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Crise sociopolitique malienne : Nos compatriotes de la CMA doivent arrêter de se laisser distraire, et au gouvernement malien d’être responsable

Le Mali est en train de vivre une période difficile de son histoire. De la rébellion des années 70 à la date d’aujourd’hui, le Mali est dans une crise de rébellion qui fait trembler le gouvernement. Des accords ont été signés, il y a eu des coups d’Etat, mais rien ne semble être résolu en matière de sécurité des personnes et des biens. La corruption s’est normalisée de façon indirecte dans le pays.

De mouvement en mouvement, d’accord à accord, depuis des années c’est le même conflit, le même son, le même bruit pour le développement du nord; par conséquent le nord n’est pas développé et le conflit n’est pas fini. Il y a lieu de se poser des questions pour savoir jusqu’où tout cela va nous emmener.

L’accord de Tamanrasset, négocié sous l’égide de l’Algérie, fut signé le 06 janvier 1991. Le coup d’État du 26 mars 1991 aurait empêché son application. Le Pacte National aussi négocié sous l’égide de l’Algérie et de la facilitation de personnalités fortes (Edgar Pisani et Baba Miské) fut signé le 11 avril 1992 à Bamako.  La flamme de la paix du 27 mars 1997 à Tombouctou, sous Alpha Oumar Konaré  fut un évènement marquant dans l’histoire de la rébellion au Mali. Il y a eu l’Accord d’Alger du 04 Juillet 2006, le dernier accord est l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali  signé le 15 mai et parachevé le 20 juin 2015 avec la Plateforme des mouvements du 14 juin d’Alger et la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA). Cela fait maintenant trop d’accords, trop de signatures mais pas d’application. N’est-il pas temps d’arrêter de se berner et de voir la réalité en face pour ensuite poser les bases d’un développement durable ?

Il y a eu plusieurs petits accords conclus pour le cessez-le-feu entre le gouvernement malien et les rebelles qui sont souvent soutenus par la France. Il faut dire que l’une des plus graves erreurs commises par les rebellions c’est accepter de dealer avec la France pour déstabiliser son pays. Les pays occidentaux n’ont pas d’amis mais des intérêts, notamment la France qui utilise les mécontentements des populations pour déstabiliser des pays afin d’atteindre ses objectifs. Elle affaiblit le gouvernement qui en position de faiblesse sera contraint de signer des accords contre-bonheur, lesdits accords qui vont pousser l’Assemblée Nationale à adopter des lois pour sa mise en œuvre, une mise en œuvre qui ne verra pas le jour car c’est cela l’objectif.

Les pouvoirs maliens se sont dévalorisés et ont perdu l’estime de la population à cause de la mauvaise gestion des affaires publiques. Il n’y a jamais eu de vision proprement dite depuis le régime de Moussa Traoré jusqu’à nos jours. La gestion de la chose publique se gère avec des raccourcis, toujours avec la main tendue vers l’occident pour quémander comme si l’argent venait du ciel et que les occidentaux seraient les seuls parrains. Il ne suffit pas d’être élu président, il faut être un homme ou une femme de valeur qui a de la responsabilité engagée. Les pouvoirs se font entourer par des gens qui leur disent de belles paroles. Dans la vie tout ne peut pas être beau.

Nos compatriotes des mouvements séparatistes doivent comprendre et accepter que tous les maliens savent qu’ils ont fait des jeux avec la France pour déstabiliser le pays. Aujourd’hui, ils veulent que l’accord soit appliqué dans des circonstances douteuses sur sa faisabilité car il y a des problèmes. Ils doivent s’estimer heureux pour la simple raison qu’ils sont à Bamako pour se défendre partout où ils veulent alors que l’armée malienne ne peut pas entrer à Kidal. Même les autorités maliennes ne peuvent pas s’y rendre sans autorisation. Il est préférable de se faire confiance, se parler franchement et ensuite de faire la paix et demander aux forces étrangères de rentrer.

Oui, j’oubliais, l’autre l’a dit: ” la guerre, c’est du business”. Cet accord ne peut pas être appliqué à cet état, si c’était possible on n’en serait là à parler d’application. J’appelle les pays du Sahel à voir autrement ce conflit dans la région, ce n’est pas un fait du hasard. Le développement d’un pays dépend aussi de ceux et celles qui le dirigent. Réfléchissons et agissons!

Yacouba Dao

SourceMalijet

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