Que Dieu nous en préserve !
Wa Salam!
El Hadj Chahana Takiou
Source: Journal le 22 Septembre