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Décision, par la France et alliés, du retrait de Barkhane et Takuba du territoire : La réplique cinglante des autorités maliennes

« Au regard de ces manquements répétés des accords de défense, le Gouvernement invite les Autorités françaises à retirer, sans délai, les forces Barkhane et Takuba du territoire national, sous la supervision des Autorités maliennes ». C’est la réponse du gouvernement du Mali suite à la décision des autorités françaises de retirer ses troupes du territoire malien. N’est-ce pas une réponse du berger à la bergère ?

La France partira du Mali dans 4 à 6 mois. Telle est la décision prises par Emmanuel Macron, le 17 février dernier. :« En raison des multiples obstructions des autorités de transition maliennes, le Canada et les États Européens opérant aux côtés de l’opération Barkhane et au sein de la Task Force Takuba estiment que les conditions politiques, opérationnelles et juridiques ne sont plus réunies pour poursuivre efficacement leur engagement militaire actuel dans la lutte contre le terrorisme au Mali et ont donc décidé d’entamer le retrait coordonné du territoire malien de leurs moyens militaires respectifs dédiés à ces opérations. En étroite coordination avec les États voisins, ils ont également exprimé leur volonté de rester engagés dans la région, dans le respect de leurs procédures constitutionnelles respectives », a indiqué un communiqué conjoint de la France et ses alliés.

Les autorités maliennes ne sont pas opposées à cette décision de la France. Contrairement à ceux qui pensaient qu’elles allaient négocier auprès de la France, les autorités maliennes ont pris acte la décision. Elles ont aussi dénoncé les violations des textes de la convention par la France. «   Le Gouvernement de la République du Mali prend acte de la décision unilatérale du 17 février 2022 des Autorités françaises de procéder au retrait des forces militaires de Barkhane et Takuba, en violation des accords liant la France et le Mali et impliquant d’autres partenaires », a déclaré le lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga, qui a ajouté : « Cette décision fait suite aux annonces également unilatérales de la France, le 03 juin 2021, de la suspension des opérations conjointes avec les Forces Armées Maliennes et le 10 juin 2021 de la fin de l’opération Barkhane, sans préavis et sans consultation préalable de la partie malienne ». Selon le gouvernement du Mali, ces décisions qu’il a qualifié « d’unilatérales » constituent des violations flagrantes du cadre juridique liant la France et le Mali.

Même si Macron estime que la France n’a pas échoué au Mali, les autorités de la transition malienne pensent le contraire. « Le Gouvernement rappelle que par rapport aux résultats attendus, les résultats obtenus et annoncés officiellement par les Autorités françaises, n’ont pas été satisfaisants, ni en 2013 avec l’opération Serval (détruire le terrorisme, restaurer l’autorité de l’Etat malien sur l’ensemble du territoire national, faire appliquer les résolutions de l’ONU) ni en 2016 avec l’Opération Barkhane (lutter contre le terrorisme, aider à faire monter l’Armée malienne en puissance, intervenir en faveur des populations). Malgré la présence de l’Opération Barkhane et des forces internationales, de 2013 à 2021, le Mali a risqué la partition et la menace terroriste initialement localisée au Nord du Mali, s’est répandue sur l’ensemble du territoire national », a précisé le gouvernement malien qui estime que l’Opération Serval n’aurait pas été nécessaire si l’OTAN n’était pas intervenue en Libye en 2011. « Cette intervention qui a fondamentalement modifié la donne sécuritaire dans la région et dans laquelle la France a joué un rôle actif de premier plan et au grand dam des Africains, est à la base des problèmes sécuritaires actuels du Mali en particulier et du Sahel en général », déplore Bamako.

Beaucoup de partenaires dont la France qui n’arrive pas à digérer la diversification des partenaires laissent entendre que la situation sécuritaire toujours au Mali. Cette lecture n’est pas partagée par les autorités maliennes. «Contrairement aux allégations relatives à la dégradation de la situation sécuritaire, les autorités de la Transition, dans l’exercice de leur droit souverain, ont entrepris des actions volontaristes pour diversifier les partenariats, consenti d’énormes efforts, permettant ainsi la montée en puissance des forces armées maliennes et l’amélioration significative de la situation sécuritaire sur le terrain, depuis 6 mois, notamment, en vue de créer les conditions de la tenue d’élections », précise le gouvernement malien.

La France appelée à retirer du Mali sans délai

4 à 6 mois. C’est la durée donnée par Emmanuel Macron pour le retrait des troupes françaises, Barkhane et alliés du Mali. Le gouvernement du Mali n’accepte pas ce délai. Il demande à ce que ça soit plus rapide. « Au regard de ces manquements répétés des accords de défense, le Gouvernement invite les Autorités françaises à retirer, sans délai, les forces Barkhane et Takuba du territoire national, sous la supervision des Autorités maliennes », a indiqué le communiqué du gouvernement signé par son porte-parole, le lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga. Macron a, pour sa part, répliqué à cette décision en précisant que la France n’obéira pas aux décisions des autorités maliennes qui lui demande de retirer ses forces du Mali sans délai.

Par ailleurs, le gouvernement malien qui se dit attaché aux valeurs de dignité, reconnaît les sacrifices consentis et s’incline devant la mémoire des victimes de l’insécurité, civiles et militaires, maliennes et étrangères. « Le Gouvernement réaffirme sa disponibilité à renforcer davantage le dialogue et la coopération avec les partenaires soucieux de la prise en compte des intérêts vitaux du Mali dans le respect de la souveraineté nationale et de la dignité du peuple malien », a-t-on proposé.

Boureima Guindo

Source: LE PAYS

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