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Des organisations de la société civile face à la presse : «Nous continuons à déplorer la lenteur accusée dans la mise en œuvre des reformes annoncées, notamment électorales…»

Les responsables de l’Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance au Mali (Une plateforme de 36 Organisations Non Gouvernementales (ONG) et Associations de la société civile) étaient face à la presse, le samedi 7 mai 2022, à la Maison de la Presse (Bamako) pour dénoncer la lenteur dans la mise en œuvre des reformes politiques par les autorités de la transition au Mali. « Malgré les multiples actions menées par les acteurs politiques et les organisations de la société civile dont l’Observatoire, le constat est que nous continuons à déplorer la lenteur accusée dans la mise en œuvre des reformes annoncées, notamment électorales, car aucun chronogramme des élections n’a encore été publié à ce jour », a souligné le conférencier, Dr. Ibrahima Sangho, président de l’OBSERVATOIRE.

Dans la déclaration liminaire, Dr. Ibrahima Sangho a indiqué que malgré les multiples actions menées par les acteurs politiques et les organisations de la société civile dont l’Observatoire, le constat fait état d’une lenteur dans la mise en œuvre des réformes annoncées, notamment électorales, car aucun chronogramme des élections n’a encore été publié à ce jour. L’Observatoire, dit-il, continue d’attirer l’attention des autorités de la Transition et de l’opinion nationale et internationale sur l’impérieuse nécessité́ d’accélérer le processus des reformes et de recentrer les actions prioritaires autour du rétablissement de la sécurité́ et de l’organisation d’élections pour le retour à un ordre constitutionnel. Pour une transition apaisée et inclusive, l’Observatoire recommande que les autorités de la transition parviennent à un consensus rapide avec la CEDEAO pour la levée des sanctions afin d’abréger la souffrance des populations ; qu’un chronogramme clair et précis soit publié pour définir la période des réformes et celle des élections de fin de transition ; que la société civile, les partis politiques et les institutions de la transition développent et mettent en œuvre une stratégie d’éducation civique afin d’informer et de sensibiliser les citoyennes et les citoyens sur les réformes à entreprendre et les étapes de la transition démocratique ; que les Partenaires bi et multilatéraux accompagnent fortement et directement l’ensemble des acteurs qui œuvrent pour une transition réussie au Mali. Pour des élections crédibles qui inspirent confiance à toutes les parties prenantes au Mali, l’Observatoire invite les autorités de la transition à consacrer la création d’un organe indépendant et unique de gestion des élections (OGE) dans la Constitution, dans un souci de cohérence et d’efficacité technique et financière ; à revoir le délai entre les deux tours de l’élection présidentielle afin que le contentieux électoral soit vidé à temps et permettre aux candidats du second tour de battre campagne ; à intégrer les débats entre les candidats à l’élection présidentielle (premier et deuxième tours), pour permettre aux électeurs de mieux connaître les contenus des projets de société des candidats ; à créer les circonscriptions électorales des nouvelles régions pour leur permettre de prendre part aux élections de fin de transition ; à revoir à la hausse le nombre actuel de 147 députés déterminés suivant le recensement administratif de 1996, en prenant en compte les chiffres du dernier recensement de la population ; à intégrer la publication en ligne des résultats des scrutins par centres et bureaux de vote, au fur et à mesure de la proclamation des résultats. Elle permet entre autres d’éviter les conflits et le tripatouillage des résultats pendant la remontée et la centralisation ; à revoir les attributions de la Cour Constitutionnelle, en lui enlevant la proclamation des résultats définitifs des élections présidentielle et législatives. Pour une meilleure gouvernance après la transition, l’Observatoire préconise de revoir les modalités de désignation des membres de la Cour Constitutionnelle afin de réduire les risques de contrôle des membres par le pouvoir exécutif, comme c’est le cas actuellement ; de relire les attributions de la Cour constitutionnelle ; et de Supprimer la simple participation (15%) aux élections dans les critères de l’aide publique aux partis politiques pour les inciter à faire face à leurs objectifs de création à savoir la conquête et l’exercice du pouvoir. Répondant aux questions des journalistes, le conférencier, Dr. Ibrahima Sangho, a invité les autorités de la transition à proposer quelque chose de réaliste à la CEDEAO pour la levée des sanctions. Pour un gouvernement de transition, dit-il, l’objectif, c’est le retour à l’ordre constitutionnel.

Aguibou Sogodogo

Source: Le Républicain

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