Tout comme la CMA a tout fait pour ouvrir les portes du pays au terrorisme international, elle œuvre en bon apprenti sorcier pour diviser institutionnellement le pays. Elle le fait malheureusement avec la bénédiction d’un ministre mal inspiré et prêt à livrer l’honneur de sa patrie aux chiens. C’est avec stupéfaction que les Maliens ont appris les préparatifs de l’élection de députés taillés sur mesure pour ces rebelles de la CMA. Est-il besoin de rappeler que les membres de ce groupe armé ont refusé de désarmer ?
Plusieurs fois pris en flagrant délit de terrorisme et de trafic de drogue, ils sont pourtant mis sur un piédestal par le ministre de l’Administration territoriale, Boubacar Bah dit Bill. En attendant que la lumière ne soit faite sur cette affaire, on a l’impression que le ministre a pris de son propre chef la décision de conduire toute une nation vers de nouveaux tourments.
Alors que l’attention des Maliens est tournée vers le coronavirus, Bill a jugé bon de dribbler tout le monde avec sa lettre adressée à la CMA. Cette lettre propose une rencontre pour parler du renouvellement des autorités intérimaires et de l’élection de nouveaux députés dans les nouveaux cercles des régions de Taoudeni et Menaka. Une seule question est sur toutes les lèvres : au moment où le pays est engagé dans le second tour des législatives, pourquoi une telle folie ?
En effet, l’action du ministre de l’Administration relève de l’incroyable. L’inconstitutionnalité de sa démarche est tellement flagrante qu’on se demande si une contrainte n’en est pas l’origine. Si cette initiative venait à prospérer, on doit s’attendre à toute sorte de dérives de la part du ministre qui doit savoir que la question de la CMA est un sujet qui fâche. Du nord du pays jusqu’au fin fond du sud, ce groupe séparatiste est tenu responsable des malheurs du pays.
Malgré les révélations récentes sur l’implication de certains de ses membres dans le terrorisme et le trafic de drogue, la CMA bénéficie toujours des coups de piston en haut lieu. L’ONU et les pays partenaires du Mali devraient être les premiers à mettre la pression sur ce groupe armé au lieu de vouloir préparer le recasement de ses militants. Le drame, c’est que tout cela se fait en violation continue de la Constitution malienne.
Selon l’opposition et une partie de la société civile, ce que Bill est en train de faire ne sera pas accepté par le peuple qui est déjà appelé à la résistance. Si le ministre de l’Administration viole la Constitution pour choisir des députés pour les beaux yeux de la CMA, il aura réussi à creuser une tombe. Reste à savoir pour qui est cette tombe. Beaucoup estiment qu’elle ne saurait être que celle où reposera tôt ou tard les dépouilles de la République laïque et indivisible du Mali.
La Sirène