L’actuel locataire du palais de Koulouba a finalement remercié son deuxième Premier ministre, jeudi 8 janvier dernier. Son départ avait fait l’objet de plusieurs rimeurs dans ces derniers temps. Après 9 mois passés à la Primature, le vent a finalement emporté Mara.
Selon nos sources, en prenant cette décision, le président de la République a voulu s’approcher des groupes armés séparatistes du nord, qui ont longtemps exigé le départ de l’ex-Premier ministre Moussa Mara, condition indispensable, du moins pour eux, au retour de la paix et la stabilité au Nord du Mali. D’autant qu’ils accusaient Moussa Mara dernier d’être à l’origine du chaos kidalois, avec sa visite mouvementée du 21 mai 2014 dans la cité de l’Adrar qui a provoqué la mort de plusieurs de nos préfets, ainsi que celle d’une centaine de nos militaires. À cela s’ajoutent des dégâts importants de matériels de nos forces de sécurité. Une situation qui va diviser, par la suite, les Maliens.
Les groupes séparatistes du Nord ont alors condamné ce qu’ils ont appelé le forcing de Mara à Kidal. L’opposition politique avait aussi exigé son départ et elle a même déposé une motion de censure. Ensuite, un bras de fer est né entre Moussa Mara et le parti présidentiel, le Rassemblement pour le Mali (Rpm).
Au regard de toutes ces raisons, IBK a pris la décision, qui semblerait être sage selon beaucoup d’observateurs, de limoger Moussa Mara. Au grand plaisir du RPM qui n’a jamais digéré la décision de prendre en dehors de ses rangs un Premier ministre. Surtout que le Rpm dispose de 70 députés et une demi-douzaine de présidents d’Institutions de la République.
Celui qui vient de remplacer Moussa Mara à la Primature, Modibo Keïta, occupait précédemment le poste de Haut représentant du chef de l’Etat aux pourparlers inter-maliens d’Alger. Son choix aurait été exigé par les groupes séparatistes du Nord. Car ils estiment qu’il est un homme de confiance, et politiquement, il pourrait bénéficier de la sympathie de la classe politique malienne dans la mesure où il n’appartiendrait à aucun parti politique.
Alhousseini TOURE
source : reporter