Notre pays, ces dernières années, a traversé une zone de turbulence que ne pouvait nullement prévoir l’observateur le plus avisé. Dans ces zones d’ombre, quelques éclaircies sont apparues, sans toutefois convaincre définitivement la Malien lambda que tout est bien qui finit bien, car les choses continuent d’évoluer en dents de scie.
La désillusion
Les affaires relatives à l’achat de l’avion présidentiel et du contrat de matériels militaires ont vite fait de rattraper le pouvoir et de détériorer l’euphorie ambiante. Les PTF ont exigé des audits et l’opposition parlementaire a déposé une motion de censure qui ne pouvait passer. La visite du Premier ministre, Moussa Mara, à Kidal, en a rajouté à la crise, car, remettant en selle le MNLA, le HCUA et le MAA (fraction anti-gouvernementale) à Kidal et dans certaines zones du Nord. Il fallait négocier. Les pourparlers d’Alger, imposés dans ce contexte, suivent difficilement le cours normal auquel l’Etat voudrait lui imprimer, car la mauvaise foi des belligérants conduit régulièrement à une impasse. La libération du criminel Wadoussène finit par convaincre les Maliens que la France a joué un rôle important dans la problématique de Kidal. Notre pays se trouve à la croisée des chemins dans la mesure où le projet d’accord n’a pas convaincu une partie de la classe politique et de la société civile. En effet, entre les lignes, on lit une distinction nette entre les prérogatives des communautés du nord et celles du sud du pays. Les malades atteints du virus hémorragique à fièvre Ebola dans notre pays n’ont pas déclenché la psychose dans un pays où les populations ont rapidement appris à supporter stoïquement les crises sécuritaires, économiques et politiques. Un homme politique m’apprenait, le mois dernier, qu’un journaliste de RFI déclarait récemment « pour une fois une bonne nouvelle au Mali : Le virus Ebola est vaincu. »
B.D.
SOURCE : Canard Déchainé