La promulgation de nouvelles politiques et des incitations réglementaires associées à une meilleure gouvernance est essentielle pour stimuler la croissance du commerce du carbone en Afrique, ont déclaré vendredi des écologistes.
Les défenseurs de l’environnement qui ont assisté à une conférence régionale sur la gestion durable des forêts à Entebbe ont affirmé que la relance des marchés du carbone moribonds en Afrique stimulerait la croissance économique tout en renforçant la résilience du continent face aux changements climatiques.
Kevin Enongene, un écologiste camerounais, a noté que le commerce du carbone en Afrique avait un potentiel de croissance soumis à la stabilité politique, aux réformes réglementaires et au renforcement des capacités.
“Les pays africains devraient mettre en place des mécanismes pour revitaliser le commerce des droits d’émission afin de créer de nouveaux emplois verts. Les investissements dans les projets à grande échelle de commercialisation du carbone rendront plus avantageux les entreprises privées et les communautés”, a préconisé M. Enongene.
Les traités climatiques internationaux obligent les pays industrialisés à investir dans des projets de compensation de carbone dans les pays en voie de développement en Afrique, en Asie et en Amérique latine qui ont souffert du changement climatique.
M. Enongene a déclaré que la volatilité du régime mondial du commerce du carbone a eu un impact négatif sur la quête du développement de carbone à faible coût par les pays africains.
Il a exhorté les gouvernements de la région de l’Afrique subsaharienne à aborder les problèmes politiques, institutionnels et techniques qui découragent les investissements dans les marchés du carbone du continent.
“L’avenir des marchés du carbone en Afrique sera prometteur si les pays investissent dans la capacité technique afin de mettre en œuvre des projets tout en encourageant le secteur privé local à s’engager pleinement dans ce domaine”, a laissé entendre M. Enongene.
Les statistiques de l’ONU indiquent que l’Afrique représente 2% du marché mondial du carbone, mais le continent est plus vulnérable aux effets négatifs des émissions de gaz à effet de serre incontrôlées dans l’atmosphère.
M. Enongene a noté qu’une baisse forte du prix du carbone de 20 dollars par tonne en 2006 à 5 dollars par tonne dans le passé récent a perturbé le régime d’échange des droits d’émission en Afrique.
“Le prix du carbone est très volatil aujourd’hui et c’est à l’origine d’investissements limités du secteur privé dans des projets qui aideraient les communautés africaines à s’adapter mieux au changement climatique”, a souligné M. Enongene.
Il a proposé des réductions d’impôt, le développement des compétences parallèlement à la sensibilisation visant les acteurs clés pour relancer les marchés du carbone en Afrique.
Les pays africains devraient exploiter des fonds verts gérés par des organismes multilatéraux pour mettre en œuvre des projets d’adaptation au climat dirigés par la communauté dans le contexte de la volatilité sur les marchés du carbone.
Le directeur adjoint de l’Institut de recherche forestière du Kenya (KEFRI), Joshua Cheboiwo, a affirmé que le commerce du carbone devrait être complété par des projets de restauration des écosystèmes pour accélérer la croissance verte en Afrique.
“Il est évident que le régime international du commerce du carbone est trop bureaucratique. Les pays africains devraient donc investir davantage dans les projets de reboisement qui peuvent garantir une résistance holistique aux communautés”, a recommandé M. Cheboiwo.