Les Collectif des Associations Musulmanes du Mali juge importante la résolution immédiate du bras de fer qui oppose le gouvernement aux enseignants. Selon Mohamed Kimbiry, le système éducatif malien est « tombé dans un état calamiteux très avancé ». Puisqu’il souffre de sorties intempestives des élèves et étudiants, des grèves à répétition, des violences dans l’espace estudiantin, des programmes tronqués, des baisses de niveau… Selon le président du collectif, la situation est préoccupante, puisque l’école malienne est devenue le « théâtre » de nombreux dysfonctionnements qui conduisent à des « entorses graves » sur le déroulement normal des cours.
Néanmoins, il dit être conscient des efforts consentis par les instituteurs pour l’encadrement des enfants du Mali. « Nous sommes conscients des conditions difficiles dans lesquelles travaillent les enseignants et les élèves. La fonction enseignante est, avant tout, un sacerdoce. Ce métier est si exigeant et noble pour l’avenir et la construction du pays, qu’aucune rémunération ne saurait en récompenser la juste valeur », a expliqué M. Kimbiry, qui soutient que la revendication des enseignants portant sur l’application de l’article 39 de leur statut particulier est légitime. À ses dires, la question ne se pose plus de savoir si elle est vraie ou fausse.
Face au public, Mohamed Kimbiry s’est exprimé en ces termes : « la loi est dure, mais c’est la loi, « dura lex, sed lex ». L’article 39 du statut qui prévoit que toute majoration des rémunérations des fonctionnaires relevant du statut général s’applique de plein droit au personnel enseignant lie les mains et les pieds du gouvernement qui doit appliquer le texte.
Le collectif interpelle le gouvernement de Boubou Cissé au respect « strict » des textes régissant l’école malienne. Il a par ailleurs invité les enseignants à écouter le cri de cœur du peuple. « Il ne s’agit pas de renoncer à vos revendications légitimes, mais nous vous prions d’écouter le cri de cœur du peuple. Celui des veuves et des enfants orphelins au ton larmoyant qui n’ont d’autre espoir que l’étude. Il urge, de nos jours, de faire le sacrifice, car chaque instant qui passe est une perte pour l’avenir des jeunes, socles du développement du Mali », a souligné le conférencier, demandant aux enseignants de suspendre la grève pour mieux discuter avec le gouvernement.
Mamadou Diarra
Source: Journal le Pays- Mali