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Crise du football : LA FIFA DÉCIDE DE NE RIEN DÉCIDER

Le mandat du Comité de normalisation (CONOR) de la Fédération malienne de football (FEMAFOOT) va donc continuer à gérer le football malien jusqu’au 31 août 2019. Ainsi en a décidé la FIFA qui, à l’issue d’une rencontre à Zurich (Suisse) avec les protagonistes de la crise, a prorogé le mandat de l’équipe de Mme Daou Fatoumata Guindo de six mois, soit jusqu’au 31 août prochain. C’est la troisième fois que l’instance dirigeante du football mondial proroge le mandat du CONOR qui a été installé, on s’en souvient, le 10 janvier 2018. Le dernier mandat du CONOR avait pris fin le 28 février.

Les protagonistes de la crise du football malien s’étaient retrouvés au siège de la FIFA, le mercredi 27 février, pour discuter de l’organisation du championnat national et des prochaines assemblées générales de la FEMAFOOT. Malheureusement, la rencontre n’a pas permis de réconcilier les deux parties qui sont donc revenus bredouille au bercail. Dans un compte-rendu, dont copie a été publiée sur son site, la FIFA a indiqué que depuis des années, le football malien est gangrené par des conflits internes qui ont finalement conduit l’instance dirigeante du football mondial à lui imposer un Comité de normalisation (CONOR), dont la mission n’est pas encore arrivée à terme.

«Le Tribunal arbitral du sport (TAS) a été saisi à trois reprises (en mai 2015, octobre 2016, novembre 2018) mais les deux dernières décisions n’ont pas été correctement appliquées en l’état. La mise en œuvre de sa dernière sentence du 15 novembre 2018 TAS (2016/A/4913) a suscité des confusions et le championnat malien est toujours à l’arrêt», écrit la FIFA, avant d’ajouter : «Dans ce contexte, la FIFA a estimé indispensable de réunir à son siège, à Zurich, les principaux acteurs du football malien concernés et le Comité de normalisation pour faire le point. L’objectif principal de cette réunion était de permettre à tous de comprendre les droits et obligations découlant de la dernière sentence du TAS. Elle devait également donner aux participants l’occasion d’échanger et de se mettre d’accord – dans l’intérêt du football malien et d’une reprise du championnat – sur sa mise en œuvre concrète, dans les limites imposées par le TAS et la règlementation applicable. Cela supposait la volonté de dépasser les intérêts personnels au profit de l’intérêt supérieur du football malien et du respect du droit».

La FIFA a présenté aux participants les trois sentences du TAS relatives aux Assemblées générales de la FEMAFOOT contestées depuis janvier 2015. Elle a précisé d’emblée qu’elle n’avait aucune compétence pour modifier ces sentences ou en limiter la portée. La FIFA a ensuite expliqué en détail la portée juridique de ces sentences, qui s’imposent à elle également, et s’est refusée à rediscuter le bien-fondé de leurs motifs. Les représentants de chaque groupe se sont réunis séparément pour discuter de la proposition de travail qui consistait uniquement à organiser concrètement la mise en œuvre de la dernière sentence du TAS. Il s’agissait en particulier de tenter de tomber d’accord sur l’ordre du jour de l’assemblée générale ordinaire que le Comité de normalisation devra convoquer aux conditions imposées par le TAS s’agissant des membres à convoquer.

Au terme de ces réunions, chaque groupe a campé sur sa position, de sorte qu’il n’a pas été possible de les concilier en l’état sur une mise en œuvre concrète librement consentie de part et d’autre; les intervenant sont néanmoins tombés d’accord de faire un championnat à 23 équipes. «La FIFA regrette que la famille du football malien ressorte de cette rencontre aussi divisée qu’elle y était entrée, mais elle n’a pour l’heure pris aucune décision. La FIFA va dans les prochains jours veiller à assurer le respect de la sentence du TAS du 15 novembre 2018 par le Comité de normalisation et ne laissera personne mettre en péril le football du pays des Aigles, champions d’Afrique U20 2019», prévient l’instance dirigeante du football mondial.

«Malgré l’issue peu constructive de cette rencontre, qui aurait pu assurer une mise en œuvre de la dernière sentence du TAS moins litigieuse qu’elle ne risque de l’être si les protagonistes font un usage inconsidéré de leurs droits, la FIFA tient tout de même à remercier les participants d’avoir répondu positivement à son invitation. La FIFA invite instamment toutes les personnes concernées par la sentence du TAS à l’appliquer en mettant l’intérêt du football malien au premier plan pour contribuer à le sortir de la crise dans laquelle il se trouve depuis trop longtemps», conclut la FIFA.

Pour mémoire, c’est la présidente du CONOR, Mme Daou Fatoumata Guindo, lssoufou Diallo, membre du CONOR, Kassoum Coulibaly «Yambox», président de la ligue de football du District de Bamako, Mamoutou Touré «Bavieux» et Salaha Baby, tous deux candidats à la présidence de la FEMAFOOT, Ichaka Diakité, président de l’US Bougouni, Abdoulaye Konaté, président de l’USC Kita, Yéli Sissoko et Moussa Konaté, tous deux appelants au TAS, Augustin Senghor, représentant de la CAF, Véron Mosengo-Omba, directeur du développement et des associations membres de la FIFA pour la région Afrique et Caraïbes et Nicola Luc, chef du département de gouvernance de la FIFA qui ont participé à la rencontre de Zurich.

Ladji M. DIABY

L’Essor

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