Malgré le fait que les femmes ne soient pas suffisamment impliquées dans le processus de prise de décisions, notamment dans la plupart des pays africains, il n’en demeure pas moins qu’elles ont un rôle très important à jouer dans la résolution des différentes crises sociopolitiques, et participent activement auprès des hommes dans tous les événements.
En effet, la femme malienne, réputée pour sa patience et sa soumission, incarne aussi la bravoure, et d’autres valeurs sociétales telles que la culture de la paix, l’entente, l’unité, la cohabitation, la réconciliation, etc. Toutes choses qui font d’elles non seulement des actrices, mais aussi des conseillères occultes des hommes. D’où l’adage : « la nuit porte conseil ».
« Au Mali en 1991, les manifestations ont commencé par les jeunes qui dénonçaient la mauvaise gouvernance, réclamaient plus de droit (démocratie, meilleure condition de vie et de travail, etc.). Les hommes les ont suivi, et après les femmes dégoûtées par les nombreux morts et blessés, ont rejoint la lutte et ont fini par avoir gain de cause.
Il ne faut donc pas les sous-estimer avec leurs pilons, spatules, calebasses, etc. Ce qui signifie dans la tradition : une forme de malédiction », explique M. Bamba, fonctionnaire à la retraite.
Quant à Mme Diarra, elle n’a pas manqué de nous rappeler les événements de 2012.
« Vous vous souvenez des événements de 2012 ? Quand les femmes des militaires se sont levées et on dit non, les hommes ont pris les choses en mains pour remédier à la tension sociale, liée à l’incertitude économique, aux changements politiques et à l’insécurité qui régnaient dans certaines régions. Ainsi, nous avons l’habitude de dire chez nous que « la femme est la pire des armes qu’un pouvoir doit redouter ».
Et oui c’est ce que l’ancien président du Faso, Thomas Sankara, confirme dans cette déclaration :
« Camarade, il n’y a de révolution véritable que lorsque la femme est libérée. Que jamais mes yeux ne voient une société, que jamais, mes pas ne me transportent dans une société où la moitié du peuple est maintenue dans le silence. J’entends le vacarme de ce silence des femmes, je pressens le gouvernement de leur bourrasque, je sens la furie de leur révolte. J’attends et espère l’irruption féconde de la révolution dont elles traduiront la force et la rigoureuse justesse sortie de leurs entrailles d’opprimées. »
Et depuis que les manifestions du M5-RFP ont commencé, nous avons constaté que les femmes, à l’image de Mme Sy Kadiatou Sow, étaient au premier rang du mouvement pour dénoncer les injustices et la mauvaise gouvernance au même titre que les hommes souvent même plus qu’eux et figurent même parmi les martyrs.
Pour dire que la détermination des femmes dans des moments de crise sont sans pareil, car elles n’hésiteraient pas à donner leur vie pour la cause de leurs maris et enfants. Elles sont comme l’adrénaline dont les hommes ont besoin pour aller au bout de leurs espérances.
ADAM DIALLO