Trois syndicats français de journalistes demandent l’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire sur la mort des deux journalistes de RFI Ghislaine Dupont et Claude Verlon, tués samedi à Kidal. Ils sont reçus ce mardi au Sénat.
Après la mort de Ghislaine Dupont et Claude Verlon samedi à Kidal au Mali, de nombreuses zones d’ombre demeurent.
Trois syndicats de journalistes (SNJ, SNJ-CGT, CFDT-journalistes) remettent ce mardi midi une lettre à Jean-Pierre Bel, président du Sénat, dans laquelle ils demandent la formation d’une commission d’enquête parlementaire. La même demande a été envoyée à Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale, qui n’a, pour l’instant, pas donné suite. Les syndicats veulent obtenir des réponses à de “nombreuses questions qui restent sans réponse”.
“Pourquoi la force Serval en place au Mali ne les a pas protégés? Est-il vrai qu’elle a refusé de les transporter? Est-il vrai qu’un hélicoptère a survolé la zone de leur enlévement? Comment ont-ils pu être enlevés à Kidal sans réaction immédiate des forces présentes”, détaille Emmanuel Vire, secrétaire général du SNJ-CGT.
“Nous savons qu’une instruction judiciaire a été ouverte, explique-t-il. Mais une commission d’enquête parlementaire viendrait l’appuyer.”
Pas de “certitude sur qui a commis cet assassinat”
Ghislaine Dupont, enquêtrice opiniâtre spécialiste de l’Afrique depuis plus de 25 ans, et Claude Verlon, technicien habitué des terrains difficiles, sortaient samedi en plein jour du domicile d’un représentant de la rébellion touareg, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), qu’ils venaient d’interviewer, lorsqu’ils ont été enlevés, selon divers témoignages, par des agresseurs parlant la langue des Touareg.
Leurs cadavres ont été retrouvés moins de deux heures après par une patrouille française partie à leur recherche, à 12 km de Kidal. Ils avaient été tués l’un de deux balles, l’autre de trois, selon Laurent Fabius, qui a reconnu ne pas avoir “de certitude sur qui a commis cet assassinat”.
Les corps des deux journalistes ont été rapatriés mardi à l’aube à Paris.
“La disparition brutale de nos deux collègues de RFI témoigne de la difficulté des journalistes et des techniciens des médias à faire leur travail”, rappellent dans leurs lettres les trois syndicats membres de la Fédération européenne des journalistes. 120 journalistes ont été tués dans le monde dans l’exercice de leur mission l’an dernier.