La plus belle femme des Etats-Unis est d’origine indienne. Nina Davuluri, 24 ans, grande brune à la peau mate et aux cheveux lisses, a été élue Miss America 2014 dimanche soir, succédant ainsi à la blonde aux yeux bleus Mallory Hagan. Elle portait l’écharpe de New York, son état natal, dont elle voulait représenter le melting pot, le métissage ethnique et culturel dont la ville à la pomme a fait sa marque de fabrique.
«Je suis si heureuse que cette institution prenne en compte la diversité», a déclaré la gagnante lors de sa première conférence de presse a l’issue du concours, à l’heure où la communauté asio-américaine compte 18,2 millions d’individus aux Etats-Unis (soit 5,7% de la population). Née de parents indiens à Syracuse (au nord-est de New York), elle a fait de sa différence culturelle son principal atout pendant la compétition, jusqu’à offrir aux jurés une danse bollywoodienne lors de la cruciale «épreuve de talent» (ou talent routine), lors de laquelle chaque finaliste doit se démarquer par un savoir-faire particulier.
VIDEO. La danse bollywoodienne de Nina Davuluri
Etudiante américaine modèle
Si Nina Davuluri assume pleinement ses origines, mettant en scène, dans sa vidéo de présentation, sa famille indienne dans des habits traditionnels, elle veut aussi être perçue comme une Américaine modèle. «Mes parents sont indiens, mais moi je suis de Syracuse», déclare-t-elle dans cette vidéo, qui retrace notamment son parcours d’étudiante à la Michigan University, où elle a décroché un diplôme en sciences cognitives, et son ambition de devenir médecin. Elle souhaite aujourd’hui entrer dans une école de médecine grâce à la bourse de 50 000 dollars qu’elle vient de décrocher en se faisant sacrer Miss America – depuis 1945, le concours octroie des bourses aux participantes, victorieuses ou pas.
VIDEO. Miss New York présente sa famille indienne
«Tu as l’air d’une terroriste»
Mais Nina n’a pas convaincu l’ensemble des Américains. De nombreux commentaires racistes ont pullulé sur Twitter après son élection, témoignant de la xénophobie existant au sein de la jeunesse américaine. Quand ce n’est pas sa couleur de peau ou son nom aux consonances étrangères, c’est son soi-disant lien aux terroristes et à Al-Qaida qui est mis en cause. Ce à quoi la Miss a répondu : «Il faut que je sois au-dessus de tout cela. Je me suis toujours considérée comme une Américaine avant tout.»
Emily : «Ca s’appelle Miss America. Dégage de là New York, tu as l’air d’une terroriste.»
It’s called Miss America. Get outta here New York you look like a terrorist. #bye#americanforamerica
— Emily (@emi_adkins) September 16, 2013
Joshua Lyle : «D’abord un président venu d’on ne sait quel pays d’Afrique, et maintenant une miss America dont je ne peux même pas prononcer ni épeler le nom… Terrosriste»
First a president from God knows where, Africa and now a miss America lady that I can’t say or spell her name… Terrorist
— Joshua Lyle (@JLyle2_PGA) September 16, 2013
Brock May : «Une Asiatique (la finaliste Rebecca Yeh, Miss Minnessota, est d’originie chinoise, ndlr)et une Indienne ?? Je pensais que c’était Miss America !?»
An Asian and an Indian?? I thought this was Miss America!?
— Brock May (@BrockMay21) September 16, 2013
Une finaliste d’origine chinoise
L’Asiatique dont Brock May parle, Rebecca Yeh, a elle aussi fièrement revendiqué ses origines mélangées durant toute la compétition. Dans sa vidéo de présentation, elle n’a pas hésité à prononcer quelques mots en chinois.
VIDEO. Rebecca Yeh parle chinois dans sa vidéo de présentation
Des tweets racistes contre la première Miss America d’origine indienne, Nina Davuluri