Le Groupement des syndicats et associations des cheminots du Mali a tenu mardi un point de presse pour dénoncer les conditions de vie et de travail au chemin de fer Dakar Bamako Ferroviaire. Il projette une grande marche dans les jours à venir.
Le torchon brûle entre le Groupement et associations des cheminots du Mali et le gouvernement à propos du chemin de fer Dakar Bamako. Mardi en point de presse, les responsables du service ferroviaire ont décrié les conditions pénibles dans lesquelles les travailleurs opèrent.
La réunion des experts des deux Etats du 6 décembre 2015 avait décidé de la prise en charge du personnel pendant 6 mois, un délai qui pourrait être prorogé au besoin, compte tenu des délais liés au temps nécessaire pour la commande et la disponibilité des pièces de rechange ainsi que la réalisation des travaux de la voie. Mais les cheminots ont été surpris lorsque le ministre des Finances et de l’Economie indique dans une lettre l’inexistence de crédit budgétaire et demande à ce que les ressources de la société prennent en charge lesdits salaires. Il faut savoir que le chemin de fer du Mali ne dispose que d’une seule locomotive en piteux état pour une recette moyenne mensuelle de 29 millions de F CFA pour des charges liées à sa circulation, de 15 millions de F CFA en carburant, alors que la masse salariale des travailleurs est estimée à 180 millions de F CFA.
De nos jours, les travailleurs ne sont pas en possession de leurs salaires depuis le mois de février et les réclament avant le 27 avril. Ils demandent à l’Etat et précisément au président IBK de tenir sa promesse de 4 milliards de F CFA et la dotation du service de locomotives. Pour les cheminots, c’est la volonté politique qui n’y est pas, mais ils estiment qu’ils sont des Maliens au même titre que ceux du Nord dont l’Etat n’hésite point à satisfaire toutes les doléances.
Les cheminots envisagent une grande marche si l’Etat ne donnait pas une suite favorable à leurs doléances, c’est-à-dire le paiement des salaires de février et mars avant le 27 avril, la prise en charge des salaires par l’Etat du Mali jusqu’à la mise en œuvre du nouveau schéma institutionnel, le paiement des indemnités de départ des agents à la retraite de 2017, l’acquisition d’outils de production c’est-à-dire des locomotives, des wagons et la réhabilitation de la voie. En outre, les cheminots sollicitent une réunion de toute urgence du comité inter Etat.
Dans une lettre confidentielle du Premier ministre adressée aux ministres de l’Economie et des Finances, des Transports, le PM demandait la convocation d’une réunion extraordinaire du comité d’orientation en vue de mettre en place une société d’exploitation avec un statut juridique approprié avant le mois de mars 2018 et de prendre les dispositions nécessaires pour rendre opérationnelle la Société de patrimoine ferroviaire du Mali (Sopaper/Mali). Toutes choses qui ne semblent pas trouver encore la voie.
Denis Koné
Les echos