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Démission du gouvernement Moussa Mara : Les dessous d’une séparation

Pour avoir multiplié erreurs et bourdes à la tête du gouvernement, notamment dans certains dossiers comme celui du nord, Moussa Mara, est finalement apparu aux yeux du chef de l’Etat comme un premier ministre inefficace, amateur et encombrant…

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Assumant depuis le mois d’avril dernier les fonctions de premier ministre, chef du gouvernement, Moussa Mara a finalement remis, vendredi 8 janvier dernier, le témoin à Modibo Keïta, appelé par le chef de l’Etat pour assurer la charge. Une semaine après son départ, des questions sont toujours posées au sujet des circonstances dans lesquelles le président Ibrahim Boubacar Keïta s’est séparé de son premier ministre, quasiment dans l’inimitié. Tant et si bien qu’au sein de l’opinion, certains vont jusqu’à soutenir que Moussa Mara n’a pas démissionné, mais qu’il a été proprement limogé par le président de la République.

Selon nos sources, les choses ont pris une allure très sérieuse dans l’après midi du mercredi 7 janvier où à deux reprises le cortège du premier ministre, Moussa Mara, a fait un aller et retour en moins de 2h de temps, au palais de Koulouba. La première fois, ajoutent nos sources, le jeune premier ministre à qui le chef de l’Etat a fait état de son souhait de le voir lui remettre la démission de tout son gouvernement a, semble t-il, voulu faire une contre-proposition au président de la République. Moussa Mara a proposé à IBK un réaménagement de son équipe, en lieu et place d’une démission. Mais cette proposition a été sèchement repoussée par le président de la République. Qui, ajoutent nos sources, a regardé droit son premier ministre dans ses yeux avant de lui dire sur un ton péremptoire, qu’il exige la démission (le jour même) du gouvernement. Face à la donne et dans l’impossibilité de sauver même les meubles, Moussa Mara, regagna, en catastrophe, son bureau, à la Cité administrative pour rédiger sa lettre de démission qu’il a ensuite apportée au chef de l’Etat, à Koulouba.

Contrairement au protocole observé généralement en pareille circonstance où on prend tout le temps pour féliciter et rendre des hommages à l’équipe sortante, ce jour, semble t-il, tout est allé très vite.

Selon nos informations, les mots de remerciements du président IBK à son désormais ex premier ministre, n’ont pas dépassés une minute. Ce qui est analysé comme traduisant la volonté du chef de l’Etat de tourner très vite  la page Mara, un premier ministre avec lequel IBK n’aurait plus de bons rapports depuis un certains temps. Mieux, il semble que Moussa Mara, en plus de la guerre que lui livre le parti présidentiel, le Rpm, n’avait pratiquement plus d’autorité sur une bonne partie des membres du gouvernement. Ainsi, il nous est ainsi revenu que certains ministres prenaient leurs instructions auprès du fiston, pendant que d’autres voyagent souvent à l’insu du chef du gouvernement. «C’était là des signaux qui auraient pu amener Mara à comprendre et à sortir par la grande porte, en rendant sa démission. Au lieu de cela, il a semblé s’accrocher à un fauteuil qui était entrain de lui échapper», nous a confié un homme politique de la place…

Mara est parti, vive Modibo !

Aussitôt après avoir démis Moussa Mara, le chef de l’Etat a entrepris de lui trouver un remplaçant, à la primature. Pour ce faire, les consultations ont été longues et même très longues, avant qu’IBK ne trouve (enfin) un nom. En effet, il nous est revenu, que celui qui était jusque là son Haut représentant dans les pourparlers inclusif inter malien d’Alger, n’était pas le premier choix du chef de l’Etat. Qui avait d’abord sollicité certaines personnalités qui ont toutes décliné son offre. C’est le cas notamment de l’ancien premier ministre Soumana Sacko. L’avant dernier premier ministre de Amadou Toumani Touré, Modibo Sidibé a également été touché mais n’a pas été intéressé par l’offre. D’autres sources évoquent aussi le nom de l’ancien ministre de la défense, Soumeylou Boubey Maïga (qui a été contraint à la démission suite à la débâcle des forces armées maliennes, lors de l’assaut lancé, le 21 mai 2014 contre la ville de Kidal occupée par les groupes armés). Toutes ces personnalités ont rejeté la proposition que leur a faite par le chef de l’Etat. Selon nos sources, c’est au dernier moment qu’IBK a contacté son aîné Modibo Keïta, qui lui également n’était vraiment pas pour. Mais, cette fois, le président IBK a décidé de passer par certains intermédiaires pour convaincre Modibo Keïta qui était à ses yeux sa seule porte de sortie. L’homme a la réputation d’être un grand commis de l’Etat. Il semble que l’intervention de l’ancien président Alpha Oumar Konaré auprès de celui qui fut son dernier premier ministre, en 2002, a été très déterminante dans l’acceptation de ce dernier.

Comme pour dire qu’après avoir changé à trois reprises de premier ministre, et en moins mois de deux ans d’exercice du pouvoir, beaucoup de cadres préfèrent réfléchir par deux fois avant de se lancer dans une aventure, avec Djo Brin.

Papa Sow

Source: Autre presse

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