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Communales et régionales du 25 octobre : Le ridicule pari de la réussite !

Annoncée à coups de renforts médiatiques, la tenue des élections communales, régionales et du District de Bamako, plus qu’un défi, relève d’un mythe. Comment peut-on tenir un tel scrutin d’envergure nationale, alors que le pays est sous la coupe d’une conjoncture sécuritaire on ne peut plus délicate ? C’est là une importante question qui mérite réflexion. En tout cas, c’est un pari trop risqué par nos dirigeants, qui peut enliser davantage notre pays dans le gouffre.

 LEGISLATIVES 24 NOVEMBRE 2013 UNE MALIENNE VOTE

Alors que la signature le 20 juin dernier au Centre international de conférence de Bamako de l’accord pour la paix et la réconciliation par toutes les parties prenantes à la grave crise qui secoue notre pays avait suscité l’espoir, nos gouvernants tiennent, coûte que coûte, à organiser les élections communales, régionales et du District de Bamako le 25 octobre prochain. Mais, vu l’évolution de la situation sur le terrain qui s’est dégradée avec les récents événements d’Anéfis, ces élections pourraient être reportées, notamment faute de personnel administratif dans le Nord du Mali. Précisons qu’elles avaient été reportées à trois reprises depuis l’année dernière. Le dépôt des candidatures a été clos depuis jeudi, 10 septembre 2015, mais la polémique enfle dans le pays.

 

Après les ex-rebelles de la Coordination des mouvements de l’Azawad (Cma), c’est au tour des partis politiques de plaider pour un report de ces élections. Au sein de la classe politique, la tenue de ce scrutin fait de plus en plus débat. Côté opposition comme dans les rangs de la majorité, ils sont de plus en plus nombreux à estimer que ce scrutin ne peut pas se tenir, notamment à cause de l’insécurité au Nord, au Sud et au Centre du pays. La Coordination des mouvements de l’Azawad (Cma), pour sa part, rejette d’ailleurs totalement la tenue des élections à cette date. Tenir ces élections dans les conditions actuelles revient à une violation politique flagrante des engagements pris par toutes les parties pour la mise en œuvre de l’accord d’Alger.

Mais, le porte-parole du gouvernement indiquait que des concertations étaient prévues vendredi dernier entre tous les acteurs concernés et le ministre de l’Administration territoriale en rendra ensuite compte au Premier ministre.

 

«Le gouvernement n’est fermé à aucune proposition, mais il ne bougera que si les partis politiques le demandent». Cette source au sein de la Primature pourrait bien être entendue.

 

Pour Soumaïla Cissé, président de l’Union pour la République et la démocratie (Urd) et chef de file de l’opposition, «dans la situation actuelle, les élections ne peuvent pas se tenir correctement». Il pointe le manque de personnel administratif dans les régions du Nord et s’emporte : «Même déposer les listes a été un chemin de croix !».

 

Même son de cloche du côté de Tiébilé Dramé, du Parena, qui dénonce une décision «irresponsable» et «un projet d’élections impossibles» à tenir sur l’ensemble du territoire. Il estime également que la tenue des régionales et des communales est «en contradiction» avec l’accord pour la paix signé en juin dernier.

 

Mais, cette grogne ne concerne pas uniquement l’opposition, puisque des voix au sein de la Convention des partis de la majorité présidentielle plaident également pour un report. Pour le président de l’Adéma-Pasj, Tiémoko Sangaré, «il ne serait pas indiqué de maintenir cette date, car les conditions ne sont pas réunies». Il explique que des discussions ont été engagées avec les autres partis de la majorité ainsi qu’avec les autorités. Aucun commentaire du côté du Rassemblement pour le Mali (Rpm), le parti du président Ibrahim Boubacar Keïta.

 

Si les partis, tant de l’opposition que de la majorité, crient au scandale face au maintien de cette date du 25 septembre 2015 pour ces joutes électorales, la Cma en a profité, une fois encore pour se radicaliser, comme elle l’a toujours fait pour nuire à la Nation malienne. En effet, la Cma, après voir menacé d’interdire «toutes mobilisation, sensibilisation ou campagne concernant les élections municipales dans le Nord», estime que le temps des élections n’est pas encore arrivé. Les responsables n’entendent pas laisser battre campagne dans les localités qu’ils occupent et exigent, avant toute tenue d’un scrutin, le retour des populations réfugiées. En tout cas, la Coordination des mouvements de l’Azawad (Cma) reste campée sur le contenu de son communiqué en date du 25 juillet dernier sur l’organisation des élections communales, régionales et du District de Bamako.

Selon Moussa Ag Acharatouman, un leader de la Cma, «le moment n’est venu pour tenir des élections». À l’en croire, les conditions sécuritaires sont mauvaises. Et pourtant, au ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, on rappelle que  les élections qui doivent se tenir dans les 703 communes, ont déjà été reportées à trois reprises et qu’il va quand même falloir les organiser.

 

Mais, dans les conditions actuelles, comment battre campagne ? Comment sécuriser les opérations de vote ? Ou encore, comment acheminer le matériel électoral dans les rangs de la classe apolitique? Les questions sont nombreuses et le sujet est au centre de tous les débats dans les lieux de causerie et des états-majors des partis politiques. Plus qu’un sujet de discussion, la tenue des élections communales, régionales et du District est devenue une préoccupation nationale.

 

Ce qui est sûr, c’est qu’avec ces divergences de vue sur la tenue du scrutin à la date indiquée, le  risque d’un quatrième report n’est pas à écarter. Mais attention, il ne faudrait pas tomber dans le scénario de certains pays comme la Guinée Conakry où le gouvernement n’arrive toujours pas à organiser les élections municipales après plusieurs années de tergiversations. Un véritable débat national s’impose donc !

Samba KEITA

source : Le Flambeau

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