Samedi 7 mars, on apprenait l’allégeance de la secte islamiste nigériane Boko Haram à l’organisation Etat islamique (Daech). L’annonce, précise CNN sur son site, est venue d’un enregistrement audio, repéré par SITE, un organisme installé aux Etats-Unis, spécialisé dans la surveillance des réseaux islamistes en ligne.
Le principal point commun entre les deux groupes est leur grande brutalité à l’égard des civils dans les pays musulmans, ce qui n’est pas le cas d’autres groupes djihadistes, comme Al-Qaida, analyse un éditorialiste du Guardian. « Mais cette alliance, proclamée unilatéralement […], ne risque pas d’avoir de conséquences immédiates en termes de collaboration et d’opérations conjointes. En réalité, il pourrait même s’agir d’un appel à l’aide, vu la série de défaites essuyées par Boko Haram », qui fait face à l’armée nigériane et à une « force multinationale naissante, alliant des soldats du Niger, du Nigeria, du Cameroun et du Bénin ».
Quel intérêt les deux « conjoints » peuvent-ils trouver dans cette union ? Pour Daech, c’est « de l’eau au moulin de sa propagande internationale », explique The Guardian, et pour Boko Haram, un accès à d’autres zones de conflit au sein du monde musulman, où la secte pourra trouver « recrues, armes, financement, savoir-faire et renseignements ». Quant aux gouvernements occidentaux, ce scénario incarne leur pire cauchemar : la perspective d’un djihad uni et mondialisé ».
Source: courrierinternational.com