Le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, a reconnu avoir passé un coup de fil à Soumaïla Cissé, chef de file de l’opposition. En passant cet appel téléphonique, il obéît à une exigence de l’opposition qui demandait qu’il fasse le premier pas vers son chef de file dans le cadre d’une décrispation politique.

Le vendredi dernier, sur la télévision publique malienne, ORTM (Office de radiodiffusion et télévision du Mali), le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita a reconnu avoir appelé au téléphone son “jeune frère” Soumaïla Cissé, chef de file de l’opposition.

En faisant cet appel téléphonique, qui entre dans le cadre d’une décrispation politique, IBK satisfaisait à une exigence de l’opposition qui demandait qu’il fasse le premier pas vers son chef de file. Depuis la fin de l’élection présidentielle de juillet-août 2018, le dialogue est rompu entre la majorité présidentielle et l’opposition qui n’a toujours pas reconnu la réélection d’Ibrahim Boubacar à la magistrature suprême.

La médiation entreprise par les leaders religieux et les familles fondatrices de Bamako entre les deux camps avait échoué. Pour détendre l’atmosphère politique, l’opposition avait toujours exigé un dialogue direct entre IBK et Soumaïla Cissé, qui avait refusé de rencontrer le Premier ministre, Soumeylou Boubeye Maïga.

“La main tendue du président de la République doit se traduire par des actes concrets. Ibrahim Boubacar Kéita s’est surpassé en acceptant de rencontrer les ex-rebelles au nom de la paix dans notre pays. Qu’est-ce qui l’empêche d’appeler Soumaïla Cissé qui n’a pas pris d’armes, qui refuse seulement de reconnaître sa victoire à l’élection présidentielle ? Pour une décrispation politique, nous demandons à Ibrahim Boubacar Kéita d’appeler Soumaïla Cissé en vue d’amorcer un dialogue politique franc entre le gouvernement et l’opposition…” nous confiait, en janvier dernier, Iba Ndiaye, chef de cabinet du chef de file de l’opposition.

Au vu de tous ces éléments, ce coup de fil présidentiel au chef de file de l’opposition apparaît, sans doute, comme une concession faite par le locataire de Koulouba à Soumaïla Cissé comme l’exigeait ce dernier.

Espérons que cet entretien téléphonique entre Ibrahim Boubacar Kéita et Soumaïla Cissé, qui ne rabaisse en rien ni l’un ni l’autre, puisse aboutir à un véritable dégel des relations entre le gouvernement et l’opposition pour le bonheur du peuple malien qui paye les conséquences de cette crise politique depuis la fin de l’élection présidentielle de juillet-août 2018 dans notre pays.

Abdrahamane Diamouténé

Source: L’Indicateur du Renouveau