Organisé par l’École Nationale d’Administration Publique du Québec (ENAP) à travers son Projet d’Appui à la Lutte contre la Corruption pour et par l’Égalité des Genres, ce colloque international regroupe des délégations venues
du Canada, de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso, du Bénin et du Sénégal, précise le ministère de la Justice.
Ce colloque vise à explorer les multiples facettes de la corruption et son impact disproportionné sur les femmes à travers le monde, tout en mettant en lumière le rôle crucial des femmes dans la lutte contre la corruption et en encourageant une action collective pour créer un monde plus juste et équitable.
En présence de l’Ambassadeur du Canada, de la Directrice du projet LUCEG, le ministre Mamadou KASSOGUE a présidé l’ouverture de ce rendez-vous international de trois jours.
La Directrice du projet LUCEG, Mme Seynabou Top, a souligné l’importance de ce colloque en offrant aux participants un cadre de rencontre et de partage d’expérience, ainsi que des initiatives novatrices visant à autonomiser les femmes dans la lutte contre la corruption.
L’Ambassadeur du Canada au Mali, M. Nicola Simard, s’est réjoui de la mise en œuvre de ce projet en faveur des femmes pour lutter contre la corruption
S’exprimant à cette occasion, le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, M. Mamadou KASSOGUE, a salué la tenue de cette rencontre pour approfondir les réflexions sur l’implication accrue des femmes dans le combat contre les pratiques corruptrices.
« Les femmes sont souvent confrontées à des stéréotypes sexistes qui limitent leur capacité à participer pleinement à la vie publique », a déploré le garde des Sceaux, rappelant qu’une meilleure représentation féminine dans les sphères décisionnelles favorise les investissements sociaux.
Aussi, selon lui, ce colloque qui regroupe des sommités est un cadre et un espace d’échanges et de partage d’expérience contre la corruption à laquelle nos pays sont confrontés. Une pratique, justifie-il, entravant le développement socio-économique d’un pays, mais également un facteur compromettant la paix et la stabilité.
« C’est pourquoi, il est important de se mettre ensemble pour combattre ce fléau afin d’en réduire les conséquences sur nos populations », a exhorté le ministre KASSOGUE, précisant que selon une enquête récente de la commission économique des Nations unies pour l’Afrique, le continent perd plus de 50 milliards de dollars par an.
S’agissant du Mali, en se fondant sur un rapport de l’OCLEI, il a relevé que notre pays a perdu la somme de 1266 milliards de francs CFA entre 2005 et 2019 à cause des détournements de deniers publics, fraudes aux marchés publics et gaspillages de biens de l’État.
« Cette estimation est révélatrice de l’ampleur de la corruption », a-t-il ajouté, avant d’annoncer que son département se prépare à organiser une session spéciale de la Cour d’Assises de Bamako sur notamment la corruption.
PAR SIKOU BAH