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Crise post-électorale et second mandat d’IBK : La pression internationale fera-t-elle fléchir Soumaïla Cissé ?

Soumaïla Cissé va-t-il céder face aux pressions internationales en acceptant qu’IBK lui « vole sa victoire » ? Lui qui compte sur la rue pour prouver au monde entier qu’il a été victime d’un complot international et national pour assurer par fraude et bourrages d’urnes une réélection contestée d’IBK au palais de Koulouba ?

A peine les résultats provisoires du second tour de l’élection présidentielle étaient-ils proclamés, des dirigeants occidentaux et africains se sont empressés à adresser des messages de félicitations au président-candidat sortant. Alors que les usages veulent qu’ils attendent les résultats définitifs de la Cour constitutionnelle pour le faire. Cette précipitation cache les nombreuses pressions exercées sur l’opposant Soumaïla Cissé qui estime être le véritable vainqueur de cette élection.

Et un analyste de la presse malienne d’écrire que comme le Mali est devenu un pays de rigolos méprisé par ses propres gouvernants, l’on ne peut rien reprocher aux Emmanuel Macron, François Hollande, Gutierrez Abdel Aziz Bouteflika, le président grabataire, Macky Sall, Mohamed Ould Abdel Aziz, etc pour non-respect des règles formelles de notre processus électoral.

Cela n’a pas empêché que le samedi 18 août 2018, des milliers de Maliens ont battu le pavé à Bamako pour exiger la vérité des urnes, le respect de leur vote, le respect de la souveraineté du peuple malien. Au cours de cette marche, les manifestants ont invité la Cour constitutionnelle du Mali qui proclame les résultats définitifs ce lundi à dire le droit. Selon les marcheurs, c’est le candidat Soumaïla Cissé qui a gagné l’élection présidentielle.

Paul Ismaël Boro, l’ancien directeur de campagne de Modibo Koné, qui a rallié le camp IBK, le pays risque de connaître une série de manifestations menaçant la paix sociale. « Soumaïla Cissé a gagné l’élection présidentielle avec 51,75% des voix. S’ils ne donnent pas le pouvoir à Soumaïla Cissé, les gouvernants seront les seuls responsables de ce qui adviendra. Cette marche est un avertissement, il y’aura d’autres actions dans les jours à venir pour que la volonté des Maliens soit respectée », dira-t-il comme pour avertir le régime de son ancien mentor IBK.

Pour sa part, Modibo Sangaré, le président de l’UNPR, candidat malheureux à la présidentielle de 2013, la stabilité du pays est en jeu. « Si le peuple comprend, s’il se mobilise, aucune force ne peut résister au peuple » ? Et d’ajoutercette manifestation vise à « sauver la démocratie, dénoncer la mascarade électorale…Le Mali a trop souffert des élections truquées. Il est temps maintenant que les Maliens se ressaisissent et dorénavant qu’il y ait une révolution pour une démocratie vraie. Karl Marx a dit qu’il y a deux forces en politique : la force organisée de l’armée et celle organisée du peuple. Si le peuple comprend, s’il se mobilise, aucune force ne peut résister au peuple ». Voilà un discours qui illustre la détermination des alliés et autres partisans de chef de file de l’opposition à provoquer une révolution susceptible d’aggraver la crise que traverse le pays depuis 2012.

Pour Birama Fomba, ancien secrétaire général du ministère de l’Administration territoriale : « La Cour constitutionnelle ne peut pas cautionner la fraude électorale ; parce que si elle cautionne la fraude électorale, elle se met en marge de la Constitution du Mali et du coup, elle remet en cause son autorité, l’autorité de son jugement. Or, la même Constitution nous dit que si la Cour constitutionnelle a ce comportement antirépublicain en cautionnant des irrégularités, la fraude électorale, le peuple a toujours le droit de défendre la Constitution, défendre la République, défendre les principes républicains parmi lesquels l’élection démocratique. Le dernier mot appartient au peuple ».

Ces discours suscitent une forme d’incitation populaire à désobéir aux institutions actuelles ou celles qui se mettront en place à partir des résultats définitifs de la Cour constitutionnelle. Ce qui pourrait annihiler les efforts de la communauté internationale en faveur de la stabilisation du pays. D’où les pressions douces entreprises depuis plusieurs jours en vue de dissuader le leader de l’opposition à… ravaler sa colère. Mais, la MINUSMA, l’UE, la France, les Etats-Unis pourront-ils atteindre à brève échéance leur objectif ? Rien n’est moins sûr, si ces organisations ne pèsent pas sur les ressorts nationaux des forces vives maliennes.

Des pistes de solution évoquant un gouvernement d’union ou de large ouverture, une sorte d’associations d’autres forces politiques et sociales à la conduite des affaires du pays pourrait baisser la tension. Elle poussera IBK à gouverner comme un véritable président de transition ou un président de la République mal élu. L’accepter a-t-il ? L’on peut en douter pour ce monument de la politique malienne, qui est au soir de son parcours.

Boubou SIDIBE

La rédaction

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