Choguel Kokalla Maïga, ancien Premier ministre de la Transition, se retrouve une fois de plus au cœur d’une tempête politico-judiciaire. Cette fois, c’est le rapport accablant du Vérificateur Général sur la gestion de l’AGEFAU (Agence de Gestion du Fonds d’Accès Universel) qui l’éclabousse. Frais de mission douteux, paiements irréguliers… Les accusations semblent lourdes, et les interrogations nombreuses.
Bamada.net-Pourtant, si cette affaire suscite un vif intérêt, c’est autant pour ce qu’elle révèle que pour ce qu’elle symbolise. Dans un Mali en pleine transition, les questions de responsabilité publique et d’éthique politique sont devenues centrales. La lutte contre la corruption, érigée en priorité par les autorités actuelles, trouvera-t-elle en cette affaire un moment de vérité ?
À Lire Aussi : AGEFAU : L’ombre des irrégularités au profit de l’ancien Premier ministre Choguel Kokalla Maïga
Choguel Maïga, fidèle à son habitude, ne reste pas en retrait. Lors d’une rencontre informelle avec ses proches, il a balayé les accusations d’un revers de main, affirmant n’avoir jamais détourné le moindre franc. Pour lui, ces allégations relèvent d’une « cabale orchestrée ». Mais si ses détracteurs dénoncent un passé jalonné de scandales financiers, notamment à l’AMRTP, ses partisans, eux, louent son franc-parler et son engagement.
Et c’est là que le bât blesse. Depuis son éviction de la primature, Choguel multiplie les sorties publiques, souvent critiques envers les autorités actuelles. Sur les réseaux sociaux, il s’affiche comme un chantre de la « vertu », appelant à gouverner « par la justice et non par la peur ». Mais cette posture ne passe pas inaperçue. Certains y voient une tentative de diversion, tandis que d’autres y décèlent un véritable défi lancé aux autorités en place.
Au-delà du personnage de Choguel, cette affaire met en lumière les tensions récurrentes entre discours politique et gestion publique. Le rapport du Vérificateur Général, s’il est suivi d’une action judiciaire, pourrait marquer un tournant. Car cette fois, les attentes sont grandes : prouver que nul n’est au-dessus des lois.
Reste à voir si la justice saura faire preuve de fermeté et d’indépendance. Car, dans cette affaire, la présomption d’innocence est un droit, tout comme l’exigence de transparence et de vérité est un devoir envers les citoyens.
À Lire Aussi : AGEFAU : Au temple de la fraude, des manigances, du népotisme et de la menace
Choguel Maïga, déjà fragilisé par des dossiers passés, devra répondre aux questions. Son avenir politique, mais aussi celui de la gouvernance au Mali, est en jeu. Entre ceux qui le voient comme une victime d’un acharnement et ceux qui le perçoivent comme l’incarnation d’un système à bout de souffle, le débat est lancé.
Quoi qu’il en soit, une chose est certaine : le Mali, en quête de stabilité et d’intégrité, ne peut se permettre de détourner le regard. Les Maliens, eux, attendent des réponses. Et dans un pays où la justice reste trop souvent perçue comme inégalitaire, cette affaire est une opportunité unique de restaurer une confiance vacillante.
Affaire à suivre.
NB : Toute reproduction, intégrale ou partielle, sans une autorisation explicite de notre part est strictement interdite. Cette action constitue une violation de nos droits d’auteur, et nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour faire respecter ces droits.
MLS
Source: Bamada.net