La Déclaration de politique générale du Premier ministre, présentée hier devant les élus de la Nation, sera en débats de fond ce jeudi. En attendant, l’opposition parlementaire s’abstient de commenter le document et dit « peaufiner » sa stratégie. Certains observateurs retiennent, pour leur part, une déclaration de bonnes intentions qui ressemble à un document de campagne.
Le Premier ministre, Abdoulaye Idrissa Maïga, a présenté hier devant les députés sa Déclaration de politique générale. Dans cette présentation le chef du gouvernement a révélé aux élus de la nation les orientations majeures du Programme gouvernemental pour les prochains mois. Ce programme s’articule autour de certains axes prioritaires notamment parachèvement « accéléré » de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, l’apaisement du climat social, la mise en œuvre du Programme présidentiel d’urgence sociale.
Axe numéro un : le retour de la paix. Il est considéré par le premier ministre comme la mère de toutes les priorités. Le chef du gouvernement compte atteindre cet objectif en s’appuyant sur la mise en œuvre efficace de l’Accord. Abdoulaye Idrissa Maïga annonce une mission de bons offices d’ici au 30 juin dans les régions de Kidal, du Delta intérieur et de la Boucle du Niger. Objectif de cette mission : rendre effective la présence de l’Etat à Kidal, mais aussi contribuer à stabiliser le centre et consolider le vivre ensemble.
Dans sa présentation le premier ministre promet également une mise en œuvre efficiente et rigoureuse de la loi de programmation militaire avec un renforcement des capacités d’anticipation, d’intervention et de protection forces armées. Le second axe porte sur le dialogue social. Il sera, selon le premier ministre, le fil conducteur de l’action gouvernementale. Le gouvernement envisage d’adapter le code de travail en vigueur à l’évolution du contexte socio-économique et institutionnel. La création d’un Conseil national de dialogue social est également annoncée.
Le troisième axe concerne le programme présidentiel d’urgences sociales. Dans ce troisième volet, une place de choix est réservée à la santé, l’éducation, l’accès à l’eau et à l’énergie. Cette déclaration de politique générale intervient alors que le pays connaît des mouvements de protestations contre le référendum constitutionnel. Il faudra donc s’attendre à des débats houleux ce jeudi sur ce programme gouvernemental.
En attendant l’opposition parlementaire n’a pas souhaité réagir au document. Elle préfère attendre les débats de fond prévus ce jeudi.
Pour certains observateurs, ce document de politique générale annonce de bonnes intentions, mais « le contexte politique, économique et sécuritaire rend son application difficile », estiment-ils. Selon ces analystes, le document ressemble sans doute à une « déclaration de campagne pour 2018 ».
Alexy Kalembry est éditorialiste au quotidien « Les Echos » :
Source: studiotamani