L’ancien diplomate français Fernand Wibaux, l’un des piliers de la « Françafrique » à la cellule africaine de l’Elysée, est décédé mardi à l’âge de 92 ans, a annoncé sa famille samedi dans le carnet du Figaro.
« Homme de terrain » qui connaissait tous les chefs d’Etat africains, Fernand Wibaux avait été chargé de nombreuses missions en Afrique, notamment au Tchad, après sa nomination comme conseiller diplomatique du gouvernement de 1986 à 1988. Au sein de la cellule africaine de l’Elysée, il avait secondé discrètement Jacques Foccart, le « père » de la Françafrique, jusqu’à sa mort en 1997.
La « Françafrique » désigne ces réseaux d’influence particulièrement actifs dans les anciennes colonies françaises en Afrique.
Etablie dans les années 50, cette politique, considérée par certains comme « néocoloniale », s’appuyait sur l’ingérence, y compris militaire, de la France dans les affaires internes des pays africains. Elle était aussi marquée par les liens financiers occultes entre des régimes de pays africains et des partis politique française.
Né le 1er juillet 1921 à Paris, Fernand Wibaux avait rejoint la Résistance en décembre 1940 à l’âge de 19 ans. Son père René Wibaux avait organisé un réseau de renseignements pour le compte du réseau Saint Jacques, l’un des tout premiers réseaux de résistants en France occupée.
Docteur en droit, Fernand Wibaux entre à la Libération au ministère de l’Intérieur.
Directeur général de l’Office du Niger de 1956 a 1960, il est nommé ambassadeur à Bamako de 1961 a 1964, puis à Fort-Lamy (N’Djaména, Tchad) de 1968 à 1974. Il se voit ensuite confier la direction des affaires culturelles et sociales au ministère de la Coopération de 1974 à 1976, avant d’être nommé directeur de cabinet du ministre de la Coopération Jean de Lipkowski (janvier-août 1976).
Il a également été ambassadeur à Dakar de 1977 à 1983, puis à Beyrouth de 1983 à 1985.
Il sera inhumé « dans l’intimité familiale » à une date qui n’a pas été précisée.
Source: Liberation