La 4e sortie du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces Patriotiques était encours à la place de l’Indépendance pour exiger « la démission du président IBK et de son gouvernement ». Ils étaient des milliers de manifestants sur hier mardi 11 aout 2020 à répondre à la l’appel de l’Imam Mahmoud Dicko et ses amis du M5-RFP. Cette sortie confirme une fois de plus, la rupture du président IBK avec son peuple. Le message est limpide : « IBK et son régime doivent dégager ! »
Les intempéries n’arrêteront pas le M5-RFP et l’autorité morale, l’Imam Mahmoud Dicko. Les militants et sympathisants du M5-RFP de se réunir hier après-midi.
Sur les pancartes, les manifestants scandaient des slogans hostiles au régime IBK et à son gouvernement. Il n’est plus question de parler d’un retour en arrière. C’est une rupture totale. Car, au lendemain de la fête de Tabaski, nul ne pouvait parier à une telle mobilisation. Certains ont trop tôt parlé d’essoufflement de la contestation. C’est donc une démonstration de force, pour cette 4e sortie du M5-RFP.
Pour la deuxième fois, l’imam Mahmoud Dicko et ses alliés parlent de la France dans cette crise sociopolitique. Ils reprochent à l’hexagone de s’opposer à la démission du Premier ministre Boubou Cissé. L’imam Mahmoud Dicko accuse ce dernier d’être le seul responsable de la mort d’une vingtaine de personnes les 10, 11 et 12 juillet. « Boubou et la France dégagez ». « La France doit nous respecter », peut-on lire sur centaines de pancartes. « Il faut restaurer le Mali et lui rendre sa dignité », exige l’imam Dicko. Selon lui, IBK et ses amis seront châtiés par Dieu. Et d’ajouter : « le combat est terminé… IBK et ses amis ont perdu la confiance du peuple, ils n’ont plus d’honneur et de dignité ».
Il a invité les manifestants à la prudence, car le régime veut pousser le M5-RFP à la « violence » pour montrer à la face du monde. « S’il plait à Dieu, dans cette lutte, IBK sortira par la petite porte », souligne l’Imam.
Il a annoncé au cours de cette manifestation que le Cherif de Nioro, dit M’Bouillé est avec le peuple et non quelqu’un d’autre.
Au sujet des manifestants tués chez lui, il a affirmé laisser à Dieu de faire la justice.
Mais au cours de ce rassemblement, le M5-RFP a exigé la libération de ses militants arrêtés en début de la semaine dernière en marge des manifestations pour la désobéissance. Et au porte-parole, Choguel Kokala Maïga de dire, « ils seront bientôt libres ». « Plus jamais ces genres de tueries dans notre pays », prévient le porte-parole du M5-RFP, qui se réjouit que la lutte du mouvement ait permis de « contraindre le gouvernement à accéder à plusieurs revendications populaires ». Il s’agit, selon lui, de l’application de l’article 39 du statut des enseignants, l’augmentation du prix du coton, le décret en faveur de l’augmentation des indemnités des magistrats, etc. « Le Mali n’est pas un pays pauvre, il souffre juste de la mauvaise gouvernance, d’injustice et de corruption », affirme Me Mountaga Tall ajoutant que « nous sommes proches de la victoire ».
De son côté, le numéro 9, du M5-RFP, Cheick Oumar Sissoko a été clair. Le ministre de la Justice Me Kassoum Tapo sera emprisonné pour tous ses forfaits commis dans notre pays.
« IBK est l’ADN qui déshonore le Mali aux yeux du monde », dira Me Mohamed Ali Bathily, leader du M5-RFP.
Dans une déclaration solennelle lue par le prof. Ikassa Maïga, le Mouvement du 5 juin a réitéré sa demande de démission du Président de la République et de son gouvernement. Le M5 dénonce ainsi la « mauvaise, la corruption, l’utilisation abusive de la force contre les manifestants, des arrestations arbitraires, l’insécurité grandissante, etc. »
Bourama Kéïta
LE COMBAT