La désignation du président sénégalais Macky Sall comme co-président du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA) et le choix du Sénégal pour accueillir en 2019 la prochaine conférence ministérielle du FCSA illustrent le “dynamisme” et le “renforcement” des relations sino-sénégalaises, jugent des universitaires et responsables politiques sénégalais.
Moussa Diaw, enseignant-chercheur en sciences politiques à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, dans le nord du Sénégal, estime que ces choix montrent bien l’engagement du Sénégal dans le concert des pays, plus particulièrement dans ses rapports avec la Chine.
Les résultats se mesurent à l’aune d’un certain nombre de projets financés par la Chine, explique-t-il, citant la participation de la Chine à la construction d’infrastructures comme l’autoroute Thiès-Touba, l’Arène nationale de lutte, le Grand théâtre et le Musée des civilisations noires. Il note “la confiance mutuelle” entre les deux pays et le “renforcement de la coopération réciproque au niveau étatique”, qu’il juge “visible” dans les échanges entre dirigeants politiques, le respect mutuel et les cadres de concertation bilatéraux.
Le Sénégal reste un “bon partenaire” qui a le mérite de considérer depuis très longtemps la Chine comme un partenaire au développement, souligne pour sa part l’économiste Meissa Babou de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD). Selon lui, “l’évolution des entreprises chinoises au Sénégal ne souffre d’aucune contrainte administrative”. Le Sénégal, ajoute l’économiste, a le mérite d’être choisi comme “pays phare” qui permet à la Chine d’avoir “un pied” dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
Pour la députée Adji Mbergane Kanouté, membre de la mouvance présidentielle, l’importance des financements accordés au Sénégal par la Chine prouve la vitalité et le dynamisme des relations entre les deux pays. Ces financements, précise-t-elle, ont été injectés dans différents secteurs tels que le sport, les infrastructures, la santé ou encore l’éducation.
Le parti du président Sall, l’Alliance pour la République (APR), s’est félicité de son choix comme co-président du FCSA. L’APR estime que cette désignation va permettre à M. Sall de poursuivre, aux côtés de la Chine et de son président Xi Jinping, les efforts communs déployés pour réécrire les termes du partenariat Chine-Afrique.
Sur Twitter, M. Sall a remercié son homologue chinois et ses homologues africains de leur confiance. “A travers ma personne, c’est le peuple sénégalais qui a été honoré”, a-t-il souligné.