Depuis 2010, Daraja Haidara défend, avec toute son énergie, l’accès à l’éducation des enfants. Avec son association Albarka, son combat a permis d’impacter plus de 3 000 personnes, selon ses dires. L’originaire de Bamba vient de boucler une distribution de kits scolaires dans plusieurs localités. « En 2010, j’ai croisé deux petits enfants qui vendaient des condiments dans les rues de Bamako. Je leur ai demandé pourquoi ils n’allaient pas à l’école.
Ils m’ont répondu qu’ils étaient en mission pour leur mère. J’ai aussitôt approché leur maman, qui a justifié cette pratique par un manque de moyens financiers », se souvient la jeune femme. C’est à partir de cette scène que la jeune fille a fait de la scolarisation des enfants vulnérables son cheval de bataille. La situation difficile des enfants a poussé l’originaire du village de Bamba, dans la région de Gao, à mettre en place en 2010 l’association humanitaire Albarka (merci en arabe), qu’elle préside.
Au nom de cette organisation Daraja Haidara vient de boucler une distribution de kits scolaires pour les enfants vulnérables dans plusieurs écoles au Nord du Mali, qui l’a conduite à Bamba et à Gourma Rharouss, pour la distribution de 2 000 kits scolaires dans 13 écoles. Près de 10 millions de francs injectés 9 840 000 francs CFA,
c’est le montant des fournitures qui seront distribuées au cours de l’année scolaire 2018 – 2019 dans plusieurs écoles. Souriante, la dame raconte que le budget alloué à cette « charité » vient de fonds propres et de l’accompagnement de certains contributeurs. Revenant de sa mission, la Présidente d’Albarka témoigne avoir craint pour sa sécurité à certains moments, mais elle est plus que jamais confiante. « Ma tournée m’a permis de savoir que les enfants vont à l’école, mais pas dans les conditions adéquates ».
L’insécurité et les hommes en armes qu’elle a croisés sur son chemin n’ont pas découragé la jeune métisse dans son combat. Sur son compte Facebook, elle réplique aux internautes qui lui conseillent de ne plus se rendre dans des localités en conflit. « Si ce voyage est à refaire, je le ferai avec plus d’engagement », écrit-elle.
Une femme au grand cœur Détentrice d’un Master en communication d’entreprise et gestion des ressources humaines, celle qui se dit « perfectionniste » est confiante et stricte. Daraja Haidara refuse d’aborder les sujets relatifs à sa vie familiale et à son âge. « Pourquoi voulez-vous le savoir ? Est-ce important ? », réplique-t-elle. « Je préfère ne pas me prononcer sur ces points. Ce sont des détails personnels que je garde pour moi-même ». En se fiant à sa physionomie, elle semble avoir moins de trente ans.
Hostile à notre caméra, la militante pour l’éducation des enfants a « sacrifié » son argent de poche pendant ces études pour en inscrire certains à l’école. La Présidente de l’association Albarka, qui parle couramment français, bambara et anglais, s’isole souvent de son cercle d’amis pour nourrir la réflexion autour d’idées innovatrices. L’association qu’elle dirige compte vingt membres et des volontaires. Elle préfère limiter les adhésions, car « je veux que nous soyons puissants à travers les actes, pas à travers le nombre. C’est pourquoi j’ai amplifié le bénévolat ».
En plus de son engagement pour la scolarisation des enfants, Daraja Haidara milite dans d’autres associations de jeunes influentes à travers le monde. Bientôt, elle envisage se rendre à Mopti et à Ouelessebougou, pour la distribution de 200 verres correcteurs à des enfants démunis.
Nordsudjournal