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De mon observatoire : AN II de la présidence IBK: la fin d’une période de grâce exceptionnelle

Etre président de la République dans un pays divisé et profondément atteint par une crise multidimensionnelle, ce n’est pas de la sinécure. Autrement dit, ce n’est pas pour inaugurer des chrysanthèmes et des champs de lilas car des idées, il en faut pour prendre en charge les priorités. Tout comme, il faut une vision pour «rendre au Malien son honneur et sa dignité » comme aime à le dire le Président IBK.

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N’oublions pas que le Mali revient de loin, si nous pensons aux événements de 2012 qui ont plongé le pays dans une situation de crise multidimensionnelle sans précédent : politique, sociale, institutionnelle, sécuritaire et économique.

Les conséquences ont été immédiates sur l’économie nationale, notamment avec le bouleversement total des équilibres socioéconomiques et la détérioration de l’environnement des affaires dont l’effet induit sur le secteur privé a été l’arrêt des activités touristiques, hôtelières, commerciales et industrielles. En plus, de la suspension des activités financées par les Partenaires financiers du Mali. De grands projets sont suspendus et des entreprises mettaient la clé sous le paillasson ou tournaient au ralenti. Conséquences : des pertes d’emploi et des milliers de familles sevrés de revenus de base.

Selon les estimations datées de mars 2013, le pays a enregistré une contraction de 1,5% ou de 1,2% de son PIB réel, mais l’impact négatif de la situation politique sur l’activité économique a été considérablement atténué par un rebond spectaculaire de la production agricole en 2012 (+14%) ainsi que par la hausse de la production aurifère (+9%). Ce qui faisait dire à l’expert économiste de la Banque mondiale à Bamako, Cheick Diop, que  «sans cette conjonction de facteurs exogènes, la chute du PIB aurait été beaucoup plus spectaculaire », comme il le précise dans un rapport intitulé «L’économie malienne résiliente face à la crise ».

C’est dans ce contexte que les élections marquant le retour à l’ordre constitutionnel ont été organisées et dès son investiture comme président de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta s’est trouvé face à des périls qu’il fallait conjurer : l’insécurité dans le Nord du pays, la désagrégation des institutions politiques, la corruption, la dégradation des conditions de vie et la perte des repères moraux qui mine la société.

La situation dictait donc les priorités : la restauration de l’intégrité du territoire et de la sécurisation des biens et des personnes, la réconciliation des Maliens et la consolidation de la cohésion sociale, la refondation des institutions publiques et l’approfondissement de la démocratie, la promotion des femmes et des jeunes et la construction d’une économie émergente.

Pour y parvenir, selon les orientations données par le Président IBK au Gouvernement, l’action publique doit être fondée sur les principes directeurs suivants: une éthique de la responsabilité, exigeant de tous ceux qui détiennent des charges et responsabilités publiques un comportement exemplaire et réhabilitant le travail et le mérite; une exigence de qualité et d’accessibilité au plus grand nombre de services publics; la participation active de tous les citoyens à travers le renforcement des institutions démocratiques; la promotion de l’égalité des chances, à travers des politiques publiques de santé et d’éducation qui, corrigeant les inégalités, offre à chacun la possibilité de réaliser son potentiel par le travail; un aménagement de l’ensemble du territoire, qui assure, par la valorisation des potentialités économiques le développement équilibré de toutes les parties du territoire national.

Le Gouvernement, de son côté, doit traduire ces préoccupations en actions. D’où le Programme d’Actions du Gouvernement, articulé autour de six (6) axes : la mise en place d’institutions fortes et crédibles ; la restauration de la sécurité des personnes et des biens sur l’ensemble du territoire national ; la mise en œuvre d’une politique active de réconciliation nationale; la reconstruction de l’école malienne ; la construction d’une économie émergente ; la mise en œuvre d’une politique active de développement social. Chacun de ces axes se déclinant en mesures à mettre en œuvre par le Gouvernement. C’est donc dire, qu’il y a bel et bien une vision.

Mais sans la paix et la stabilité, rien de durable ne se construit dans un pays. La recherche de la paix et la réconciliation a pris le temps qu’il faut et a mobilisé les énergies et l’attention des autorités publiques. Signé seulement le 20 juin dernier à Bamako à l’issue de plus d’’une année de négociations, l’Accord d’Alger est censé mettre fin à trois ans et demi d’un conflit qui a embrasé le nord du Mali. Un repère non négligeable dans le bilan du Président IBK, en attendant de voir si la mise en œuvre ne viendra pas faner les fleurs qui commencent à germer dans les cœurs des Maliens, suite aux grains d’espoir de paix qui y ont été semés par ledit Accord.

Dans son discours de clôture lors de la signature de l’Accord, le Président Ibrahim Boubacar Keïta n’a pas caché son allégresse en ce qui concerne ce « jour merveilleux ». Avant de rassurer de sa bonne foi dans le respect des engagements. En effet, il a promis de «faire en sorte que nul ne soit déçu et que, main dans la main, nous construisions un Mali plus beau (…). Désormais, nous regardons dans la même direction ». Mais il reconnaît que le plus dur est à venir, notamment la mise en œuvre de l’Accord parce conscient du «travail acharné» que cela exige pour atteindre les objectifs.  Raison pour laquelle, IBK devra marquer la rentrée politique par de fortes décisions, en commençant notamment par un meilleur choix des hommes chargés de l’accompagner dans la conduite des affaires. Ne pas s’encombrer de ceux qui ne se préoccupent que de leur agenda personnel, comme il le déplore. Parce que la signature de l’Accord marque la fin d’une période de grâce exceptionnelle accordée par les populations au nom de la situation sécuritaire au nord du pays.

Amadou Bamba NIANG

Source : L’Actu- Economie

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