Pouvez-vous brièvement nous présenter la CFR ? Pourquoi avez-vous reporté votre meeting prévu le samedi dernier ?
La Convergence des Forces Républicaines est née de la volonté d’hommes et de femmes de faire barrage à l’anarchie et de soutenir sans faille les Institutions du Mali. Institutions qui ont reçu mandat du Peuple malien, de diriger et de gérer les affaires du pays au bénéfice de tous les fils et filles du Mali, et cela jusqu’à la fin de leurs mandats respectifs. La CFR est composée de plusieurs faitières, de plusieurs organisations politiques comme apolitiques, dont le seul souci est la préservation du Mali, à travers, comme je l’ai dit le soutien aux institutions et la promotion des valeurs démocratiques et républicaines.
Le meeting du samedi dernier prévu pour soutenir le Institutions de la République a été reporté suite à la demande de la MINUSMA, de l’UA et de nombreuses notabilités, qui voulaient éviter l’escalade et donner une chance à l’apaisement et au dialogue. Nous leur avons fait la politesse, non sans douleur d’accepter leur requête, sachant bien combien nos adversaires tenteraient de l’utiliser contre nous.
Quels sont vos objectifs et quelles sont les cibles de vos actions, on vous dit être créés contre le M5 et l’imam Dicko ?
(Rires) Notre objectif est de rassembler tous les maliens sans distinction aucune autour des valeurs que nous défendons. Nous ne sommes pas dans un bras de fer ou dans une opposition contre quelque groupe que ce soit. Nous défendons des principes. Cependant il est clair que quand l’on défend des principes, cela appelle à un certain nombre d’actions de stratégies et d’attitudes. Nous disons en cela, que nous userons de tous les moyens que nous confère la Constitution et nos lois pour agir afin que nos compatriotes ne se laissent entrainer par la confusion que veulent créer certains pour des intérêts inavoués.
Pour répondre à votre deuxième question, il faut faire la part des choses : toute la CFR a un grand respect pour l’imam Dicko et tout ce qu’il représente aux yeux de la société malienne. Il n’a jamais demandé la démission du Président de la République et on ne l’a pas entendu faire des revendications politiciennes. Cependant des hommes politiques, hier candidats aux élections avec les scores qu’on sait, veulent se greffer à son action pour la pervertir et la dévier vers une déstabilisation des institutions et du pays et cela en violation de la Constitution. Leurs propos cachent mal leurs intentions. Et vous avez tous vu jusqu’où ils sont capables d’aller pour assouvir leur désir d’accéder au pouvoir vaille que vaille. C’est cela que nous rejetons de toutes nos forces et c’est cela que la CFR combattra toujours.
Comment voyez-vous la suite des évènements ?
Il n’y a d’avenir pour notre pays que dans le dialogue, la concertation et l’agir ensemble pour l’intérêt national. Le Président Ibrahim Boubacar Keita a toujours agi comme celui de tous les maliens, prônant et soutenant en toute chose et à chaque évènement important, le dialogue inclusif, quelle que soit la position des uns et des autres. Cela a prévalu dans la résolution des différents problèmes du Nord, du Centre, dans la tenue du Dialogue National Inclusif et dans la résolution des problèmes de l’école pour ne citer que cela. Depuis le début des mouvements du M5, IBK a réitéré sa volonté de ne privilégier que le dialogue, il a rappelé que sa main reste tendue à tous pour discuter de tout. En Afrique c’est une gageure pour un chef d’Etat. Mais l’opposition en face n’a jamais répondu, privilégiant les invectives et les imprécations et la violence, allant jusqu’à tenter pour certains de marcher sur le domicile du chef de l’Etat, entrainant des casses et des violences condamnables. Le peuple malien n’est pas dupe et sait que leur tromperie ne peut conduire qu’à une impasse dont ils peuvent être les premières victimes en terme de crédibilité et de survie politique. La République elle, va continuer sa marche avec tous les autres maliens, la majorité silencieuse, soucieuse de la stabilité institutionnelle et dressée contre toute forme de troubles préjudiciables au pays déjà éprouvé. Le souvenir de 2012 est encore présent dans nos esprits. Tout trouble prolongé peut être fatal au pays, à Dieu ne plaise. Nous en sommes conscients, nos amis de la Communauté Internationale qui assistent notre pays en ces moments difficiles en sont conscients. Et je pense que les patriotes de jour en jour décident de se faire entendre, pour faire échec à l’aventure et au chaos. S’ils continuent de demander la démission du Président de la République, outre leur crédibilité, ils finiront par perdre et d’avoir contre eux les personnes innocentes qu’ils sont parvenus à flouer.
Est-ce à dire que vous niez qu’il y’ait des problèmes dans le pays ?
Personne ne nie les problèmes. Le Président IBK est le premier à les évoquer à chaque fois et à faire tout ce qui est possible pour les régler. Lorsque les résultats tardent à se faire voir, le dialogue, la concertation et les actions consensuelles sont la seule solution à la portée de l’Etat et de nos concitoyens. Et c’est ce que IBK propose, car lorsque nous sommes tous d’accord au début, s’il y a des insuffisances à mi-parcours on les corrige ensemble et on avance, sans accusation stérile. Ce que propose IBK c’est de nous concentrer par le dialogue sur les problèmes à résoudre et non sur les personnes ou les individus dans l’à priori. Les problèmes pour les résoudre, il faut tout le monde, dans des conditions de confiance déjà créées par la main tendue.
Quels sont vos rapports avec la majorité présidentielle par exemple EPM ?
Nous sommes en phase avec tous ceux qui soutiennent les institutions et les principes républicains. Ceux qui savent les exigences de la démocratie, de l’Etat de droit et qui patientent en toute légalité en attendant les prochaines échéances électorales. Nous continuons à enregistrer beaucoup d’adhésions et d’intention d’adhésion. Nous continuons de nous implanter à l’intérieur du pays et dans la diaspora afin de dresser un rempart aussi solide qu’un miroir de fonte contre la violation des lois qui fondent la République. Nous demeurons ouverts à tous. Bien sûr que surtout la jeunesse EPM et tous ceux qui s’inscrivent dans le soutien à nos institutions représentent à nos yeux des alliés sûrs des partenaires stratégiques pour l’avenir.
Le mot de la fin ?
C’est vraiment de dire à nos compatriotes un grand merci pour leur vigilance. Les maliens savent ce qui se fait pour leur bien et ce qui se trame contre eux au bénéfice de quelques-uns. La République est notre héritage, notre bien en partage, nous ne laisserons personne la prendre en otage pour ses intérêts personnels. Les règles du jeu restent les mêmes pour tous : l’accession au pouvoir par la voie des urnes et le départ sans contrainte aucune au terme du mandat.
Aly Diarra
La Lettre du Mali