Bamako, 26 avril 2025 – La tension qui pesait depuis plusieurs semaines sur les secteurs stratégiques du Mali — notamment les banques, les assurances, les microfinances et la distribution pétrolière — vient de connaître une issue favorable. La levée de la grève du SYNABEF, suivie de la libération très attendue des deux cadres d’Ecobank Mali, marque un tournant dans la gestion des conflits sociaux au Mali. À la manœuvre : le Premier ministre, Général de division Abdoulaye Maïga, et le président du Haut Conseil Islamique du Mali, El Hadj Chérif Ousmane Madani Haïdara.
Une grève à fort impact
Bamada.net-Tout a commencé avec le dépôt d’un préavis de grève, le 2 avril 2025, par le Syndicat National des Banques, Assurances, Microfinances, Établissements Financiers, Entreprises Pétrolières et Commerces du Mali (SYNABEF). Portant sur une plateforme de quinze points de revendications, ce préavis visait à dénoncer des atteintes aux droits syndicaux, des cas de licenciements abusifs, ainsi que la détention prolongée, jugée arbitraire, de deux délégués syndicaux d’Ecobank Mali : Biram Diop et Alassane Touré.
Face à l’échec des négociations, le SYNABEF lança une grève de 72 heures, du 17 au 19 avril. Le pays, et particulièrement Bamako, a connu alors une paralysie sans précédent dans les services bancaires et pétroliers, affectant clients, entreprises et institutions.
Une médiation de haute volée
La tournure critique de la situation a nécessité une intervention au plus haut sommet de l’État. C’est dans ce contexte que le Premier ministre, le Général Abdoulaye Maïga, a reçu en urgence le vendredi 18 avril, une délégation du SYNABEF conduite par le Secrétaire général adjoint, Abdoulaye Keita. Après plusieurs heures de discussions, un accord a été trouvé sur l’ensemble des revendications. Le syndicat a alors annoncé la suspension immédiate de son mot d’ordre de grève.
Mais au-delà de l’action gouvernementale, cette avancée n’aurait sans doute pas été possible sans la médiation décisive du Chérif de Banconi, El Hadj Ousmane Madani Haïdara. Sollicité en tant qu’autorité morale et religieuse influente, le président du Haut Conseil Islamique du Mali a joué un rôle-clé dans l’apaisement des esprits et le rétablissement du dialogue.
À Lire Aussi : Suite à la mise sous mandat de dépôt de leurs deux Camarades : Le SYNABEF décrète contre l’EDM et les structures étatiques
À Lire Aussi :Grâce au Chérif de Banconi et au Général Maïga, la grève du SYNABEF est suspendue !
Le SYNABEF, dans un communiqué daté du 25 avril 2025 (n°2025/003/BE-SYNABEF), a exprimé sa reconnaissance envers le Chérif Haïdara pour son engagement discret mais efficace, ainsi qu’au Premier ministre Maïga pour son écoute et son ouverture.
Libération sous caution des deux cadres
Une semaine après la levée de la grève, la pression syndicale et la dynamique apaisée des négociations ont porté leurs fruits. Le vendredi 25 avril 2025, Biram Diop et Alassane Touré ont été libérés sous caution, après près de deux mois de détention préventive dans le cadre de l’affaire dite des « fausses cautions bancaires ».
Selon des sources judiciaires, une caution de 100 millions de francs CFA aurait été exigée pour leur libération. Une somme importante, qui illustre la complexité et la sensibilité de ce dossier à fort retentissement médiatique et judiciaire. Le SYNABEF, tout en saluant cette libération, a réaffirmé dans son communiqué que « force doit rester à la justice », réitérant son attachement à l’État de droit.
Une victoire du dialogue social
Pour Abdoulaye Keita, porte-parole du SYNABEF, cette double victoire — levée de la grève et libération des camarades — est une preuve éclatante de la puissance du dialogue social :
« Nous avons mené un combat juste, sans violence, sans haine. Grâce à la mobilisation de nos militants et au soutien de nos partenaires syndicaux, nous avons pu avancer. Et nous saluons la sagesse des autorités qui ont su entendre notre cri. »
Il a également tenu à remercier publiquement le Secrétaire général de l’UNTM, Yacouba Katilé, ainsi que le camarade Ousmane Traoré, sans oublier les syndicats nationaux, les unions régionales et locales, pour leur soutien multiforme.
Un signal fort pour l’avenir
Au-delà de cette crise, les enseignements sont multiples. La résolution pacifique du conflit confirme que la Transition reste attentive aux revendications sociales et prête à agir dans l’intérêt général. Le leadership du Général Abdoulaye Maïga, combiné à l’influence morale du Chérif Ousmane Madani Haïdara, a permis d’éviter un enlisement dangereux pour l’économie nationale.
Ce retour au calme offre un répit bienvenu pour les secteurs économiques, mais aussi un modèle de gestion des crises sociales dans un contexte malien encore fragile.
NB : Toute reproduction, intégrale ou partielle, sans une autorisation explicite de notre part est strictement interdite. Cette action constitue une violation de nos droits d’auteur, et nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour faire respecter ces droits.
Ichiaka Minta
Source: Bamada.net
