Le président par intérim du Rassemblement pour le Mali (RPM) et président de la Convention des partis politiques de la majorité présidentielle (CMP), Dr Boulkassoum Haïdara rassure  » tous ceux qui estiment avoir contribué de près ou de loin à l’élection d’Ibrahim Boubacar Kéita à la tête du Mali  » sur la détermination de l’homme à assurer le bien-être de son peuple.

» Personne ne doit oublier que quand IBK arrivait au pouvoir, le passif du pays était très lourd. Nous devons donc savoir raison garder, faire preuve de patience, se  donner la main pour que le pays arrive à surpasser l’épreuve de la situation sécuritaire du nord… « , a-t-il déclaré.

Le début du mandat du président de la République est, de l’avis de certains observateurs, laborieux et parsemé d’embûches. Ce qui suscite des interrogations voire des déceptions qui commencent à être clairement exprimées. Même du côté de certains alliés de taille qui ont contribué, d’une manière non négligeable, à l’élection du nouvel homme fort du Mali. C’est le cas de certains milieux religieux et politiques.

Interrogé pour réagir à cette situation, le président intérimaire du RPM, Dr Boulkassoum Haïdara, a expliqué que le Mali n’est pas le seul pays où les électeurs en général  font preuve d’impatience par rapport à la gouvernance, qui vient de s’installer. En France par exemple et dans d’autres pays en période ordinaire (sans crise majeure), le nouveau dirigeant qui arrive au pouvoir est critiqué lors de ses premiers mois de gestion.  » Cela est souvent dû au fait que certains estiment avoir contribué, d’une manière ou d’une autre, à l’accession du président au pouvoir et espèrent, à brève échéance, une sorte de retombées ou de renvoi d’ascenseur. Lorsqu’ils ne voient pas ce qu’ils attendent, ils n’hésitent pas à se plaindre… »

Ne pas sombrer dans des discours  de déception

Que pense Boulkassoum Haïdara des récentes prises de positions critiques de Mahmoud Dicko et du président du mouvement Sabati 2012 à propos de la gouvernance IBK ? Le président de la majorité présidentielle s’est voulu rassurant. « D’abord, je dois dire que je n’ai pas entendu ces discours dont la presse parle tant. Je ne sais donc pas s’ils sont avérés ou non. Dans tous les cas, je pense que le Mali est dans un contexte où les dirigeants ont besoin de la confiance de tous les alliés pour permettre au pays de surpasser le problème du nord. J’appelle donc tous ceux qui ont placé leur confiance en IBK de resserrer leur rang autour de l’homme pour l’intérêt du pays. Il ne sert à rien de sombrer dans des discours de déception ou de fragilisation dont le pays n’a point besoin aujourd’hui « .

Et Boulkassoum Haïdara de rappeler que le pays fait pourtant des progrès quand on analyse son taux de croissance de plus de 5% aujourd’hui, son climat des affaires, le retour progressif des investisseurs, les emplois créés, la revalorisation des salaires, etc.

Faire face aux pièges et aux traquenards

A propos du démarrage du 5ème round des pourparlers d’Alger, le chef de la majorité présidentielle se veut rassurant tout en plaidant pour un soutien vigoureux du Mali par la communauté internationale. « Nous comptons sur la communauté internationale pour faire face aux pièges et autres traquenards dans les discussions. L’essentiel est qu’il tout mettre en œuvre pour le Mali reste un et indivisible avec toute sa diversité culturelle, linguistique et religieuse « , a-t-il souligné. Avant d’ajouter que l’Etat malien compte sur la disponibilité du Médiateur, l’Algérie, les autres pays du champ et tous ceux qui sont les impliqués dans la résolution de ce problème qui n’a que trop duré.

Il a rappelé avoir participé, avec dans les mains la contribution de la majorité présidentielle, à la récente table ronde organisée par le gouvernement. Lesquelles propositions pourraient enrichir la  délégation gouvernementale à Alger.

La politique de la chaise vide inopportune

A propos du boycott de cette table ronde par l’opposition, le président intérimaire du RPM estime que cette politique de la chaise vide était inopportune.  » L’opposition est dans son rôle de participer ou non. Elle parle de conditions de forme et de fond non convenables de la tenue du forum ; mais je crois que cette absence ne se justifie pas. Car le Haut Représentant du chef de l’Etat – devenu le Premier ministre –  et la MINUSMA avaient reçu la majorité comme l’opposition et a transmis à chacune les documents afférents aux discussions d’Alger. Nous avons eu six semaines pour faire nos contre-propositions et chacun devait venir échanger autour de ces pourparlers et donner son avis. C’est dommage ! « , a-t-il déclaré.                   

Bruno D. SEGBEDJI

Source:  L’Indépendant