Encore une fois, des drapeaux. Encore une fois, des slogans. Encore une fois, une sono. Hier matin, un nouveau rassemblement de soutien aux migrants s’est tenu devant la préfecture des Hautes-Alpes. Un de plus après plusieurs mois de contestation, afin de réclamer “plus de souplesse au préfet pour les demandes d’asile”, disent les quelque trente manifestants.
Un rassemblement, aussi, car “le sort réservé aux enfants réfugiés, aux réfugiés est intolérable, dans ce département et ailleurs”, estime Sud Éducation Hautes-Alpes, le syndicat à l’origine du mouvement.
Hier, plusieurs dizaines d’enseignants étaient d’ailleurs en grève, un peu partout dans le département
“Les mineurs doivent être scolarisés, lance Joël Brochier, co-secrétaire de Sud Éducation. C’est intolérable de les laisser à la rue.”
« Ces gens ont le droit d’avoir des projets de vie »
Le syndicaliste dit connaître “un Malien de 17 ans” dont la situation, il l’assure, confine au gâchis : “Il parle français, arabe et quelques dialectes du Mali, il aimerait débuter une formation en France et il ne peut pas… Pendant ce temps, moi, je parle seulement français et difficilement anglais. Lui pourrait bien se former.”
Les manifestants évoquent aussi plusieurs familles étrangères vivant dans le département dont “les cas pourraient se régler avec une simple décision de la préfecture ou du conseil départemental”. « Renvoyer des personnes dans le pays d’Europe où ils sont arrivés (règlement Dublin III, NDLR) n’est pas acceptable non plus, reprend Joël Brochier. Ces gens ont le droit d’avoir des projets de vie. »
Hier, quatre militants associatifs en grève de la faim (à Embrun, Saint-Sauveur et Sisteron) ont adressé une lettre ouverte à la Présidence de la République. Ils réaffirment leur “demande d’un moratoire immédiatement décrété à propos de Dublin III”.
Ils soulignent en particulier que “les droits humains n’ont pas de frontières” et reprochent l’interprétation faite de la directive par certaines préfectures. Ils écartent tout “chantage” ou “pression”, mais expliquent vouloir “modestement accompagner les migrants” qui étaient en grève de la faim à Embrun, un mouvement interrompu par le ramadan.
ledauphine