Depuis l’assassinat du Dr Yousssouf Mallé, directeur technique du centre de santé communautaire (CSCOM) de Boura dans le cercle de Yorosso, le 19 au 20 janvier 2021, les organisations faîtières des agents de santé ne cessent d’exiger de la sécurité dans l’exercice de cette fonction. C’est d’ailleurs, dans ce cadre que s’est tenue l’assemblée générale ordinaire de l’ordre des médecins du district de Bamako, le samedi dernier.
« Cette assemblée s’inscrit dans la démarche d’assainir l’exercice privé de la profession médicale et de renforcer la sécurité des professionnels de la santé dans l’exercice de leurs fonctions sur toute l’étendue du territoire national », a indiqué Dr Modibo Doumbia.
Au-delà de cette insécurité récurrente à l’égard des professionnels de la santé, la présidente du conseil de l’ordre des médecins du district de Bamako, Dr Doumbia a tenu à présenter toutes les difficultés du secteur de la santé au Mali.
En effet, il a rappelé que depuis sa prise de service à la tête de cette institution, « nous avons décliné nos objectifs stratégiques dans le seul but d’avoir un ordre plus ouvert et plus rassembleur, un ordre à même de jouer pleinement son rôle au regard des défis de la corporation ». Selon lui, « des actions vigoureuses ont été posées pour soulager ces derniers et tous les confrères ».
En plus des manifestations d’inquiétude voire d’exaspération qui s’étaient multipliées dans le traitement des dossiers de licences et d’agréments, Dr Doumbia a également révélé des insuffisances notoires lors d’une mission conjointe (OPS, IGS, DRS) d’audit et vérification instruite par le Premier Ministre, en début de l’année 2020, au niveau des établissements de santé.
« Ces insuffisances nous interpellent tous et nous devons agir ensemble et maintenant pour un renouveau de la bonne pratique médicale au Mali » a-t-il indiqué en ajoutant qu’: « Il nous faut une pratique médicale au Mali sans ristournes mais en encourageant l’excellence dans le privé et dans le public. »
Selon lui, chacun a une part de responsabilité dans cette chute du niveau et de la capacité du secteur de la Santé au Mali. « Au regard de la formation actuelle des jeunes médecins dans les facultés de médecine privée, le constat est amer {…} Les leaders religieux sont devenus des promoteurs de structures privées de santé en complicité avec certaines autorités sans l’avis des OPS ; le ministère de la santé encourage et félicite l’exercice illégal au détriment des nationaux…. » a-t-il fait état avant de souligner que « tous ces maux empêchent notre système de santé d’exceller ».
Pour finir Dr Doumbia, « il nous faut des attentions fortes et régressives puis engager des réformes courageuses et audacieuses des textes régissant l’exercice privé de la médecine ». C’est pourquoi selon lui, la mission de l’ordre des médecins est l’organisation et la représentation des personnes physiques et morales exerçant les professions de médecin sur toute l’étendue du territoire national.
Il faut préciser que l’ordre des médecins est chargé entre autres de veiller au respect des principes de moralité, de probité et de dévouement indispensables à l’exercice des professions médicales ; de veiller à la défense de l’honneur et de l’indépendance de la profession ; de veiller au respect, par tous les membres, des devoirs professionnels et des règles édictées.
Issa Djiguiba
Source: Journal le Pays- Mali