Dans le cadre des activités commémoratives du 8 mars, le Réseau des femmes médecins du Mali a organisé, vendredi dernier, une journée de dépistage gratuit du Col de l’utérus au CSCOM de Nafadji-Doumanzana. Objectif, dépister 200 femmes en âge de procréer. Le bilan de cette opération est de 114 femmes dépistées, dont 6 cas positifs.
La directrice technique du CSCOM (DTC) de Nafadji-Doumazana, Dr Cissé Raki M’BAYE, non moins membre du réseau, a souligné que l’organisation de cette journée de dépistage part d’un constat amer, à savoir que le cancer du col de l’utérus est généralement diagnostiqué tardivement chez les femmes en âge de procréer dans notre pays. Et cela, malgré le fait qu’il constitue la deuxième cause de cancer chez les femmes après le cancer de sein, a expliqué la trésorière adjointe du réseau des femmes médecins du Mali, Dr Cissé Raki M’BAYE.
L’objectif de cette journée est de dépister le maximum de femmes à temps. Au passage, elle a invité les femmes à sortir massivement, en cas d’opération du genre, pour se faire dépister à temps. Selon Wikipédia, le cancer du col utérin est un cancer qui se développe à partir de l’épithélium du col de l’utérus. Il est la deuxième forme la plus fréquente de cancer chez les femmes à l’échelle mondiale après le cancer du sein. Ce cancer est directement en rapport avec l’activité sexuelle. Le dépistage des lésions précancéreuses est possible grâce à la pratique du frottis de dépistage. La découverte des lésions précancéreuses et notamment des dysplasies sévères ou carcinome in situ permet un traitement assurant une guérison de la patiente avec un très faible taux de récidive. Selon les statistiques en la matière, le cancer du col est la 1re cause de mortalité par cancer chez la femme dans de nombreux pays du tiers monde et représente 20 à 30 % des cancers de la femme dans ces pays contre 4 à 6 % des cancers féminins en Amérique du Nord et Europe. Aussi, les mêmes statiques ont indiqué qu’il représente la seconde cause des cancers féminins dans le monde avec près de 400 000 nouveaux cas annuels et est responsable de près de 200 000 décès annuels dont plus des ¾ dans les pays du tiers monde.
Le dépistage de masse par frottis cervico-vaginaux permet le diagnostic et le traitement des lésions tumorales peu avancées. Il contribue à une diminution de la mortalité de l’ordre de 50 %, a-t-on appris.
Quelles sont les causes ?
Les papillomavirus humains (notamment HPV16 et HPV18) jouent un rôle épidémiologique majeur (et peut-être croissant) dans la maladie : ils sont présents dans 80 % des cancers du col de l’utérus et des lésions in situ de haut grade.
Quant au tabagisme, plusieurs études ont montré que fumer augmente très significativement le risque de plusieurs cancers, dont certains types de cancers du col. Les composés toxiques libérés par le tabac pourraient diminuer l’immunité des parois utérines et favoriser l’infection par les papillomavirus humains puis la Néoplasie.
Quels sont les signes ?
Le principal signe est un saignement par les voies génitales, provoqué le plus souvent lors d’un rapport sexuel, et ce, en dehors de la période des règles. Mais tout saignement anormal, quelles que soient ses caractéristiques, peut révéler un cancer. Des écoulements vaginaux sont aussi une manifestation surtout en cas d’infection surajoutée. La douleur est très tardive.
Comment prévenir le cancer du col l’utérus ?
La prévention du cancer invasif repose sur le dépistage des lésions précancéreuses par la pratique régulière de frottis. Le rythme de ces derniers dépend des recommandations de chaque pays. Aux États-Unis, il est conseillé de faire un frottis tous les deux ans à partir de l’âge de 21 ans, l’intervalle étant allongé à trois ans en cas de trois tests successifs négatifs. Le vaccin contre les papillomavirus permet une diminution des cancers intra épithéliaux du col de l’utérus. Une étude de l’Institut national du cancer de janvier 2015 a démontré que 90% des cancers du col de l’utérus sont susceptibles d’être évités grâce à un frottis effectué tous les trois ans.
Par ailleurs, notons que le réseau des femmes médecins du Mali organise les 21 et le 22 mars prochain, une journée de dépistage et de consultations gratuites pour le diabète de l’hypertension artérielle pour les femmes, les enfants et les hommes. Ces activités de poursuivront les 23 et 24 à l’ASAKOSA.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source: info-matin
