Malgré toute sa ténacité, les semaines de contestations de la société civile, notamment des religieux ; de l’opposition politique qui réclame depuis des mois sa tête ; de la majorité présidentielle, en particulier le Rassemblement pour le Mali (RPM), qui l’a même invité à tirer les leçons de son échec ; le Premier ministre, Soumeylou Boubèye MAIGA, qui s’était adossé, jusqu’à la dernière minute, au soutien sans faille du Président IBK pour contrer la motion de censure qui le visait à l’Assemblée nationale, a décidé finalement de jeter l’éponge, ce jeudi avril 2019 ; après 1 an, 4 mois 19 jours passé à la Primature.
Le Tigre a présenté au président de la République sa démission ainsi que celle des membres du gouvernement. C’est en tout cas, la teneur d’un communiqué de la présidence de la République diffusé dans la soirée sur les antennes de la télévision nationale.
Selon ledit communiqué « le Premier ministre a renouvelé au président de la République sa profonde reconnaissance et sa gratitude, ainsi que celles de l’ensemble du gouvernement, pour sa confiance et de lui avoir permis de servir notre pays et nos concitoyens, à un si haut niveau, à un moment crucial de notre histoire ». Le texte précise que le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita « a accepté la démission du Premier ministre et celle du gouvernement, et l’a remercié pour sa loyauté et son sens élevé du devoir ». Aussi, le président de la République a-t-il adressé, à son tour, aux membres du gouvernement ‘’ses vifs remerciements pour le travail accompli sous l’autorité du chef du gouvernement’’.
Par la suite, la présidence de la République a annoncé ‘’qu’un Premier ministre sera nommé très prochainement et qu’un nouveau gouvernement sera mis en place, après consultation de toutes les forces politiques de la majorité et de l’opposition’’.
SBM, le Tigre de Badalabougou pour certains intimes, aura passé 1 an, 4 mois 19 jours à la Primature. Il était le cinquième Premier ministre du président Ibrahim Boubacar KEITA entre la période du 4 septembre 2013 au 18 avril 2019, soit en 5 ans, 7 mois 13 jours de séjour à Koulouba : Oumar Tatam LY : 7 mois 4 jours ; Moussa MARA : 9 mois ; Modibo KEITA : 2 ans 3 mois 1 jour et Abdoulaye Idrissa MAIGA : 8 mois 21 jours.
Nommé le 31 décembre 2017 par le président de la République, à la tête du gouvernement à un moment critique de la vie de la nation, le bilan de cette personnalité hautement mythique reste tout de même mitigé. Et pour cause, c’est sous la pression d’une motion de censure initiée par la majorité et l’opposition qu’il a été contraint de rendre le tablier le jeudi 18 avril dans la soirée. Selon certains commentateurs, SBM est passé de héros en zéro aux yeux d’une partie de l’opinion publique malienne, qui ne gardera pas un bon souvenir de son passage à primature. La faute à un bilan jugé très peu satisfaisant par plusieurs observateurs.
À sa nomination en décembre 2017, qui a suscité beaucoup d’espoirs, Soumeylou Boubèye MAÏGA s’était donné quatre objectifs : l’organisation d’élection crédible et à bonne date, l’accélération de la mise en œuvre de l’accord pour la Paix, le retour de la sécurité et favoriser le dialogue social.
À l’heure du bilan, Soumeylou Boubèye MAÏGA n’aura reçu que l’organisation de l’élection présidentielle. Cependant, elle a été émaillée par des accusations de fraudes et de bourrage d’urnes. D’ailleurs, une partie de l’opposition n’a jusqu’à présent pas reconnu la victoire du Chef de l’État, Ibrahim Boubacar KEITA.
Qu’en est-il de son fameux « Plan de sécurisation intégrée des régions du Centre (PSIRC) » ? Il s’est révélé être une véritable fumisterie. Réputé être un « Securocrate », le désormais ex-Premier ministre était considéré comme celui qui allait favoriser le retour de la sécurité au Mali.
L’éléphant annoncé est arrivé avec un pied cassé. Ainsi, l’insécurité s’est beaucoup exacerbée. Son centre de gravité s’est déplacé du Nord au Centre. Les attaques et des massacres de villages entiers, comme ce fut le cas à Ogossagou le 23 mars 2019, qui a fait plus de cent soixante morts, se sont multipliés sans qu’aucune raison acceptable ne soit avancée. Selon l’ONU, c’est plus de cinq cents vies humaines qui ont fait les frais de l’insécurité depuis le début de l’année. Critiqué de toute part, Soumeylou Boubeye MAÏGA paye ainsi le manque de résultats de son gouvernement. « Quand le gouvernement est inactif et immobile, il va sans dire qu’on s’attaque au chef de l’exécutif. Parce que c’est lui la locomotive et la cheville ouvrière », analyse le député Me Zoumana N’Tji DOUMBIA, président de la commission des Lois au micro de nos confrères de TV5 Afrique.
Après près de seize mois passés à la tête de l’exécutif, Soumeylou Boubèye MAÏGA laisse derrière lui un pays profondément divisé. Il appartient donc, au désormais Premier ministre, son successeur, le Dr Boubou Cissé, de rassembler les Maliens.
Sortie de crise : l’opposition démande le partage de gâteaux
Après la démission du Premier ministre, Soumeylou Boubèye MAIGA, les deux grands fronts de l’opposition malienne, la CoFoP et le FSD ont signé un communiqué conjoint. Les deux regroupements politiques estiment que le départ de SBM n’est qu’une étape de leur lutte pour notamment plus de justice sociale. Aussi, la CoFoP et le FSD proposent, pour une sortie de crise, l’adoption d’un accord politique clair de partage de responsabilité assorti d’une feuille de route.
COMMUNIQUE CONJOINT COFOP – FSD
Nous, Coalition des Forces Patriotiques (COFOP) et Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD) réunis en séance extraordinaire ce jour 19 avril 2019 :
– Prenons acte de la démission du Premier ministre Soumeylou Boubeye Maiga et de son Gouvernement à la suite d’une mobilisation exceptionnelle du peuple malien à l’appel du respecté Imam Mahmoud Dicko sous le haut parrainage du vénéré Cherif de Nioro, de nos deux organisations, d’autres partis politiques, des activistes et d’une frange importante de la société civile ;
– Nous réjouissons que cette dynamique populaire ait été parachevée par le dépôt d’une motion de censure soutenue par de nombreux Groupes parlementaires de l’Assemblée nationale du Mali ;
– Considérons cependant que la démission du Gouvernement n’est qu’une étape de notre lutte pour plus de justice sociale, une meilleure gouvernance dans un Mali uni, prospère et en paix :
– À cette fin, réitérons notre demande d’instaurer un dialogue national inclusif avec toutes les forces politiques et sociales significatives du Mali dont la finalité serait d’établir un diagnostic précis des maux dont souffrent notre pays et de leur apporter des solutions efficaces et pérennes ;
– Conscients des délais de préparation d’un tel dialogue, proposons que soit adopté sans délai et préalablement à toute autre initiative, un Accord politique clair de partage de responsabilités assorti d’une feuille de route transparente connue de tous ;
– Saluons l’engagement de tous nos compatriotes dont l’engagement et la détermination ont permis d’amorcer les changements en cours et dont la vigilance permettrait leur parachèvement dans l’intérêt bien compris du peuple malien.
– réaffirmons notre détermination à conjuguer nos efforts pour aborder et gérer cette phase décisive de la vie de notre peuple qui aspire à un Mali apaisé, uni et prospère
– Enfin la Coalition des Forces Patriotiques (COFOP) et le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD) appellent l’ensemble des forces patriotiques à se retrouver dans un vaste mouvement national pour restaurer la dignité du peuple malien.
Bamako, le 19 avril 2019
Pour la Coalition des Forces Patriotiques (COFOP)
M. Mamadou TRAORE
Pour le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD)
Honorable Soumaila CISSE
Attelage gouvernemental : les 5 pistes de solution à Boubou
Le président du Mouvement Tabalé, Fabou KANTÉ, propose des pistes de solutions après la démission du Premier ministre, Soumeylou Boubèye MAIGA.
Quand vous êtes atteint d’un début de paludisme et que vous vous faites rapidement ausculter par un médecin, vous aurez peut-être la chance de retrouver votre santé à la suite d’un traitement plus ou moins simple. Mais si par négligence, vous laissez la pathologie évoluer au sein de votre organisme jusqu’à un niveau de détérioration grave de votre système immunitaire, il vous faudra, non plus un traitement, générique, mais plutôt un traitement de choc.
Notre pays est aujourd’hui à ce niveau, chers amis. Il faut que le gouvernement, qui suivra soit ce médecin, administrera une thérapie audacieuse et douloureuse au patient Mali grabataire et agonisant.
Le prochain organe d’exécution des politiques nationales doit atteindre immédiatement, en tout cas dans le court terme, 05 objectifs :
1- Apaiser le climat sociopolitique par sa nomenclature,
2- Incarner la réconciliation nationale,
3-Desamorcer la grogne sociale,
4- Apporter des solutions concrètes aux besoins vitaux et élémentaires des Maliens (se nourrir, se soigner et travailler),
5- Engager urgemment un dialogue franc, sincère et ferme avec la MINUSMA et la France.
L’équipe doit alors être configurée, selon notre humble avis, à hauteur de 20% d’acteurs politiques, de 30 % d’hommes d’État, de 30% de technocrates et de 20% de la société civile.
Voilà ce que propose votre serviteur dont la voix ne porte pas loin, mais qui compte sur vous pour être des relais auprès de qui de droit.
Qu’Allah assiste notre pays.
Fabou KANTÉ
Président du Mouvement Tabalé
Départ de SBM : la société civile dénonce la récupération politique de la CoFoP et du FSD
La Coalition des forces vives de la nation (CVN) a salué le départ du Premier ministre suite à une pression populaire. La CVN, par la même occasion, s’est réjouie de la dynamique d’une motion de censure en vue de soutenir la décision de l’Imam DICKO et du Chérif de Nioro. Par ailleurs, elle a désapprouvé la récupération politique de la CoFoP et du FSD.
COMMUNIQUE DES FORCES VIVES DE LA NATION
Nous, Coalition des Forces Vives de la Nation (CVN) réunis en séance extraordinaire ce jour 20 avril 2019 :
– Prenons acte de la démission du Premier ministre Soumeylou Boubèye MAIGA et de son Gouvernement à la suite d’une mobilisation exceptionnelle du peuple malien à l’appel du respecté Imam Mahmoud Dicko, du Cherif de Nioro, des partis politiques, des activistes et d’une frange importante de la société civile ;
– Nous réjouissons que cette dynamique populaire ait été parachevée par le dépôt d’une motion de censure soutenue par de nombreux Groupes parlementaires de l’Assemblée nationale du Mali ;
– Considérons cependant que la démission du Gouvernement n’est qu’une étape de notre lutte pour plus de justice sociale, une meilleure gouvernance dans un Mali uni, prospère et en paix :
– À cette fin, réitérons notre demande d’instaurer un dialogue national inclusif avec toutes les forces politiques et sociales significatives du Mali dont la finalité serait d’établir un diagnostic précis des maux dont souffrent notre pays et de leur apporter des solutions efficaces et pérennes.
– Conscients des défis et des difficultés à les relever, nous dénonçons toute tentative de déviation de notre lutte notamment la demande exprimée par le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD) et la Coalition des Forces Patriotiques (COFOP) dans son communiqué conjoint du 19 avril 2019, d’un Accord politique clair de partage de responsabilités assorti d’une feuille de route transparente connue de tous
Cette demande expresse de partage du pouvoir n’est qu’un dévoiement de notre lutte ne saurait nous engager.
En conséquence, nous demandons à tous les patriotes de rester vigilants.
– Saluons l’engagement de tous nos compatriotes dont l’engagement et la détermination ont permis d’amorcer les changements en cours et dont la vigilance permettrait leur parachèvement dans l’intérêt bien compris du peuple malien.
– réaffirmons notre détermination à conjuguer nos efforts pour aborder et gérer cette phase décisive de la vie de notre peuple qui aspire à un Mali apaisé, uni et prospère
– Enfin la Coalition des Forces VIVES de la nation appellent l’ensemble des forces patriotiques à se retrouver dans un vaste mouvement national pour restaurer la dignité du peuple malien.
Bamako, le 20 avril 2019
Pour la Coalition des Forces Vives de la Nation.
Le Président Adama Traoré.
Nouveau gouvernement : les préalables de Cheick Oumar Diallo de l’ADP-Maliba
Le Secrétaire général du parti ADP-Maliba, Cheick Oumar Diallo, pense que la démission du SBM est la conséquence de ses stratégies de division. Quant à l’après-SBM, il pense qu’il n’y a aucune raison pour l’opposition de rentrer dans un quelconque gouvernement sans un dialogue national qui établisse des bases claires de gouvernance.
Le Président IBK semble dans une impasse politique totale de laquelle il aura tout le mal du monde à se sortir. Invité par ses challengers, notamment Aliou Diallo, depuis septembre à organiser le dialogue national, il a délibérément traîné des pieds en invoquant le refus de Soumaila de le reconnaître. Comme si en se radicalisant lui aussi, il allait réussir à forcer la main à une opposition dont les deux principaux challengers sont convaincus d’avoir été tout simplement volée. Il a traîné des pieds et aujourd’hui, c’est la pression de ceux qu’il ne faut surtout pas fâcher (les grands Bouye et Dicko) qui l’a rendu orphelin de gouvernement à quelque jours du seul événement qui pouvait lui permettre de rassembler : le dialogue du 23 avril. Événement qui, d’ailleurs, risque d’être rejeté, car précipité et sans aucune préparation.
Au lieu d’œuvrer au rassemblement, les stratèges d’IBK rédigeaient des discours mielleux de main tendue tout en lui conseillant dans l’ombre de rester ferme. Au final cette fermeté est passée pour du mépris. Parallèlement à cette fermeté, ils lui ont conseillé de diviser les Maliens et de les mettre dans des positions de conflictualité. Partis politiques, syndicats, religieux, armée et j’en passe. Tout le monde divisé. Mais le résultat attendu a été tout le contraire. Sous l’impulsion des religieux, les Maliens se sont vite ressaisis et ont commencé à secouer le cocotier. Le gouvernement en a été la première victime. Un symbole et un trophée pour des Maliens qui ont eu l’impression de faire face à un mur. Faire face à un pouvoir méprisant et hautain qui voulait tous les diviser et les détruire.
Même le RPM, parti au pouvoir ou plutôt parti du pouvoir, a eu cette impression en voyant sa base politique s’affaisser sans que le Président IBK ne réagisse. Opposition, majorité, société civile, chacun s’est senti visé. Ce fût par exemple le cas à l’ADP-Maliba où, n’eût été l’intervention de notre Président Aliou Diallo, les militants ne comprenaient plus rien. Aujourd’hui les Maliens vont-ils reculer ? Doivent-ils reculer ? Ils n’ont en tout cas pas envie de reculer.
Plongé dans l’impasse, ce n’est que maintenant qu’IBK se dit prêt à consulter opposition et majorité pour former un gouvernement. N’est-ce pas trop tard ou plutôt trop tôt dirais-je ? L’opposition doit-elle accepter un quelconque gouvernement sans, au préalable la tenue du dialogue national. À mon humble avis, il n’y a aucune raison pour l’opposition de rentrer dans un quelconque gouvernement sans un dialogue national qui établisse des bases claires de gouvernance. Les cinq dernières années ont été une leçon pour nous tous. Rien de pire que de rentrer dans une équipe pour ensuite aller de scandale en scandale. Si d’aventure l’opposition rentrait avant le dialogue national, ce doit être avec pour seule mission de préparer le dialogue national.
En définitive, si l’opposition refuse de rentrer tant que son préalable n’est pas atteint, cela voudra tout simplement dire que ce prochain gouvernement ne fera lui aussi pas long feu. Surtout que le RPM lui aussi est embusqué, attendant le moindre signe d’être à nouveau marginalisé.
Cheick Oumar Diallo, ADP-Maliba
Partage de responsabilité : Sibiri Samaké dénonce le trouble de la CoFoP et du FSD
Quand des mauvais perdants veulent profiter de la mobilisation exceptionnelle du peuple combattant du Mali pour demander le partage du pouvoir. Cela s’appelle de la récupération politique !
En effet, le 5 avril 2019, le peuple malien est sorti massivement pour réclamer le départ du Premier ministre sortant, M. Soumeylou Boubèye Maiga, car ce dernier à cause de son arrogance et de son agenda personnel était devenu l’objet de toutes les crispations politiques et sociales. Après le départ salutaire de M. Soumeylou Boubèye Maiga des politiciens en mal d’inspiration se sont réuni le vendredi 19 avril 2019 en séance extraordinaire pour prendre acte du départ du PM et en même temps dévoiler leur vrai objectif qui a toujours été la prise du pouvoir par un Coup d’État Institutionnel.
En effet, le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FDS) et la Coalition des Forces Patriotiques (COFOP) ont pondu dans un communiqué anti démocratique et anti républicain une demande révélatrice de leur intention malsaine de mettre le feu au peu de Mali qui reste, par une hypothétique demande de partage du pouvoir à travers une feuille de route préétablie. Comme si la demande du peuple à savoir la démission de l’ex PM n’était pas clairement exprimée et obtenue. Ces gens en mal d’amour qui n’hésitent même plus à féliciter leur parrain vénéré (le chérif Bouillé Haidara de Nioro) ont un autre projet qui n’est pas celui de la paix et la stabilité du Mali. Ils veulent créer l’amalgame en tentant de s’engouffrer dans la brèche de cette mobilisation exceptionnelle du peuple pour prendre le pouvoir. Comme on l’a toujours dit les opposants maliens sont dans une autre dynamique, pour eux c’est la recherche perpétuelle du pouvoir…aucune conscience sur les défis du pays, aucun esprit patriotique…c’est qu’à même grave. Ils doivent savoir que ce combat malsain n’est pas celui des gens qui sont sortis le 5 avril dernier pour réclamer le départ de Soumeylou Boubeye Maiga. Pour ces gens seul le Mali compte, et ils ne suivront pas ces aventuriers revanchards qui veulent dévoyer leur combat qui est celui de la paix et la stabilité du pays. Des gens à qui le peuple a toujours dit non et continuera à le faire sûrement, car le Mali n’a jamais été leurs préoccupations.
Aujourd’hui, ce n’est ni le consensus ni la démocratie participative qui fera redresser le Mali. Ce pays a besoin d’une démocratie dirigée, de l’autorité et de la discipline pour mettre un terme au laxisme et au laisser-aller dont nous souffrons.
Pour l’heure, nous avons besoin d’un (e) technocrate qui n’a aucune ambition politique. Un homme ou une femme qui a une VISION et qui peut RASSEMBLER les Maliens autour des valeurs communes de responsabilité.
Enfin, pour apaiser le climat social et réconcilier les Maliens autour de l’essentiel, le président Ibrahim Boubacar Keita doit répondre aux exigences suivantes :
1- Élargir les concertations nationales aux différents sujets qui englobent la vie de la Nation notamment : la situation du centre, les réformes institutionnelles, les tensions sociales, etc.
2- Repousser les dates prévues des dites concertations.
Sibiri Samake.
Dansira Dembele : « le RPM n’avait pas d’autre choix »
Le départ de SBM s’avérait une question de vie ou de mort pour le RPM :
– il n’y a pas si longtemps, SBM avait réussi le ralliement de 21 députés du RPM à son parti Asma. Une pilule restée, à travers de la gorge des responsables du RPM.
Si Boubeye continuait sur cette lancée, le RPM se voyait de plus en plus décharné. Qui va accepter aussi facilement d’assister à l’affaiblissement de sa position sans rien tenter pour contrecarrer les manœuvres de l’ennemi ?
– À sa position de PM, SPM avait la latitude de placer qui il veut à des positions très stratégiques, lui garantissant, à lui et à son parti, au fur et à mesure une position de force lors d’élections futures. Il était devenu une impérieuse nécessité de lui casser les ailes !
– IBK, en montrant clairement qu’il portait SBM en forte estime, tout en rejetant la volonté de son propre parti de le faire partir, a porté un gros coup à l’ego des responsables et membres du RPM !
Au vu de ses réalités, le RPM n’avait d’autre choix, au risque de voir son avenir hypothéqué, que de débarquer le PM.
Sinon il n’y a pas mieux qu’eux pour savoir que dans la situation actuelle du Mali nous n’en sommes plus à une question d’hommes. Le problème est plus profond et complexe que cela. Le temps nous dira si le prochain PM sera l’homme à mesure de résoudre nos problèmes ou pas !
Bonne chance à lui !
Mohamed Ag Assory « Le roi est mort, Vive le roi ! »
La défaite ne fait pas mal, mais c’est l’attitude du vaincu qui restera dans les épopées de la grande savane africaine.
Ta légende restera à jamais intacte. Elle sera racontée par les hommes de la parole à des générations et des générations de Maliens.
Tu as tenu bon, en bon fils Songhoï, le noble sang des ancêtres qui coule dans tes veines, ne t’a pas permis, un seul instant, de faire preuve de lâcheté : Maïga ! Maïga ! Maïga !
Ils ont voulu ta peau, mais actuellement ils te servent sur un plateau d’argent les leurs. Ils oublient que tu es plus féroce dans l’ombre que dans la lumière.
Ils oublient également que ce sont les longues traversées du désert qui ont toujours forgé ton pedigree, ton assurance et ta férocité.
Noble fils Songhoï, va ! Ne regarde surtout pas derrière toi !
Un seul homme ne t’a pas vaincu ni cent ni mille ! C’était un nombre à la hauteur de ton nom et de ta réputation !
Dans leur for intérieur, ils saluent tous, honteusement, l’adversaire redoutable que tu fus.
Youssouf Mangara « Le Malien et sa complexité légendaire »
Nous avons eu l’occasion, il y’a quelques mois, à travers les urnes de faire partir IBK, mais nous avons échoué lamentablement à cause de l’égoïsme et des Jeux d’intérêts individuels. À peine 6 mois après la réélection D’IBK, voilà que les pourfendeurs et autres boulimiques insaisissables veulent coûte que coûte le faire partir de façon totalement biaisée et antinomique.
Loin de moi une quelconque idée de vouloir défendre Boubèye Maiga, car l’homme n’est pas exempt de tout reproche. Il est cité dans plusieurs affaires de malversations financières et son arrogance vis-à-vis du Peuple ont eu raison de lui. Mais pensez-vous réellement que le problème du Mali se nomme Boubèye Maiga ? Ne pensez-vous pas qu’on a plutôt un problème de Système et de Vision. Boubèye ne faisait qu’appliquer la Politique dictée et voulue par IBK. Ce même IBK qui de discours en discours montre qu’il est déconnecté des réalités et totalement dépourvu de vison pour amorcer le changement tant voulu par les Maliens.
Comment ne pas en vouloir à la Jeunesse Malienne, Qui au lieu de se rassembler, s’est complètement disloquée, chacun se faisant passer pour un leader et voulant marcher sur l’autre pour se faire voir. Des Jeunes qui, pour une miette sont prêts à s’offrir au plus offrant oubliant que l’avenir d’une Nation, ce sont les Jeunes et les Enfants.
Comment ne pas en vouloir aux Hommes politiques qui ont été incapables de se donner la main à la veille des élections présidentielles pour dégager une candidature unique et solide afin de mettre un terme au régime autocratique D’IBK avec ses multiples scandales à répétition. À cause des Jeux de chaises musicales, chacun a voulu aller en Solo, pensant qu’il avait un destin présidentiel. C’est un leurre de penser qu’un certain nombre de candidats aurait pu devenir Présidents de la République en 2018. Venir jouer aux vierges effarouchées quelques mois après les élections pour faire partir IBK vaille que vaille alors que l’occasion vous a été donnée de le mettre hors-jeu dès le 1er tour des élections si vous vous étiez rassemblé derrière un Candidat Unique. Hélas, le Mali peut mourir, seul l’intérêt personnel des uns et des autres comptent.
Comment ne pas en vouloir à ces Leaders Religieux qui changent de camp et de langage comme leurs chemises au gré de leurs intérêts. Ceux qui combattent IBK aujourd’hui étaient ses Alliés d’hier. Il a suffi que les intérêts des uns et des autres soient menacés pour qu’ils deviennent des Opposants extrêmes.
AH, j’oubliais, les Citoyens maliens. Hum, ces mêmes qui criaient sur tous les toits « BOUA KA BLA « sont partis voter IBK en hypothéquant leur avenir à cause des billets de 1000 francs, 2000 francs et 5000 francs.
Ce sont ces mêmes gens qui se sont massés sur le boulevard de l’indépendance le 05 avril.
AH, le Mali des Contradictions et des Alliances contre nature. Le Mali des intérêts individuels au détriment de l’intérêt général. Le Mali de tous les Excès.
Alors, si vous pensez que le départ de Boubeye va régler nos problèmes, vous vous trompez royalement. L’insécurité, la corruption, les délestages, les coupures d’eau et le Népotisme vont continuer de plus belle.
Le véritable problème, c’est le Malien lui-même qui doit être reformaté. Il nous faut un nouveau type de Malien « Malien Koura «. Pour l’instant, vous pouvez continuer à Jubiler. Les mêmes causes continueront de produire les mêmes effets. Vous redescendrez sur terre lorsque le petit moment d’euphorie prendra FIN.
SALAM…
Mamadou Diarra : « Hommage à un homme hors du commun »
C’est avec une grande déception que j’ai appris la démission de M. Soumeylou Boubeye Maiga, Premier ministre du Mali, ce jeudi 18 avril 2019. Pour moi, il est un homme politique convaincu et un homme de principe qui a dédié son combat politique au service du Mali. Très apprécié, aussi bien au Mali, qu’à l’extérieur du pays, il a su, le long de sa longue carrière politique, bâtir un carnet d’adresses qu’il a mis ensuite au service du Mali.
Très tôt membre du mouvement démocratique en 1990 et par la suite membre fondateur de l’Adema (qui gouverna le Mali de 1992 à 2002). Tout le long de son cheminement, il a forgé un caractère qu’on peut assimiler au principe suivant : « le silence face à l’injustice est un crime ». N’est-il pas celui qui disait au général Moussa Traoré qu’une croissance qui ne profite pas au peuple est un vain effort de l’État.
L’histoire politique du Mali retiendra de lui un grand patriote, unique en son genre, le sauveur de la démocratie qui a osé organiser la dernière élection présidentielle considérée comme impossible à l’époque.
En 2018, M. Soumeylou fut l’artisan du programme politique du Président IBK « Transformer et servir le Mali ». Depuis, il n’a cessé de répéter que pour « Bâtir ensemble une nation malienne plus juste, plus équitable, plus inclusive qui respecte nos différences et qui est pour un développement durable » il faut que les Maliens soient unis et solidaires. Dans ce nouveau Mali, le secteur privé jouera un grand rôle et l’intégration sous régional servira de levier.
Mahatma Gandhi ne disait-il pas qu’ : « … Aucune loi ne peut créer ni réglementer un sentiment d’affection. Si l’on n’éprouve aucune affection pour une personne ou un système, on doit avoir le droit d’exprimer librement sa désaffection… » Cette expression vivra naturellement des politiques, des religieux sous forme de menace pour la stabilité du pays aboutissant ainsi à la démission du Premier ministre « refusant que le Mali brule à cause de lui ».
Qu’on soit d’accord ou non avec les convictions de ce désormais ancien Premier ministre, tout le monde reconnaitra qu’il est un des plus grands bâtisseurs du Mali. Son franc-parler et le fait de rester toujours stoïque face à l’adversité, malgré les énormes difficultés, et surtout son calme olympien serviront d’aiguillon aux futures générations politiques du Mali.
Le Président IBK vient de perdre un de ses fervents soutiens de la première heure qui s’est engagé avec constance à ses côtés lorsque personne ne croyait en lui. IBK gardera certainement en mémoire que son désormais ex Premier ministre aura démontré un grand exemple de courage et de persévérance tout au long de sa courte période à la tête du Gouvernement, qu’il n’a pas hésité un seul instant à défier les autorités religieuses qu’il a toujours qualifiées d’« hybrides », les politiques braqués contre le régime, faisant de lui l’ennemi public numéro 1 à abattre.
Il y a quelques mois, lors d’une conférence de son parti Asma. Il a n’a pas hésité d’expliqué d’une façon didactique les connections établies entre certains politiques et leaders religieux qu’il a qualifiés d’hybrides pour faire tomber les institutions, déviant ainsi de leur rôle naturel qui est de servir d’amortisseur social.
C’est pourquoi je dirais qu’il fait partie de ces héros qui ont souffert pour sauver le bateau Mali : Dioncounda Traoré, lâchement bastonné au Palais de Koulouba par cette rue manipulée et va-t’en-guerre, Cheick Modibo Diarra, molesté par une junte aux abois et Soumeylou Boubeye Maiga forcé à la démission par une rue en proie un mal vivre endémique. Félix Leclerc ne disait-il pas qu’ : « Un juste est un homme qui dérange, un homme qu’on finit par crucifier ».
Bien que n’étant pas membre du Parti Asma, ni d’aucune formation politique malienne, j’ai été invité par le Premier ministre Soumeylou Boubeye Maiga dès sa prise de fonction pour l’accompagner dans sa mission qu’il estimait titanesque.
Je suis certain que, de sa nouvelle position d’ancien Premier ministre, il veillera encore sur notre nation malienne et qu’il intercédera chaque fois que nécessaire pour la paix, l’unité, la justice et la viabilité de notre Mali commun.
Merci Monsieur Maiga pour tout ce que vous avez fait pour le Mali. Merci pour l’exemple de courage et de ténacité à défendre les intérêts du Mali. Merci pour votre ténacité, votre patriotisme.
Je salue le Président Ibrahim Boubacar Keita, qui n’a pas hésité à vous soutenir contre vents et marrées au point de créer une insurrection populaire.
Maintenant que vous n’êtes plus là, les Maliens apprécieront très rapidement les actions du tout nouveau Premier ministre. C’est là où ils comprendront que l’Etat du Mali n’a pas les moyens des ambitions démesurées de ses citoyens, que les partenaires au développement n’accepteront plus une initiative populiste, que l’application de l’accord d’Alger reste une condition sine qua non pour la continuité des missions de la Minusma et de Barkhane et qu’enfin les conflits intercommunautaires sont plus compliqués qu’on ne le pense.
Mamadou Diarra
Communicateur
Kassoum THERA « SBM n’avait pas d’échappatoire »
Décrit comme un homme de défi, un fin stratège Soumeylou Boubeye Maiga (SBM) pour les intimes n’a pas su anticiper ou n’a pas vu venir le mouvement de colère politique et social qui a eu finalement raison de lui, le contraignant à la démission, ce malgré le soutien du président IBK. Du régime d’ATT en passant par le pouvoir de Alpha jusqu’à IBK, Boubeye a eu à occuper des postes de responsabilité très élevées. Sa force : il a eu l’oreille de tous ces présidents. Comme ce fut récemment avec IBK. Tombé en disgrâce en 2104 après l’Odyssée de Mara sur Kidal, Boubeye est revenu en force en 2016 avec le poste de secrétaire général de la présidence. D’ailleurs à ce poste son ombre planait sur toutes les décisions prises à l’époque à Koulouba jusqu’à sa nomination il y a 14 mois de cela au poste de Premier ministre. À ce poste, l’expert en sécurité a été confronté à la réalité du terrain au centre du pays où les conflits inter communautaires allaient crescendo avec de nombreuses victimes. Le front social s’est mis en ébullition avec les grèves des magistrats, enseignants, des DFM. Prenant la balle au rebond, des religieux avec les bénédictions de Mohamoud Dicko et du Cherif de Nioro sont descendus dans la rue réclamant sa tête après le massacre de Ogossagou. Le RPM, qui n’a jamais digéré les nominations des PM non issus de ses rangs, a formé une coalition de circonstance avec l’opposition pour déposer une motion de censure contre SBM. Finalement c’était tous contre Boubeye qui apparemment n’avait que le soutien du président IBK. Depuis lors il n’y avait pas d’échappatoire pour le Premier ministre d’IBK. Mais comment le faire partir donc ? D’un côté le président IBK qui a toujours accordé la confiance à son PM ne voulait pas le livrer à ses adversaires politiques et religieux. De crainte d’être considéré comme quelqu’un qui obéit facilement au claquement de doigts des milieux religieux ou d’avoir trahi Boubeye malgré l’effort fourni par ce dernier pour sa réélection. C’est pourquoi certains analystes politiques pensent que cette motion de censure même si elle va laisser des traces entre IBK et certains cadres du RPM est venue sauver la face du locataire de Koulouba. Car le président n’a pas répondu favorablement à la requête des religieux en limogeant son PM, il n’a pas aussi livré Boubeye au RPM et à l’opposition. Ce dernier est parti de lui-même craignant une motion de censure qui aussi n’avait pas officiellement la bénédiction d’IBK. Par ailleurs, tout le monde s’accorde à dire que celui qu’on appelle le Tigre non moins président du parti Asma n’a pas dit son dernier mot dans l’arène politique. Comment, quand et où il va rebondir, that is the question.