Après le pont de Bih situé entre Koro et la frontière burkinabè, le pont de Parou entre Bankass et Bandiagara, les forces du mal ont détruit en début de cette semaine le pont de Songho situé entre Sevaré et Bandiagara sur la route du poisson. Les populations de la zone exondée de la région de Mopti sont ainsi séparées du reste du Mali et exposées à d’énormes dangers d’attaques multiples. Face à tout cela, le Gouvernement a préféré l’indifférence, un silence mortel.
Les populations du pays dogon vivent toujours les conséquences de l’insécurité. En plus des dégâts humains et matériaux, les forces du mal continuent à causer des dégâts économiques énormes à ces populations laissées à elles-mêmes. Leur projet de mettre fin aux déplacements des populations de la partie exondée de la région de Mopti vers les grandes villes est sur la voie d’aboutir à cause de l’inertie du gouvernement. Ces forces du mal sont arrivées à détruire les trois ponts stratégiques du pays dogon, à savoir les ponts de Bih, de Parou et de Songho.
En effet, depuis la destruction des deux ponts : Bih et Parou, les jeunes du pays dogon ont, à plusieurs reprises, invité les autorités à sécuriser la route du poisson. Chose qui n’a jamais été faite. L’armée n’y est pas. C’était les chasseurs qui sécurisaient cette route. Et le Premier ministre Boubou a, lors de sa dernière visite au pays dogon, décidé la levée des checkpoints des chasseurs sans pour autant mettre en place aucun dispositif sérieux pour la sécurisation des personnes et leurs biens . Cet état de fait a été dénoncé par les populations, mais Boubou Cissé n’a pas prêté attention à cette expression de désarroi. Les checkpoints des chasseurs sont levés, les militaires n’étaient pas présents, les populations sont donc laissées à leurs propres sorts.
Les djihadistes ont profité de cette absence de l’État et la levée des checkpoints des chasseurs sur la route du poisson pour détruire le seul pont restant sur la voie, celui de Songho situé entre Sevaré et Bandiagara. C’était dans la nuit du lundi au mardi.
La destruction de ce pont sépare les populations des cercles de Bandiagara, Bankass et Koro du reste du Mali, car il leur est difficile de rallier même Sevaré. C’est d’ailleurs ce que déplore la jeunesse Ginna dogon. « Aujourd’hui aucun véhicule de transport ne peut quitter Koro, Bankass, et Bandiagara pour aller à sevaré et aucun véhicule ne peut quitter sevaré pour ces localités », a regretté Dramane Yalcouyé qui a rappelé que c’est la deuxième fois que le même pont fait l’objet d’attaque terroriste.
Une autre chose que la jeunesse Ginna dogon déplore, c’est la négligence du gouvernement du Mali dans la sécurisation des populations du pays dogon. Il tient d’ailleurs le Premier ministre complice des terroristes de cette situation grave au pays dogon. « Le bureau invite le gouvernement à rétablir le pont sans délai faute de quoi , il le tient pour responsable de tout ce qui arrivera à ces populations et considère le Premier ministre Boubou Cissé complice des terroristes et la jeunesse prendra toutes ses responsabilités. On ne meurt pas deux fois soit nous mourrons soit nous vivrons. Trop c’est trop », a averti la jeunesse de l’association culturelle Ginna dogon.
L’attaque de Mandoli, première conséquence de la destruction du pont de Songho
Les terroristes, après avoir détruit le pont de Songho, ont attaqué dans la nuit du mardi au mercredi le poste de Mandoli. Le bilan de l’attaque : un militaire blessé, deux pick-up emportés et un incendié. L’un des pick-up emportés est surmonté de 12-7. Ce qui est inquiétant est que Mandoli où les djihadistes ont enlevé ces pick-up est situé à une trentaine de kilomètres de la ville de Bandiagara.
Il faut rappeler qu’ à ce jour, le gouvernement n’a fait aucun communiqué sur cette situation. Pourtant des milliers de passagers sont exposés aux violences des forces du mal.
Boureima Guindo
Source: Journal le Pays- Mali