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Désobéissance civile à Bamako : un droit attentatoire à celui des autres

Après l’échec de la médiation de la CEDEAO, l’ambiance est restée tendue en ce début de semaine à Bamako. Ainsi, à l’appel des leaders du M5-RFP, des manifestants ont renoué avec la désobéissance civile, qui a fortement impacté les activités dans la ville de Bamako et ses environs, notamment dans les services publics. Une triste situation qui divise les maliens.

Pas d’embouteillage ce lundi 20 Juillet 2020 à l’entrée du temple de l’administration malienne, la Cité Administrative. Ce jour, Idrissa Traoré, gérant de parking, n’a eu qu’à garer moins d’une dizaine de motos depuis le matin.

Plus loin, très peu de véhicules sont immobilisés sous les hagards, où des vigiles prennent du thé.

Aussitôt stationné, : « il n’y a pas de travail aujourd’hui », nous lance le gérant de parking, qui ajoute : « c’est malheureusement à cause des mouvements de contestations qui se tiennent ».

Ainsi, dans plusieurs services publics, pas de risque à prendre face aux mouvements de contestations, on reste à la maison.

Sur une dizaine de ministères que nous avons pu sillonner hier lundi, même les services de courrier sont absents. Une situation anxieuse qui ralentit sûrement la gestion des affaires publiques et par conséquent, exacerbe la conjoncture socioéconomique et financière dans laquelle se trouvaient déjà le Mali et les maliens.

« Je ne suis pas d’accord avec cette situation. Malgré la menace, il faut tout faire pour sécuriser les agents afin qu’ils viennent travailler. Sinon, ceux qui sont pour la marche et la désobéissance civile, ont leur droit de manifester. Ce sont des maliens, tout comme nous aussi qui ne partageons pas la désobéissance civile et qui avons droit à avoir accès aux services publics, surtout un jour ouvrable. Mais en fermant les bureaux aujourd’hui, on cède à l’une des doléances de ce mouvement, mais au regret de combien de maliens et de leurs affaires ? » se demande Abdramane Dembélé, agronome vivant à Kayes, venu à Bamako pour des raisons professionnelles, hier matin, dans la cour de la Cité administrative, surpris de la fermeture des bureaux sans savoir pour combien de temps.

En effet, l’un des principaux points du M5-RFP est d’interdire l’accès aux services publics. Bon nombre de services publics ont fermé hier, ou à la limite, c’était le service minimum qu’on pouvait noter en divers services comme à la Direction générale des douanes, et celle du Budget. Par contre, en ce début de semaine qui annonce encore des couleurs agitées, d’autres services n’ont tout simplement pas rendu le service public.

C’est le cas de la Direction générale des Impôts, ou encore la Direction nationale du trésor et de la comptabilité publique (DNTCP).

Jusqu’à quand cette situation va perdurer ? Se demandent bon nombre de maliens, en ces temps difficiles et surtout à moins de 10 jours de la fête de Tabaski.

Ne dit-on pas qu’en démocratie « ma liberté s’arrête là où commence celle des autres » !

Ousmane Tangara

Source : Bamakonews

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