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De la passion du talent à la légende de la notoriété

«Les orchestres étaient de grandes écoles de formation musicale», nous explique souvent Idrissa Soumaoro, l’un des artisans de la renaissance. Et il sait de quoi il parle car professeur de musique. Il a ainsi été inspecteur général de musique au ministère malien de l’Education jusqu’à sa retraite en 2011.

salif keita artiste chanteur musiciens malienEn effet, les Ambassadeurs, comme le Rail Band, le Badema National et des orchestres des régions… ont favorisé l’émergence de toute une génération de musiciens en leur offrant des opportunités de jouer des heures durant, de se frotter à tous les styles, pour mieux tracer ensuite leur propre route. La «Renaissance» sonne alors les retrouvailles entre une bande de «vieux copains» qui se connaissent depuis toujours. Le maestro Idrissa Soumaoro rappelle fréquemment à la presse que c’est Cheikh Tidiane qui accompagnait chez lui Amadou Bagayoko, au début des années 1970, et que c’est sur le piano de son salon qu’il s’exerçait. 

«J’étais déjà professeur de musique à l’époque, je l’ai aidé à prendre confiance : il avait les doigts faits pour ça», précise-t-il dans un entretien accordé à la presse internationale. Bien avant les Ambassadeurs Internationaux à Abidjan (en 1978), Salif Kéita et Cheikh Tidiane faisaient partie du Rail Band, l’autre formation mythique de la capitale malienne. «On était tous copains, de la même génération.

Nous souhaitions rénover la musique malienne. Il y avait une saine émulation et une vraie synergie entre les deux orchestres, les Ambassadeurs et le Rail Band…», se souvient le «Black Bouddha» (Cheikh Tidiane Seck). Comme le dit si pertinemment un confrère, le mythe a refait surface grâce à des compagnons de route, amis, ex-rivaux parfois qui, en quatre décennies, ont vécu des aventures communes, monté des groupes, partagé des soirées au Grin, des cachets, des causeries, des scènes et des chambres d’hôtel…

«On se connaît, quoi. Si nous avons eu l’envie de remonter les Ambassadeurs, c’est par plaisir, pour retrouver nos sensations de jeunes hommes», reconnaît Cheick Tidiane. Il ajoute, pour justifier la renaissance, «les Stones n’ont jamais arrêté. Un groupe comme Kassav non plus, malgré les carrières solo de chacun de ses membres. Pourquoi ces grands orchestres devraient mourir ?… Nous voulions faire plaisir à nos fans et dire à tous ceux qui nous ont quittés, que nous ne les oublierons jamais».

Et au finish, admet Idrissa Soumaoro, «cette reformation, ça nous a fait beaucoup de bien à tous ! Certains d’entre nous ne vivaient pas dans de très bonnes conditions matérielles… Je pense au tumbiste, Modibo Koné, qui a plus de 70 ans. Il vivait à Koulikoro à quelques kilomètres de Bamako. Depuis la fin des Ambassadeurs, il a touché à un peu de tout, il faisait le mécanicien, le chauffeur… Mais vraiment, ça fait plaisir de le voir revenir et sauter derrière ses congas, comme à l’époque». Cette renaissance est aussi la preuve que les légendes ne meurent jamais !

Moussa BOLLY

Source: Le Reporter

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