C’est un constat inquiétant, mais malheureusement pas nouveau. Une certaine élite, corrompue et méprisante, continue de s’enrichir tandis que des millions de Maliens sont laissés pour compte. Ce qui paraît en revanche plus étonnant, c’est cette convergence d’intérêts entre des leaders altermondialistes et les mouvements djihadistes, qui veulent détruire l’Etat. Ils adoptent le même argumentaire sur l’injustice, l’abandon social et le néocolonialisme dans un seul et unique objectif : la conquête du pouvoir.
C’est ainsi que l’on apprend, suite à son interpellation, que l’activiste Adama Ben Diarra, alias « Ben le cerveau », est en contact direct avec le député Oumar Mariko qui a soutenu le putsch du capitaine Sanogo, celui-là même qui rêvait d’un destin sankariste. Puis Mariko, encore et toujours, s’est rapproché d’Ansar Eddine en 2012 via la Coordination des Organisations Patriotiques du Mali et n’hésite pas à côtoyer Mahmoud Dicko, le représentant officieux du salafisme au Mali.
Les deux alliés de circonstance se réclament tant de Thomas Sankara que de Modibo Keita et utilisent pour déstabiliser le pouvoir la ficelle bien connue de diviser pour mieux régner. Ainsi, le 18 novembre dernier, Mariko organisait un grand meeting de soutien aux FAMa, ne négligeant pas de critiquer la politique sécuritaire actuelle et la présence des forces militaires étrangères sur le sol malien. Son compère « Ben sans cervelle » a, pour sa part, déjà programmé une manifestation du même acabit le 12 janvier prochain. A croire qu’il est plus facile d’organiser des grands meetings que d’aller au feu…
Il est vrai que chez les djihadistes, la négation de l’Etat prend une forme plus violente. Sous couvert de justice, ils organisent des chouras terroristes, brûlent des écoles et tuent tout ce qui leur résiste ou ne leur ressemble pas.
Entre les activistes tiers-mondistes et les terroristes, le constat et l’objectif sont les mêmes, seuls les moyens diffèrent. Alors que le Mali est en proie à tant de malheurs et lutte pour sa survie, le chacal socialo-révolutionnaire et la hyène djihado-salafiste font converger leurs efforts pour tenter de détruire le pays et ses structures sociales. En attendant de s’entredévorer, ils appliquent le vieil adage « l’ennemi de mon ennemi est mon ami ».
Dans ces conditions, leur en déplaise, l’Etat malien est toujours là, debout et combatif avec le soutien de Barkhane et de la communauté internationale.
Paul-Louis Koné
Source: Malijet