Cette fois-ci, sera la bonne. La 42e Session du Comité de Suivi de l’Accord (CSA) se tiendra bel et bien, ce jour 11 février 2021, à Kidal, tel que prévu lors de la précédente réunion. La délégation du ministère de la Réconciliation nationale s’est envolée hier pour cette ville qui accueille un évènement historique. Quel en est l’enjeu ?
Selon de nombreux observateurs, cette délocalisation qui du reste est l’affirmation de la détermination des autorités de la Transition qui veulent faire bouger les lignes quant à l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger dont l’application, jusque-là, reste poussive, de marquer l’appartenance de Kidal à l’ensemble national, au-delà des blocages dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation et des clivages supposés ou réels et discuter au plus près des populations de Kidal des questions qui engagent leur avenir, en ce qui est des questions de défense et de sécurité ; le développement socioéconomique et culturel ; la réconciliation, la justice et les questions humanitaires.
C’est le président de la Transition Bah N’DAW qui a tracé le chemin, lors de sa prestation de serment, le 25 septembre 2020 : ‘’la transition qui s’ouvre ne remettra en cause aucun engagement international du Mali ni les accords signés par le gouvernement. L’Accord pour la Paix et la Réconciliation sera appliqué et ne sera révisé que d’accord parti.
Il en va de l’honneur de la République. Et il est important de redire aujourd’hui en ce lieu et en ce moment que le Mali c’est le Nord, c’est le Centre, c’est le Sud, c’est l’Ouest, c’est l’Est, c’est l’ensemble de ses régions, l’ensemble de ses terroirs, l’ensemble de ses cultures, sa diversité, toute sa diversité, son admirable diversité. Nous devons préserver notre pays à tous. Et c’est à chacun de nous de jouer sa partition’’.
Aussi, parmi les missions qui sont déjà connues depuis les concertations qui ont réuni toutes les sensibilités du peuple les 10, 11 et 12 septembre dernier assignées à cette Transition, il y a la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger.
La volonté qui est même ‘’codifiée’’ est constante d’impulser la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali et ce premier CSA à Kidal est une manifestation de cette volonté.
« Le principe a été discuté et c’est une volonté commune avec les autorités de la transition de pouvoir tenir le prochain CSA à Kidal dans le cadre du renforcement des mesures de confiance », avait confié à un confrère Attaye Ag Mohamed, chargé des affaires juridiques de la CMA.
Il faut rappeler qu’en septembre 2019, une rencontre du CSA prévue à Kidal avait été annulée au dernier moment, provoquant le courroux des responsables de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). À cette réunion devaient assister, en plus des membres du Comité de suivi, le président Ibrahim Boubacar KEITA et le ministre algérien des Affaires étrangères, Sabri BOUAKADOUM.
En son temps, le Président du CSA, l’Algérien Ahmed BOUTACHE, avait indiqué aux membres du comité de suivi que la réunion de Kidal avait été reportée par Bamako «pour des raisons d’État impératives».
«Des éléments nouveaux (sont) intervenus», avait déclaré de son côté devant des diplomates, pour justifier ce report, le chef de la diplomatie, Tiébilé DRAME, sans plus de précisions, selon une source diplomatique à Bamako.
Conformément à l’article 57 de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, ‘’les Parties conviennent de la création, dès la signature de l’Accord, d’un Comité de suivi de mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali (CSA).
Ses missions sont définies à l’article 60 : ‘’assurer le suivi, le contrôle, la supervision et la coordination de l’application effective par les Parties de toutes les dispositions de l’Accord, et cela sans préjudice du mandat confié à la MINUSMA par le Conseil de Sécurité; élaborer un chronogramme détaillé de mise en œuvre des dispositions pertinentes de l’Accord et veiller à son respect; assurer l’interprétation des dispositions pertinentes de l’Accord en cas de divergences entre les Parties; concilier, le cas échéant, les points de vue des Parties ; et encourager le Gouvernement à prendre toutes les mesures jugées nécessaires à la mise en œuvre effective des dispositions de l’Accord (…)’’
PAR BERTIN DAKOUO
Source : INFO-MATIN